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Fantastic Mr. Fox, dans les salles cette semaine !

Par Gillossen, le 18 février 2010 à 16:51

Tradition et modernité

Depuis The Humpty Dumpty Circus d’Albert E. Smith et J. Stuart Blackton en 1898, l’animation en stop-motion, ou animation en volume ou image par image, est une des plus vieilles formes d’effets spéciaux, et cette technique méticuleuse et laborieuse n’a pas beaucoup changé depuis son invention il y a plus d’un siècle. Elle consiste à manipuler, image après image, un objet en trois dimensions –une marionnette, un mannequin, un modèle réduit ou même un acteur – pour donner l’illusion qu’il bouge.
Entre chaque image, l’objet est légèrement déplacé, et le défilement rapide des images crée l’impression de mouvement. La plupart des pellicules de cinéma défilant au rythme de 24 images par seconde, le corps, la tête, les bras, les jambes, les mains, les doigts, les yeux, les oreilles et la bouche des personnages doivent être bougés de quelques dixièmes de millimètres à chaque image, de façon à ce que leurs mouvements paraissent naturels quand le film est projeté en vitesse normale.En 2004, Wes Anderson avait introduit dans son film La Vie Aquatique plusieurs séquences animées image par image réalisées par Henry Selick (Coraline).

Wes Anderson : « J’ai toujours aimé l’animation image par image, et ce que j’aime le plus dans les films réalisés avec cette technique, ce sont les marionnettes qui ont une fourrure. »Le producteur Jeremy Dawson : « Une des choses que Wes apprécie dans l’animation en stop-motion, c’est la magie qui s’en dégage. Il aime le fait que ce soit fait à la main, le côté artisanal. Ce n’est pas un grand fan des images créées par ordinateur parce qu’il aime faire les choses lui-même. L’animation image par image permet de jouer avec les textures et de fabriquer de petits objets, et tous les films de Wes sont conçus et réalisés avec un soin du détail absolument remarquable.
C’est une technique qui lui convient parfaitement. »Depuis le premier King Kong en 1933 jusqu’à la première trilogie STAR WARS de George Lucas, cet art très minutieux a été à l’origine de nombreux grands moments du cinéma, notamment grâce à ses premiers défenseurs, Willis O’Brien (King Kong, Monsieur Joe) et son jeune protégé Ray Harryhausen (Jason Et Les Argonautes, Le 7eme Voyage De Sinbad), dont les noms sont devenus synonymes d’animation image par image. Bien que cette technique ait fait partie de la batterie d’effets spéciaux de Hollywood jusqu’au début des années 90, l’avènement de l’imagerie numérique a réduit son utilisation aux téléfilms, aux publicités, aux courts métrages et aux clips vidéo.
En 1993, Tim Burton créa toutefois la surprise avec L'étrange Noël De Monsieur Jack, qui fut suivi par James Et La Pêche Géante, l’adaptation du roman de Roald Dahl réalisée par Henry Selick, Chicken Run et Wallace Et Gromit : Le Mystère Du Lapin-garou de Nick Park, Les Noces Funèbres de Tim Burton, et récemment Coraline d’Henry Selick.

Si les principes de base de cette technique sont restés les mêmes cent ans plus tard, les progrès réalisés dans le domaine des marionnettes, l’utilisation de caméras ou d’appareils photo numériques au lieu de caméras à pellicule argentique, ainsi que l’apparition des ordinateurs et du retour vidéo, et la possibilité de supprimer en postproduction les supports, les câbles et les installations qui tiennent en place les marionnettes dans des plans qui auraient été impossibles autrefois, ont beaucoup amélioré la qualité des films d’animation image par image.
Mais avec Fantastic Mr Fox, Wes Anderson voulait revenir à une forme d’animation moins parfaite et plus artisanale semblable à celle des vieux classiques du cinéma. Wes Anderson : « J’adore l’aspect de la fourrure de King Kong dans le film original. Comme les animateurs manipulaient la marionnette à chaque image, les poils n’arrêtaient pas de bouger, et c’est une des choses qui donnent à l’animation de cette époque toute sa magie. Dans le film de Jean Cocteau La Belle Et La Bête, on voit comment sont faits les effets spéciaux, on comprend que les bras qui tiennent les chandeliers appartiennent à des personnes qui sont derrière le mur.
On perçoit aussi que le film est tourné à l’envers, ce qui a des incidences sur la lumière. Les effets spéciaux de ce genre, ceux dont on comprend comment ils sont faits, sont ceux qui m’ont toujours fasciné le plus. »Wes Anderson s’est beaucoup inspiré du film de 1941 du pionnier russe de l’animation en volume Ladislas Starevitch, Le Roman De Renard, dont les marionnettes ont été fabriquées avec de vraies peaux d’animaux, et qui possède l’aspect « fait main » qu’il recherchait, ainsi qu’une fluidité d’animation un peu brute et irrégulière.
Le directeur de l’animation Mark Gustafson note : « Wes ne voulait pas d’une animation lisse et parfaite. Il voulait faire ressentir aux spectateurs la matérialité des marionnettes et des décors, et leur faire comprendre comment est fait le film. Personne ne fera l’erreur de penser que c’est un film en images de synthèse. »

  1. Synopsis
  2. Tradition et modernité
  3. Des renards qui donnent de la voix
  4. Tout un univers
  5. Tournage
  6. Et finalement...

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