Anecdotes en tous genres

David Cunningham déclare : « Après avoir fait pas mal de documentaires et quelques films indépendants, le réalisme est devenu pour moi un élément très important de mon travail. Les Portes Du Temps est un film fantastique et en même temps très réaliste. Au lieu d’utiliser des effets visuels numériques, nous avons préféré faire un maximum de choses « en vrai ».
Durant le tournage, nous avons passé une semaine et demie dans le grand hall à faire des cascades. Des gens volaient dans les airs, étaient projetés contre les murs ou faisaient du cheval... » « Rendre l’imaginaire et le fantastique réels a été notre objectif. Nous avons réalisé des combats avec des Vikings, des inondations, joué dans le gel et la glace, réalisé des scènes avec des corbeaux, des serpents, des chevaux et bien d’autres cas- cades et effets spéciaux. J’évite l’imagerie virtuelle autant que possible car son rendu n’est jamais aussi intense que le réel. Quand vous filmez un véritable accident de voiture, il se passe quelque chose de fort et souvent, des choses imprévues. Une caméra peut être cassée après avoir fait un plan sensationnel, ou un cascadeur aura réagi d’une façon inattendue. Le réel vous donne toujours la sensation d’avoir filmé un grand moment. J’aime l’énergie que ces scènes dégagent, c’est une force que j’essaye toujours d’exploiter. »
Frances Conroy commente : « Ce souci de réalisme de la part de David Cunningham a au final, rendu ce film fantastique très humain. L’utilisation d’effets spéciaux et de véritables décors a beaucoup participé à ce sentiment dans la mesure où tout ce qui apparaît à l’écran était bien réel. Des gens ont sué sang et eau pour tout mettre en place et cela fait une grosse différence par rapport à des images virtuelles. Je crois que partout dans le monde, le public sera très surpris par ce film. »

Des serpents par centaines

Cette recherche d’authenticité s’applique notamment à la scène où Will est poursuivi par un cobra albinos géant. Mille serpents mesurant parfois jusqu’à quatre mètres de long ont été importés de République Tchèque pour recouvrir en partie le sol d’une très grande église. Le spécialiste des serpents Jules Sylvester de Reptile Rentals a travaillé sur plus de 350 films et s’est occupé des serpents durant le tournage.
Les deux serpents « stars » du film sont le python blanc et le serpent à sonnette dont le venin a été retiré. Jules Sylvester commente : « C’est un très beau serpent, très sympathique, tellement amical que c’en est embarrassant ! Les serpents à sonnette passent en général leur temps à essayer de vous tuer, mais pas celui-là. Lui est plutôt du genre à vous faire un petit coucou et à vous demander si vous allez bien. Il est très décontracté, c’est une vraie star d’Hollywood. » Pour s’assurer que les serpents resteraient bien là où ils le devaient, David Cunningham a fait construire un sol spécial dans l’église. Il note : « Même s’ils pouvaient paraître inquiétants, les serpents n’étaient pas venimeux. Par contre, nous avions un véritable cobra albinos, il était magnifique mais avec lui, il fallait faire plus attention. »
Alexander Ludwig remarque : « C’était terrible de voir ces centaines de serpents et de sentir l’un d’entre eux monter le long de sa jambe juste avant d’entendre David crier « action » ! Dans ces moments-là, il n’y avait qu’une chose à faire, l’attraper et le reposer avec les autres... » Le tournage de la scène des serpents a été pour Ian Mcshane un grand moment. Il se souvient : « Il y avait environ 1200 serpents, c’était la première fois que je travaillais avec eux. Je les adore, en fait ils sont très sympathiques ! Le plus beau était bien sûr cet énorme python de dix mètres, très lourd. Deux de ces animaux n’arrêtaient pas de me fixer, ils étaient vraiment fascinants. »
Frances Conroy se montre moins enthousiaste, mais a tout de même courageusement joué son rôle. Elle raconte : « On a d’abord posé sur mes épaules un gros serpent en caoutchouc qui était très réaliste. Ensuite, ils ont mis un python de dix mètres de long autour de mon cou, un vrai serpent vivant... Une expérience très intense ! »

Les corbeaux

Dans Les Portes Du Temps, les corbeaux habitent le monde des Ténèbres, au moins dans un sens mythique. Symboles de mauvais présages, des vols entiers de ces oiseaux planent, attendent, et parfois même attaquent les gens...
Pour obtenir le maximum de réalisme, certaines de ces scènes ont été réalisées à l’aide d’effets mécaniques et non numériques. Par exemple, celle du centre commercial où Will est interrogé par ce qui a l’apparence de vigiles mais qui se révélera être des habitants de cet univers cauchemardesque. Gary Tunnicliffe, superviseur des maquillages spéciaux, explique : « Les vigiles sont en fait composés de corbeaux. Ils apparaissent d’abord à Will sous forme humaine, vêtus d’uniformes. Mais ensuite, ils commencent à révéler leur vraie nature, et lorsqu’ils poursuivent Will dans le hall, des oiseaux s’échappent d’eux, de leur corps... »
Gary Tunnicliffe poursuit : « Pour réaliser cet effet, facile à décrire à l’écrit mais nettement plus délicat à visualiser, nous avons créé un mannequin de la taille réelle d’un humain que nous avons surnommé Alfred et placé sur une dolly pour qu’il puisse se déplacer dans le hall tout en se transformant. De son thorax sortent à des moments précis des marionnettes-corbeaux fixées au bout d’une tringle. L’autre extrémité de la tringle passait à travers la poitrine d’Alfred pour qu’on puisse la manipuler. Il était ainsi possible de faire battre les ailes au gré des mouvements des oiseaux. Par la suite, un acteur avec un uniforme de vigile et un bec comme celui d’un corbeau, courant le long du couloir, a été inséré dans le plan. Grâce au montage, on a vraiment l’impression de voir un « homme-corbeau ». »

Les vikings

Pour la séquence où Will voyage dans le temps et se retrouve dans un campement viking, David Cunningham a engagé pour plus de réalisme une équipe de passionnés des Vikings habitués à faire des reconstitutions historiques. Le coordinateur des cascades Troy Brown raconte : « Pour la bataille des Vikings, nous avons fait plusieurs cascades à cheval, utilisé du feu et chorégraphié des combats à la hache et à l’épée. »

Inonder un manoir

L’impressionnante scène d’inondation du manoir a été obtenue en mélangeant effets physiques et numériques. David Cunningham explique : « Nous avons construit tout le décor du manoir dans un bassin géant. L’afflux d’eau a été obtenu en utilisant des réservoirs basculants géants remplis d’eau. Quand l’eau atteint le sol, elle prend de la vitesse, elle déferle littéralement, on obtient des milliers de litres d’eau qui viennent frapper le verre, cela crée un véritable mur d’eau qui avance. Le manoir est submergé en totalité par ce colossal mur d’eau. « Pour filmer le mur d’eau, nous avions un dispositif de caméra câblée. C’était un système d’une dimension impressionnante, avec deux points d’ancrage d’un bord du lac à l’autre. Un bras portait la caméra au-dessus du lac pour donner le point de vue des corbeaux. On arrive donc en volant droit sur le manoir, puis, avec l’aide de l’ordinateur, on transforme cela en mur d’eau. A ce stade, la transformation est faite par informatique, mais le vrai mur d’eau une fois la transformation des corbeaux en eau achevée a été réalisé grâce aux réservoirs. »

L’Angleterre en roumanie

Ancien état russe, la Roumanie est devenue depuis quelques années un pays très prisé des cinéastes. Les Portes Du Temps est la plus grosse production jamais tournée en Roumanie.
Le pays a déjà accueilli des tournages ambitieux tel celui de Retour A Cold Mountain, mais jamais encore un de cette ampleur. La production s’est installée dans les plus grands studios de Roumanie, ceux de Media Pro. Situés à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Bucarest, ils offraient l’avantage de disposer de vastes plateaux, de bassins, d’artisans qualifiés et de lacs à proximité pour certaines scènes. En outre, les paysages de cette région sont remarquablement préservés.
David Cunningham observe : « Il n’y a rien de mieux que des décors réels, ils offrent une liberté que l’image de synthèse ne permet pas. C’est pour ça que nous sommes venus en Roumanie. C’était le seul endroit où nous pouvions construire en grand et faire un film capable d’emporter le public par son réalisme. » Christopher Eccleston déclare : « Les décors étaient vraiment incroyables. J’espère que ceux qui n’ont pas été détruits seront conservés, ils pourraient très bien servir dans d’autres films. Les artisans roumains et nos décorateurs de plateau ont fait un travail admirable. Il suffisait d’être dans leurs décors pour se sentir immédiatement projeté dans l’histoire. C’était très impressionnant. »
Pour Frances Conroy, la découverte de la Roumanie a été une grande expérience : « Les Roumains sont des gens merveilleux. Je suis très heureuse d’avoir pu visiter ce pays, j’ai fait beaucoup de rencontres humaines passionnantes, je me suis même mise à étudier le roumain ! »
Marc Platt conclut : « J’espère que le public passera un bon moment en regardant notre film. Au cours de sa quête des Signes et le pouvoir de la Lumière, Will va découvrir beaucoup de choses sur lui-même. Son aventure va lui apprendre à développer son potentiel et à avoir confiance en lui en tant que Grand Ancien, mais aussi et surtout en tant que Will Stanton. Je crois que son histoire va toucher les gens parce que comme lui, nous essayons tous au quotidien de nous améliorer et d’être plus confiants en nos capacités. J’espère aussi que le film donnera envie aux spectateurs de lire ou de relire les romans de Susan Cooper... »

Pages de l'article

1. Le synopsis du film
2. L'adaptation
3. La distribution
4. Décors & costumes
5. Anecdotes en tous genres
6. Le film sur Elbakin.net