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Aujourd’hui dans les salles : Brave Story !

Par Gillossen, le 6 février 2008 à 13:50

La critique d'Alana Chantelune

Attention, possibles spoilers sur l'intrigue du film !

Ce film d’animation japonaise est une déception au niveau du scénario. S’il n’y a pas grand-chose à dire sur l’animation et le dessin, qui restent de bonne qualité et dans la norme d’un film d’animation japonaise, l’histoire manque de rythme. On est en plein dans un RPG (Role Paying Game, ou jeu de rôle sur console : on fait évoluer un héros dans un univers magique, comme dans Zelda) : un jeune héros et une quête qui est une métaphore de l’adolescence, des pierres magiques à récupérer lors de combats, des pouvoirs qui augmentent au fur et à mesure du jeu, des alliés qui rejoignent et aident le héros dans sa quête, et même un méchant qui est en fait un ami dans l’erreur.
Malheureusement, toute l’épopée est un peu confuse : l’action va trop vite pour que l’on croit aux liens entre les personnages, des raccourcis de réalisation empêchent le spectateur de se laisser emporter par l’histoire, et surtout, on ne se situe pas dans le monde de Vision, on n’arrive pas à croire à ce monde dont on ne comprend pas les différentes forces en présences.
De plus, le film aborde des thèmes assez sombres : si le divorce des parents de Wataru n’est pas un problème, le drame familial de Mitsuru (son père a massacré sa famille avant de se suicider car sa femme le trompait) et la (semble t-il) tentative de suicide de la mère de Wataru sont des aspects passablement choquant pour des enfants (mais c’est un genre de fait divers hélas plus répandu au Japon qu’en France).
Enfin, le point noir est l’affrontement final entre les deux amis qui souffre de des défauts propres aux animes japonais : de longs discours métaphysiques ennuyeux. Tout est verbalisé, la musique pesante et au final, cela tue l’émotion au lieu de l’inspirer. Ce trait récurent dans les DA japonais d’en faire « trop » était déjà présent dans Origine. Contrairement à La Traversée du Temps, Brave Story ne parvient pas à dégager une vraie poésie.
L’élément intéressant de ce long-métrage, cependant, c’est ce final où le héros, plongé dans son rêve de toute-puissance du jeu vidéo, renonce à ce déni de réalité pour retourner à la vie normale et accepte les malheurs de la vie (ses parents divorcent et il ne pourra rien y changer). Il accepte finalement que ses désirs sont égoïstes et qu’il ne peut pas assurer son propre bonheur aux dépens de celui des autres, au contraire de son ami Mitsuru, qui voulait ressusciter sa sœur à tout prix (même celui de l'anéantissement de milliers de personnes).
On est donc dans une morale à l’opposée exacte de la logique des jeux vidéos qui servent de base au film. L’enfant ne grandit pas en exauçant ses désirs comme dans un jeu, mais en y renonçant. La scène de confrontation avec le père imaginaire, qui déclare « je veux vivre pour moi-même » et qui fait dire à Wataru : « si être adulte veut dire être égoïste, je préfère rester enfant », est à cet égard très forte car elle illustre bien le repli de bien des jeunes sur eux-mêmes à travers le palliatif des jeux vidéos.
Le héros arrive à dépasser ces réactions infantiles, (à renoncer, donc à grandir) et termine le "jeu" sans avoir rien gagner de plus qu'au départ sinon une belle aventure et une prise de conscience. pourtant, la scène finale de retour à la normale est donc une trahison, puisqu'on voir Mitsuru et sa soeur de nouveau en vie, ce qui casse le message du film !
Un coup d'épée dans l'eau, donc.

  1. Le synopsis
  2. Les personnages
  3. Le monde de Vision
  4. Le lexique
  5. La critique d'Alana Chantelune
  6. Photos & bande annonce !
  7. Distribution et fiche technique

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