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Un entretien avec N.K. Jemisin
Par Julie, le vendredi 13 août 2010 à 11:03:39
L'une des sensations fantasy de la rentrée sera sans aucun doute la publication française du premier tome de la trilogie de N.K. Jemisin, Les 100 000 Royaumes, chez Orbit.
En attendant de découvrir le roman lui-même, nous avons décidé de vous proposer sur Elbakin.net la traduction d'une interview menée par Aidan Moher sur son blog, A Dribble of Ink. Au passage, le site officiel de l'auteur peut également se consulter à cette adresse.
Et cette retranscription est donc à découvrir ci-dessous !
L'entretien proprement dit
- Bienvenue, Melle Jemisin, chez A Dribble of Ink ! Quelque chose dont vous désirez parler pour commencer ? Pour donner le ton ?
- Bonjour ? Je ne sais pas, qu’est ce que les gens répondent à ça en général ? Comment ça va ? J’aime le chocolat. Achetez mon livre !
- Le chocolat, hein ? J’adore le chocolat moi aussi. On pourrait croire que je suis une femme tellement j’aime ça. À ce sujet, le nom N. K. Jemisin. Ça vient d’où, et pourquoi les initiales ? Et ne me dites pas que c’est pour avoir un nom au genre neutre sur les étagères des magasins, comme Robin Hobb ou K.J. Parker).
- Ce n’est pas ça, et quand bien même ? Il y a des tas de bonnes raisons d’opter pour un nom au genre neutre dans ce milieu. Comme, par exemple, si j’étais un auteur masculin de romans à l’eau de rose, il y en a quelques-uns, mais c’est difficile de le savoir, car ils utilisent en général des noms féminins ou neutres. Je ne le leur reproche pas ils ne veulent pas que les a priori de leurs lecteurs interfèrent avec l’histoire qu’ils essaient de raconter. Bien sûr, la frontière est mince entre court-circuiter les a priori des lecteurs et encourager ces a priori en cachant la vérité, donc je ne cherche pas non plus à cacher le fait que je suis une femme. Je suppose que si quelqu’un a un problème avec ça, il n’aimera pas mon travail de toutes façons, donc autant qu’il le découvre rapidement.
Mais la vraie raison pour laquelle j’utilise des initiales est que je préfère garder une limite entre le job que j’exerce dans la journée et ma vie d’écrivain. Ça ne marche pas vraiment parce que les gens passent leur temps à me demander ce que veulent dire ces initiales. Oh, puis tant pis. Mais quoi qu’il en soit, c’est Nora Keita.
- Yeine Dar est une paria des barbares du nord. Mais, lorsque sa mère meurt dans des circonstances mystérieuses, elle est convoquée dans l’immense Cité du Ciel. Là, Yeine apprend qu’elle est l’une des héritières du roi. Mais accéder au trône des 100 000 royaumes n’est pas une tâche facile, et Yeine se retrouve embarquée dans une lutte sans merci pour le pouvoir… Tandis qu’elle se bat pour sa vie, elle perce peu à peu les secrets entourant la mort de sa mère, ainsi que l’histoire sanglante de sa famille. The Hundred Thousand Kingdoms a tout d’abord attiré mon attention l’année dernière, grâce à sa magnifique couverture, mais ce qui m’a intéressé par dessus tout, c’était le synopsis de l’éditeur qui promettait une histoire familière, mais qui faisait allusion à un impressionnant sens de la noblesse et de la grandeur, même pour de la Fantasy. Que pouvez-vous nous dire sur The Hundred Thousand Kingdoms qu’on ne trouve pas dans ce court synopsis ?
- Eh bien, en gros, c’est une histoire à propos du pouvoir. C’est un monde qui a été conquis par une grande famille, parce qu’elle a une sacrée arme de destruction massive : un quatuor de dieux enchainés et réduits à l’état d’esclaves. La famille a utilisé ces dieux pour imposer leur vision du bien sur au monde, sauf que le « bien » est une notion discutable, car il est difficile de faire respecter le bien sous la menace, pour ainsi dire. Ensuite se pose le problème de qui détient le contrôle d’un tel pouvoir, surtout du fait que la famille est très grande et dysfonctionnelle, et que les dieux captifs font tout leur possible pour s’échapper. Au final, l’histoire finit par explorer les problèmes des drames familiaux, du colonialisme, du génocide, de la religion opposée à la foi, de la confiance bafouée, de l’esclavage, de l’amour…tout un tas de choses.
- (Ana, de THE BOOK SMUGGLERS) Je suis en train de lire votre livre en ce moment-même et une partie des choses qui attire mon attention sont les éléments mythologiques présents dans l’histoire. Vous êtes-vous inspirée des mythologies classiques grecques, peut-être même Hindoue ? Avez-vous fait des recherches pour la construction de la mythologie dans The Hundred Thousand Kingdoms ?
- Je ne crois pas qu’il y ait une seule et unique influence. J’ai moi-même été élevée Chrétienne, et je lis la mythologie chrétienne et celles d’autres croyances depuis que je suis petite. J’adore la mythologie en soi. Cela inclue les mythologies grecque et hindoue, égyptienne, ouest-africaine, haïtienne, Navajo, et d’autres. Il y a bien plus de similarités entre toutes ces histoires que ce que l’on pourrait le croire. En ce qui concerne la recherche, j’en ai fait, mais plus pour gommer certaines de ces similarités, parce que je voulais que la mythologie de The Hundred Thousand Kingdoms ait l’air différente, qu’elle n’ait pas l’air d’avoir été copiée. (Il est impossible bien sûr d’éviter toute ressemblance, mais cela peut être minimisé.) Je voulais aussi à tout prix éviter de froisser qui que ce soit, car ce qui est de l’ordre du mythe pour certains est une croyance pour d’autres. J’ai donc emprunté la structure de nombreux mythes, en essayant de ne pas m’en approprier la substance plus que de nécessaire.
- Un des lecteurs les plus passionnés, edifanoB, se demandait, sans trop nous en dévoiler, si Yeine Darr serait le personnage principal du second volume de The Inheritence Trilogy ?
- Non ! The Inheritance Trilogy est réellement une suite des trois histoires liées mais bien distinctes qui se passent dans le même univers, et non pas une même histoire en trois parties. Chaque livre a un protagoniste différent, et une histoire différente qui est résolue à la fin, et même un style narratif sensiblement différent. C’est un peu risqué pour moi de faire ça en tant qu’auteur débutant, car ma carrière dépend de ma capacité à captiver rapidement les lecteurs. La manière la plus simple d’y arriver est de les garder en haleine avec les personnages qu'ils ont aimés dès le début. Mais honnêtement ? Je m’ennuie vite. Je ne supporte pas l’idée de développer la même histoire pour toujours, je n’aime pas lire une histoire qui se rapporte aux mêmes personnages encore et encore, je n’arrive pas à m’imaginer comment d’autres auteurs font pour écrire trois livres avec les mêmes personnages, en laissant de côté sept ou dix autres personnages, peu importe. (Humm, maintenant que j’ai dit ça, je pense que je vais essayer d’écrire une trilogie avec les mêmes personnages la prochaine fois. Je dois relever ce défi.) Je suis consciente du fait que les lecteurs voient les choses différemment. Il est possible qu’ils soient frustrés parce qu’ils veulent en savoir plus sur ce qu’ils ont lu dans le premier livre. Mais j’espère que j’aurais assez gagné leur confiance avec la fin du premier livre, et qu’ils donneront une chance aux nouveaux protagonistes de raconter leurs histoires.
Cela dit, Yeine fera une apparition dans chacun des trois livres, tout comme la plupart des dieux que l’on rencontre dans The Hundred Thousand Kingdoms. Et une des intrigues principales sera présente tout au long des trois livres… ah, mais je ne peux pas en dire plus sans trop en dévoiler.
J’ai toujours eu un faible pour les suites écrites comme un ensemble d’histoires ayant toutes un lien les unes aux autres mais indépendantes vis-à-vis de la narration.
- En parlant de la narration, et particulièrement de Yeine, en lisant The Hundred Thousand Kingdoms, il apparait évident que l'histoire ne pouvait être racontée qu'à la première personne. Cela va au-delà de la voix narrative de Yeine, dans sa façon de raconter l’histoire : ce qu’elle choisit de partager, ses perceptions des évènements, et ses réactions et a priori teintent l’histoire toute entière de sa propre interprétation des évènements. Il y a une dichotomie intéressante entre Yeine la protagoniste et Yeine la narratrice. Que pouvez-vous nous dire sur votre décision d’écrire The Hundred Thousand Kingdoms à la première personne, plutôt que la traditionnelle troisième personne ?
- En fait, au départ, le livre était écrit à la troisième personne. Vous voyez, j’ai écrit le roman qui est devenu The Hundred Thousand Kingdoms il y a de cela dix ans peut-être. C’était très différent à ce moment-là, la troisième personne entre autres choses, et je crois que ça marchait, cela-dit pas aussi bien qu’à la première personne. C’est probablement la raison pour laquelle cette version du livre ne s’est pas vendue quand je l’ai présentée aux éditeurs et aux agents (je n’avais pas d’agent à ce moment-là). J’ai eu de bons retours, mais pas ce que j’attendais, c'est-à-dire un contrat.
Alors je l’ai laissé de côté et j’ai travaillé sur d’autres projets. Je suis allée à Viable Paradise (un atelier d’écriture d’une semaine, je le recommande vivement), j’ai rejoint un groupe d’auteurs, écrit deux autres romans, et fait tout un tas d’autres choses pour développer mes compétences. Entre-temps, j’ai aussi trouvé un agent. Finalement, je me suis repenchée sur mon premier roman, parce que je pensais que le concept avait toujours du potentiel, mais la réalisation ne me plaisait plus. Cela dit, je n’étais pas sûre de ce qui n’allait pas, alors j’ai commencé à changer des choses au hasard pour voir ce qui fonctionnait. Passer à la première personne n’était qu’un changement parmi d’autres, et pas le plus radical. Puis j’ai littéralement réécrit l’histoire depuis le début. Donc il n’y avait pas de réelle prise de décision vis-à-vis de la première personne, j’ai juste ajouté différentes choses à l’histoire jusqu’à ce que ça marche.
- J’approche de la fin de The Hundred Thousand Kingdoms, mais je dois déjà demander une explication quant au fait que cette terre s’appelle “The Hundred Thousand Kingdoms” (les cent milles royaumes), alors que seuls quelques uns de ces royaumes jouent un rôle dans l’histoire. Au-delà de vouloir avoir l’air cool, quelle est l’origine du nom ?
- C’est juste une hyperbole, une façon prétentieuse pour les Arameri de mettre en valeur l’étendue de leur réussite dans la réunification et le rétablissement de la paix entre toutes les nations du monde autrefois divisé. Elles sont nombreuses - bien plus que les 200, environ, de notre propre monde, du fait que ce monde en était à peu près à l’Age de Bronze quand les Arameri ont pris le dessus et c’étaient de tous petits royaumes. Beaucoup de consolidations et d'annexions ont eu lieu depuis lors, je dirais donc que le monde des Cent Milles Royaumes est en réalité composé de peut-être cent royaumes, tout au plus. Environ une centaine, étant donné que les Arameri ont tendance à supprimer ceux qui les ennuient.
Quant à l’origine, j’avais commencé par appeler ce monde « Les Dix Mille Royaumes », jusqu’à ce que je fasse des recherches et réalise que certaines anciennes incarnations de Chine faisaient poétiquement référence à elles-mêmes comme étant Les Dix Mille Royaumes. Oups. Alors je suis montée à cent mille. C’était le plus prétentieux que je pouvais faire tout en gardant un bon rythme et un style poétique. (« Le Million de Royaumes » ne sonnait pas aussi bien.)
- Parlez-moi de cette couverture. Lauren Panepinto, la graphiste, s’est vraiment surpassée. Selon moi, c’est une des meilleures couvertures qu’Orbit Books ait jamais utilisé pour un de ses livres. Comment avez-vous pu être si chanceuse ?
- Grâce à des aimants à chance ? Je n’en sais rien, mais j’en suis très heureuse. C’est une couverture phénoménale, n’est-ce pas ? Lauren est géniale. Tout comme Cliff Nielsen, l’artiste.
- De la même façon, que nous dit cette couverture sur l’histoire contenue derrière elle ?
- Eh bien, je pense que la couverture fonctionne à différents niveaux. L’image centrale est le cadre de l’histoire : le palais appelé Sky (Ciel), qui est, hum, dans le ciel. Mais Sky ne flotte pas, même si de loin il en a l’air. Quand on regarde de plus près, on peut voir qu’il repose sur une très fine colonne, à une hauteur d’environ 800 mètres, ce qui ferait exploser d’apoplexie n’importe quel ingénieur ou architecte qui lirait le livre, du genre « c’est complètement impossible » ! Ca marche parce que les architectes étaient des dieux et qu’ils ont construit le palais grâce à la magie. « Mais attendez ! » Je vous vois venir. (On va faire comme si vous l’aviez dit.) « Si ce sont des dieux, pourquoi n’ont-ils pas tout simplement fait flotter le palais, hein ? Hein ? Et bien la structure toute entière est criblée de pièges et de secrets car les dieux étaient en colère lorsqu’ils l’ont construit. Exploiter et malmener l’équipe de construction permet d'obtenir d’eux qu’ils finissent le travail, mais pas qu’ils le fassent correctement. La colonne fournit donc un peu d’assurance en cas de restriction budgétaire. Le résultat est un magnifique palais flottant qui ne flotte pas réellement, qui n’est pas si beau une fois que vous avez vu ce qui s’y trouve, et qui est en réalité assez dangereux pour ses habitants.
De la même façon, j’adore les couleurs chaudes, dorées de la couverture, car elles ont elles aussi une double fonction. Le Monde Des Cents Mille Royaumes est né lors de l’Age d’Or, appelée de cette façon car les dieux étaient tenus en esclavage. Les dirigeants appelaient même cette époque/civilisation « the Bright » (la lumineuse), un peu comme le Siècle des Lumières dans notre monde. Mais de la même manière que notre Siècle des Lumières est un très joli nom qui cache des évènements affreux tels que le commerce transatlantique des esclaves ou l’impérialisme, « The Bright » a elle aussi sa part d’ombre, mais en pire, car les dieux sont impliqués. On est donc face à des continents engloutis, à une lutte des classes par le biais de virus créés par la magie, et ainsi de suite. En réalité, le principal dieu dont la magie est à l’origine de ce régime est le dieu des ténèbres (on peut voir son visage dans le premier tiers de l’image), donc « the Bright » est vraiment mal approprié. J’adore que des couleurs si vives et joyeuses illustrent cette histoire sinistre, pleine d’évènements horrifiants ! C’est un genre d’attaque au dépourvu artistique.
Savez-vous quel élément je préfère dans l’illustration de la couverture ? Il y a cette toute petite tour dans la partie supérieure gauche qui est très légèrement de travers. J’ai remarqué que les gens y avaient fait attention, et se demandaient si l’artiste avait fait une erreur, puis finalement ils l’acceptent et se perdent dans le reste de l’image. Ils acceptent que le palais de Sky tout entier soit légèrement de travers. Tout cela me fait dire que l’artiste savait exactement ce qu’il faisait. C’est parfait.
- Votre livre a une « personne de couleur » parmi ses protagonistes. Au vu du récent tollé à propos de la couverture de Magic Under Glass de Jaclyn Dolamore (sur la couverture, une protagoniste à la peau sombre avait été remplacée par une jeune femme blanche), nous voulions savoir si vous étiez contente de votre couverture. Pour creuser un peu le sujet : pensez-vous que la couverture est importante ?
- Bien sûr que c’est important. Comme je l’ai dit, la couverture est la première chose qui attire l’attention des lecteurs. Même Aidan a reconnu que ce qui l’avait incité à lire The Hundred Thousand Kingdoms était sa couverture, bien avant que le livre soit en vente. Je pense que sa réaction est typique. La couverture est probablement l’élément marketing le plus important que possède un livre, si c’est une bonne couverture.
Mais une bonne couverture ne doit pas être uniquement visuellement intéressante. Elle doit vraiment refléter le contenu du livre, étant donné que nous parlons d’art, et que cela laisse de la place à l’interprétation, la représentation n’a pas à être à cent pour cent précise et réaliste. Ma couverture ne l’est pas, en réalité. Le palais, Sky, est sans cesse décrit dans le livre comme étant éblouissant de couleur. Mais comme je l’ai mentionné, Sky est en réalité un endroit effrayant, dangereux, et ce n’est pas ce qu’aurait véhiculé une représentation exacte. L’image de Nielsen fonctionne car elle a capturé avec justesse l’essence de l’histoire.
Quand une couverture représente un personnage, elle doit également capturer l’essence de ce personnage. Je pense que la plupart d’entre nous reconnaîtrait que certains éléments de notre milieu et de notre position sociale aident à former cette essence. Le genre, l’ethnicité, l’orientation sexuelle, l’âge, la classe. Notre profession, les gens que nous aimons, notre nationalité. Ces choses ne sont bien sûr pas la panacée de ce que nous sommes. Mais si on les modifie, nous devenons des personnes différentes. Pas meilleures, pas pires, mais différentes. Donc changer l’origine d’un personnage transforme l’essence de ce personnage, et vu que généralement le protagoniste est fondamental pour l’histoire, cela modifie également l’essence de l’histoire. L’illustration de la couverture devrait améliorer un livre, pas le modifier. Ce n’est pas juste pour une histoire que l’illustration de sa couverture la modifie de cette façon. Ce n’est pas juste envers les lecteurs de les tromper en les laissant croire qu’ils sont face à un genre d’histoire alors que c’est tout autre chose. Et ce n’est certainement pas juste pour l’auteur, vu que cela suggère que l’éditeur aurait souhaité qu’il écrive une histoire différente. Et considérant l’histoire, et pourquoi la censure existe, et pourquoi nous sommes si nombreux à penser qu’un personnage à la peau noire est repoussant ou indésirable… C’est injuste envers notre société de continuer à perpétuer ce genre de pensées. C’est le genre d’idées qui font dire qu’un homme noir ne pourra jamais être président des États-Unis, c’est dépassé et c’est mal.
Et je suis définitivement heureuse de ma couverture, je n’aurais pas déblatéré à ce sujet pendant trois paragraphes si ce n’était pas le cas. Je dois d’ailleurs préciser que j’avais demandé une couverture représentant les lieux, et pas les personnages. Les romans de High Fantasy parlent rarement d’un seul personnage, et ce n’est certainement pas le cas du mien, donc je n’ai jamais compris pourquoi il y en avait autant qui mettaient en valeur un seul personnage sur tout un ensemble. Et pour ma part j’ai juste pensé que Sky donnerait une image marquante, s’ils pouvaient trouver un artiste qui le représenterait correctement. Merci aux dieux, réels et imaginaires, qu’ils y soient arrivé.
- Ah ! Une femme comme je les aime. Vous avez mis les mots sur la plupart des idées que j’ai concernant la Fantasy de ces dernières années. Si un éditeur n’a pas l’intention de rendre justice à un livre, et de le représenter aussi fidèlement que possible, pourquoi le publie-t-il au départ ? J’ai hâte de voir ce qu’Orbit fera avec les derniers volumes de la trilogie. La Fantasy est perçue comme étant un genre traditionnellement blanc et masculin. Et manifestement cette perception n’est pas toujours vraie, étant donné que de nombreux auteurs établis dans ce genre sont des femmes et des personnes de couleur. Et pour ne rien vous cacher, chez Smugglers, nous sommes deux lectrices, dont l’une est une personne de couleur, et nous sommes complètement obsédées par la Fantasy ! Pouvez-vous nous parler de ce qu'est écrire de la Fantasy en tant que féministe et personne de couleur ?
- Bien, je voudrais d’abord préciser une chose. La Fantasy et la SF sont perçues comme masculines et blanches, c’est vrai. Mais comme le débat au sujet de la censure des couvertures l’a montré, c’est en partie une perception artificiellement créée. D’une part, la censure raciste existe depuis des décennies, avec d’innombrables personnages de couleur représentés par des blancs sur les couvertures de livres. (Cela arrivait aux femmes aussi, parfois elles étaient représentées sur les couvertures sous les traits d’un homme, mais cela était souvent plus subtil. Un de mes livres préférés de 1980 avait une femme pour protagoniste, mais sur la couverture elle était littéralement représentée sous les traits d’une demoiselle en détresse à moitié nue, au second plan, attachée à ce qui semblait être une voie de chemin de fer (une scène qui n’existe pas dans le livre) et un homme, le personnage secondaire, se trouve au centre du premier plan, courant à sa rescousse. D’autre part, Farah Mendlesohn et d’autres critiques féministes ont fait remarquer que beaucoup d’auteurs hommes et blancs avaient leur photo sur l’arrière de la couverture du livre bien plus souvent que les auteurs femmes ou de couleur. Les premières éditions d’Octavia Butler semblaient cacher toute information faisant allusion à ses origines : il n’y avait aucune photo d’elle, ni sur la couverture, ni dans le livre, rien la concernant dans la « section sur les auteurs », rien dans les catalogues de vente. La vision du genre semble donc extrêmement faussée en faveur des hommes blancs en termes d’auteurs et de personnages, mais ça n’a jamais été autant biaisé que les visuels nous l’ont laissé croire. Je suspecte que ce soit la même chose pour les lecteurs.
Pour ma part, je n’entreprends jamais d’écrire de la « Fantasy de femme noire ». Je n’en ai pas besoin. Ce que je suis ressortira de mes écrits que je le veuille ou non, je pense que c’est comme ça pour n’importe quel écrivain, tous ces gars blancs n’entreprennent pas non plus d’écrire de la « Fantasy d’homme blanc ». J’écris simplement le genre de livres que je veux lire, et j’espère que les autres voudront également les lire.
;Pour rebondir sur la question d’Ana, la raison pour laquelle je vous ai questionnée plus tôt au sujet de votre nom et de la neutralité du genre est que j’ai récemment été impliqué dans le listage des « Meilleurs Livres Fantasy des dix dernières années » sur Tower of the Hand, un site dédié à la série du "Trône de Fer" de George R.R. Martin, qui a été accusé de ne pas comporter suffisamment d’auteurs féminins (bien que je ne n’aie soumis qu’un seul roman à la liste, à la dernière minute. C’était celui d’un homme, Carlos Ruiz Zafon).
De la même façon, la liste sur votre blog de vos « 5 Non-Humains de Fantasy Préférés » contient des personnages écrits uniquement par des femmes. Ces listes étaient-elles bidons parce qu’elles favorisaient largement un genre d’auteur ? Je ne crois pas. La variété est toujours une bonne chose, mais ce que je veux dire c’est que ces compilations, comme les listes, ne devraient juger que le mérite du texte, et non pas prendre en compte les influences extérieures telles que l’origine ou le genre.
- Je suis curieux d’entendre ce que vous pensez de l'influence du genre de l'auteur sur l'expérience du lecteur ou sur ses attentes concernant un livre, et aussi sur la considération qui selon vous devrait être accordée à des listes du genre « Best of … », même lorsqu’elles ne sont pas faites sérieusement.
- OK, d’abord, cette liste n’était même pas censée être comme ça. C’était censé être mes espèces préférées, mais j’ai eu la flemme, alors j’y ai mis des personnages individuels. Je suppose que j’aurais dû supprimer le post, mais je n’aurai jamais cru qu’il serait pris au sérieux. Ces personnages/espèces ne viennent même pas de mes livres préférés !
Cela dit, une liste de « choses préférées » est complètement différente d’une liste des « meilleures » choses. Mes préférés sont juste des choses que j’aime pour différentes raisons. Ces raisons ne sont pas nécessairement rationnelles, et certaines reflèteront mes préférences ou mes penchants. Par exemple, vous avez remarqué ma préférence évidente pour les auteurs féminins. (Ça n’a pas toujours été le cas. Quand j’étais plus jeune, je préférais presque exclusivement les auteurs masculins. J’en dirai plus à ce sujet plus tard.)
Mais il serait extrêmement présomptueux de ma part de prétendre que mes préférés sont les meilleurs de ce qui se fait. D’abord, je n’ai pas lu tout ce qui existe. Je n’ai même pas essayé. Si j’ai l’intention de déclarer que je sais ce qui est le meilleur, j’aurais plutôt intérêt à essayer de trouver un bon extrait représentatif, ou il en irait de ma crédibilité. Ça veut dire que je ne peux tout simplement pas laisser mes préférences guider mes lectures, surtout quand je sais que mes préférences ne sont pas objectives. Il faut que je lise d’avantage les auteurs de Fantasy masculins, même si les résumés de leur livre ou si les voix narratives des protagonistes ne m’en donnent pas immédiatement envie. Il faut que je considère la raison pour laquelle ces choses ne m’attirent pas : est-ce parce que le livre est mal écrit ? Ou est-ce à cause de partis pris ou de suppositions irrationnelles de ma part ? Peut-être que je pense que les auteurs masculins sont nuls pour la caractérisation des personnages. Bon, alors il faut que je me renseigne et que je trouve s’il y a des auteurs masculins considérés comme étant doués pour la caractérisation des personnages, et que je les lise. Si je veux vraiment être objective, c’est ce qu’il faut que je fasse. Il faut que je sorte de ma zone de confort.
Le problème que je vois avec ces listes de « Best of », et autres anthologies, c’est que beaucoup d’éditeurs en viennent très vite à prétendre avoir regardé des extraits représentatifs alors que ce n’est pas vraiment le cas. Ils ne sont pas sortis de leur zone de confort, donc ce qu’ils présentent réellement ne sont que leurs préférés parmi un ensemble non objectif d’extraits. Et dans beaucoup de cas, ils ne se rendent même pas compte qu’ils ne sont pas objectifs. Une partie du problème est l’histoire. Vous dites que l’on ne devrait pas prendre en considération l’origine ethnique ou le genre, je dis que c’est impossible, étant donné que nous vivons dans une société qui a été modelée par le racisme et le sexisme (et d’autres mots en « isme ») depuis des générations. Nous pensons déjà à l’origine et au genre, puisque nous avons été entraînés à penser qu’être blanc et homme est « neutre », alors que ce n’est pas le cas. Blanc est une origine ethnique, masculin est un genre. La plupart du temps, lorsque les gens disent qu’ils veulent être « indifférents à la couleur ou au genre », ce qu’ils veulent vraiment dire c’est qu’ils veulent être libres d’ignorer les personnes de couleur et les femmes et se concentrer sur les hommes blancs, sans culpabilité. Ce n’est pas la neutralité.
Donc ce que nous devons essayer d’atteindre n’est pas la neutralité. (Je ne sais même pas à quoi ressemblerait une véritable neutralité, des personnages albinos asexués? Sauf que ces choses ne sont pas non plus neutres dans notre société.) Nous devons essayer d’atteindre l’équilibre, de compenser la neutralité partiale de l’homme blanc. Nous devons sortir de la zone de confort masculine et blanche et tenter quelque de différent.
Par exemple, j’ai mentionné plus tôt que j’avais l’habitude de lire tous les hommes. J’évitais activement tous les auteurs femmes, en fait : j’étais convaincue que leurs livres seraient pleins de « trucs de filles » comme…je ne sais pas. Des licornes ou des poneys ou un truc dans le genre. (Ok, pour ma défense, je devais avoir 14 ans à l’époque, mais le sexisme intériorisé était très fort alors.) Ce qui m’a fait sortir de là a été de lire plusieurs auteurs qui m’ont fait prendre conscience que je n’étais pas objective. Parmi eux, Steven Boyett, un écrivain homme qui a écrit un livre sur les licornes (ça s’appelle Ariel, et c’est magnifique, tout comme la suite, Elegy Beach), et Anne McCaffrey, qui m’a prouvé que les filles ne veulent pas de poneys, nous voulons de gigantesques dragons cracheurs de feu. Ces deux livres m’ont coupé le souffle pour différentes raisons, mais ensemble ils m’ont aidé à réaliser à quel point c’était fou de croire tous les stéréotypes que j’avais absorbés sur les femmes. Et sur les hommes, d’ailleurs. Après ça, j’ai commencé à rechercher d’autres écrivains qui faisaient quelque chose de « différent » et me faisaient voir les choses d’une autre façon. Si on tient compte de tout ça, je ne suis pas surprise que les femmes dominent mes lectures maintenant. Je lis toujours énormément d’hommes, mais les écrivains hommes ne me font pas autant me remettre en question. Peut-être n’ont-ils pas autant de raison de le faire.
- Dans l’interview qui figure au dos de The Hundred Thousand Kingdoms, vous mentionnez que l’éditeur a choisi le titre (ce qui est génial, d’ailleurs). Quel était le titre original du roman, celui que vous aviez trouvé et avec lequel vous avez essayé de trouver un éditeur ? Y avait-il d’autres titres potentiels ?
- En fait, petite correction, je me suis trompée. A l’époque j’ai cru que c’était mon éditeur qui avait choisi le titre, alors qu’en fait c’était Tim Holman, le patron de mon éditeur. Quoi qu’il en soit, c’est toujours un choix de titre génial.
Le titre original était The Sky-God’s Lover. Une sorte de double (triple ? quadruple ?) ambiguïté, vu qu’il y a en réalité deux dieux de Sky, et qu’ils ont chacun deux maitresses. La trilogie elle-même s’appelait au départ « The Earth and Sky trilogy » (la trilogie de la terre et du ciel), et les deux autres volumes s’appelaient The Bright God’s Bane et The Broken God’s Get. Mais une fois que SkyGod est devenu 100K (ma propre abréviation, parce que tous ces titres sont interminables !), je n’ai pas voulu garder les titres des autres livres, car ils faisaient référence au titre original du premier livre. Donc les titres des trois livres ont été changés.
- Alors, auriez-vous la gentillesse de nous donner ces titres ? Puis aussi, The Inheritance Trilogy est aussi le nom de la « trilogie » couronnée de succès de Christopher Paolini (qui contient maintenant plus de trois volumes, évidemment). Y avez-vous pensé en choisissant le nom de votre trilogie ?
- Le second livre s’appelle maintenant The Broken Kingdoms (les royaumes brisés). Le livre 3 n’a officiellement pas encore de titre, bien que je l’appelle simplement Kingdom of Gods, juste pour ne pas avoir à l’appeler « ce livre ». Je ne suis pas très forte pour les titres, donc j’espère que les gens de chez Orbit auront de nouveau une bonne idée.
Et oui, lorsque mon éditeur a mentionné le nouveau titre de la série, je me suis renseignée, et j’ai découvert la série de Paolini. Mais il y a en réalité une troisième Inheritance Trilogy, vous savez, une série de S.F. par l’auteur Ian Douglas, sortie chez Eos il y a quelques années. Et je crois qu’il existe une série de romans policiers des années 80 qui porte le même nom. Il y a probablement d’autres séries qui partagent cette propriété. Je ne serais pas surprise. C’est un bon nom ! Donc je ne pense pas que ce soit un gros problème. Je doute sincèrement que qui que ce soit aille confondre les dragons de Paolini ou les vaisseaux spatiaux de Douglas avec mes dieux.
- Également dans cette interview, vous dites que vous donneriez tout pour pouvoir écrire pour Squeenix (Square Enix, pour ceux qui ne sont pas au courant du jargon des jeux de rôle japonais) ou Altus, deux développeurs de jeux vidéo connus pour leurs jeux de rôle. Sachant que ces deux entreprises sont à l’origine de certains de mes jeux vidéo préférés, forcément, ça a attiré mon attention.
En quoi le fait de jouer aux jeux vidéo, surtout les jeux de rôle japonais, qui ont une manière très distincte et rigide de raconter leurs histoires, vous a-t-il affecté en tant qu’écrivain ? Avez-vous beaucoup d’expérience avec les jeux de rôle occidentaux (comme Baldur’s Gate, Fallout ou Dragon Age) qui laissent la majorité de l’intrigue entre les mains du joueur, en le laissant créer la narration par le biais de ses propres actions dans le monde du jeu (grâce à l’interaction avec l’environnement, les ennemis, et par le dialogue) ? - Oui, j’ai essayé Baldur’s Gate quelques fois parce qu’une de mes meilleures amies est une grande fan, mais je n’ai pas réussi à rentrer dedans. Je crois que le problème c’est que je ne veux pas créer ma propre histoire. Je comprends que ça puisse intéresser les gens, mais je créée mes propres histoires tout le temps quand j’écris. Quand je joue je recherche une expérience différente. Je préfère laisser le gros du travail à quelqu’un d’autre. Surtout s’ils sont de bons auteurs, comme on l’air de l’être les équipes de Altus et Square.
- Imaginez que Square vous offre un travail. Vous devez écrire un jeu, entièrement. De quoi parle-t-il ?
- Hum, ce n'est pas quelque chose que je peux trouver comme ça. Écrire un jeu à l’envergure de Square Enix est à peu près équivalent à écrire un roman, et en général il me faut des mois pour consolider un nouveau projet de roman. Mais ça ne me dérangerait pas de voir le monde de l’Inheritance Trilogy adapté pour un jeu vidéo, avec des personnages différents et une intrigue différente. Le protagoniste pourrait être J. Des Arameri, envoyés pour maitriser une révolte en utilisant la famille de dieux comme créatures assujetties. Elle pourrait avoir le choix entre forcer les dieux à faire ce qu’elle veut, en récoltant de ce fait leur haine et risquant qu’ils s’échappent ou tentent de se venger, ou les persuader, peut-être en leur offrant une récompense pour leur travail ou en essayant de gagner leur amitié. Les deux stratégies auraient leurs avantages et leurs inconvénients. Et en même temps, le protagoniste devrait faire face à un complexe réseau de problèmes politiques et militaires qui l’obligeraient à se servir des dieux pour survivre, d’une façon ou d'une autre. Elle peut aussi les laisser partir, mais cela signifierait la fin du monde, ou la désintégration de la civilisation. Ca serait certainement la fin de son pouvoir.
- J’ai vu d’autres jeux s’attaquer à ce genre de sujet à des degrés variés, donc je sais que ça pourrait se faire et que ça se vendrait sûrement bien. Et sinon… Vous connaissez du monde chez Square ou Altus ? Vous pouvez leur glisser un mot à mon sujet ?
En regardant vers l’avenir, vous avez dit que The Hundred Thousand Kingdoms, bien que faisant partie d’une trilogie, peut s’appréhender seul. Que peut on attendre des deux derniers volumes de The Inheritance Trilogy ? - Hmm…Je ne peux pas vous dire grand-chose sans vous dévoiler le premier volume. Je peux juste vous dire que le second volume se passe dix ans après The Hundred Thousand Kingdoms et se déroule en partie dans la ville située sous Sky, qui est devenue un endroit vraiment étrange entretemps. Le premier livre se concentrait exclusivement sur l’élite dirigeante de ce monde, mais dans The Broken Kingdoms on rencontrera une jeune femme issue du peuple qui est, presque entièrement, ordinaire. L’histoire sera un peu plus « Urban Fantasy », genre « Mieville », mais pas du genre nanas avec des armes, bien que toujours profondément High Fantasy. Il y a toujours de l’intrigue politique et religieuse à démêler, et de pieux secrets également.
Le troisième livre sera plus centré sur Sie, l’enfant-dieu qui apparait dans le premier livre, et qui soudainement, sans explication et contre sa volonté, commence à grandir. Je ne peux vraiment pas vous en dire plus sur celui-là. Vous pourrez me poser d’autres questions quand vous aurez lu le second livre.
- Sur votre blog, vous avez fait une chronique sur le succès que The Hundred Thousand Kingdoms a rencontré face aux critiques et chroniqueurs, entre autres Io9, Krikus Reviews, et Publishers Weekly. Comment un jeune auteur débutant fait-il pour que tout ça ne lui monte pas à la tête ?
- En pensant au troisième livre de la trilogie ! Rendre la voix narrative d'un dieu est probablement la chose la plus difficile que j'aie jamais essayée de faire. Et essayer d'appréhender Sieh en particulier, qui est un protagoniste casse-pied, grincheux si jamais il y en avait un, est très humiliant, croyez-moi.
- J’ai toujours aimé proposer à mes invités de présenter un livre ou un auteur dont ils pensent qu'ils sont dramatiquement méconnus. Donc selon vous, quel auteur mes lecteurs n’auraient-ils pas lu alors qu’il mériterait leur attention la prochaine fois qu’ils se rendront dans une librairie ?
- Argh, il y en a tellement ! Mais je n’ai cessé ces derniers temps de faire l’éloge des débuts dans la Fantasy de Kate Griffin (c’est un auteur établi dans le genre enfants/ jeunes adultes, mais c’est son premier roman Fantasy pour adulte) A Madness of Angels. C’est le premier livre de la trilogie « Matthew Swift », une série d’urban Fantasy qui se déroule dans le Londres actuel et qui suit les exploits d’un sorcier qui n’est pas vraiment humain. Brillamment original et magique, écriture magnifique, et Griffin capture la ville de Londres dans toute sa gloire, vaste, répugnante, multiculturelle et magnifique. Honnêtement, je ne suis pas tombée amoureuse d’un nouvel auteur à ce point depuis que j’ai découvert pour la première fois China Mieville. Je suis stupéfaite que si peu de chroniques aient parlé de ce livre.
Ça vient aussi de chez Orbit, mais je ne fais pas la pub de ce livre parce que nous avons le même éditeur. Je le fais parce que j'ai hâte que le second livre de cette trilogie sorte. J’ai embêté mon éditeur avec ça, en fait, et chaque fois que je passe dans les bureaux d’Orbit, je regarde partout si il n’y pas un exemplaire à corriger que je pourrais piquer. Mais toujours pas. Je crois que je vais devoir attendre la date de sortie comme tout le monde.
- Bien, c’est dans la boite ! Merci d’être passée chez A Dribble of Ink et bonne chance avec The Hundred Thousand Kingdoms et pour la suite !
- Merci de m’avoir reçue Aidan. Je me suis bien amusée. Et j’espère que vous aimerez les prochains livres !
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