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Terry Jones : un Python au salon du livre !
Par Aléthia, le mardi 21 juillet 2009 à 15:10:51
Lors du dernier Salon du Livre de Paris, en mars dernier, nous avons eu la chance et le plaisir de rencontrer Terry Jones, venu dédicacer Erik le Viking dans le fief de Bragelonne. C'est tout en décontraction et dans la bonne humeur qu'il a accepté de répondre à nos questions.
Il fallait bien ça, tant j'étais impressionnée à l'idée de rencontrer Sir Bedevere !
Je tiens d'ailleurs à remercier toute l'équipe Bragelonne pour nous avoir permis de réaliser cette interview.
Interview en français
- Vous êtes auteur, réalisateur, scénariste, historien et vous avez fait partie des Monty Pythons. Si vous deviez vous présenter, laquelle de ces activités mettriez vous en avant et pourquoi ?
- Je ne sais jamais quoi dire. Je pense que je dirais écrivain car c’est le plus simple. Personne ne vous posera de questions. Et je ne sais jamais vraiment quoi dire car je n’ai pas l’impression d’avoir une seule activité bien définie. Je suis juste chanceux d’avoir eu la possibilité de faire toutes ces choses différentes.
- Vous avez été invité au Salon du livre par votre éditeur, Bragelonne, pour la sortie d’Erik le Viking. Comment vivez vous la sortie de votre livre en France et que pensez vous de la réaction de vos fans français ?
- Et bien je n’en avais aucune idée ! J’avais très envie qu’un de mes livres pour enfants soit publié en France, parce que c’est la seule langue que je sais lire. Je me suis dit que s’ils traduisaient quelque chose que je pourrai lire ensuite, cela améliorerait mon français. Mais c’est la première fois que quelqu’un publie un de mes livres pour enfants en français donc je ne sais pas. Je n’en ai aucune idée mais je suis très impatient de connaître la réponse.
- Lors de la publication d’Erik le Viking en 1983, les illustrations furent réalisées par Michael Foreman. En France, c’est Boulet qui s’en est chargé. Que pensez vous de son travail et est ce que ce changement a apporté quelque chose à l’histoire ?
- Oui je pense que c’est le cas ! Les dessins de Boulet ont plus de caractère que ceux de Michael, mais il n’aurait pas du mettre de cornes sur les casques des Vikings. C’est complètement faux d’un point de vue historique ! Mais j’aime les chiens soldats par exemple et j’aime ce qu’il a fait. Ça me plait vraiment.
- Vous avez écrit Erik le Viking et réalisé Sacré Graal mais vous considérez-vous comme un fan de Fantasy ? Est-ce que vous lisez de la Fantasy et si oui, quels sont vos auteurs favoris et quels livres recommanderiez vous ?
- Je suppose que maintenant je ne suis plus un fan de Fantasy mais c’est ce genre qui m’a amené à la lecture. Jusqu'à l’âge de douze ans environ les seuls livres que j’avais l’habitude de lire étaient The Rupert Annuals. Je ne sais pas si vous les connaissez en France mais il sont plutôt célèbres en Angleterre. Puis je suis allé dans une librairie et j’ai feuilleté l’Homme Illustré de Ray Bradbury. J’ai lu le début et j’ai été conquis. J’ai acheté le livre et je me suis dit que c’était un livre fantastique. Donc c’est vraiment Ray Bradbury qui a fait de moi un fan de Science Fiction. Je n’ai jamais lu de livres sur notre présent ou avec l’époque actuelle pour toile de fond. Ça ne m’intéressait pas vraiment. Puis ensuite j’ai commencé à lire de la Fantasy puis des romans historiques. C’était comme si je souhaitais une réalité mais pas exactement identique à l’originale. L’histoire et la Fantasy sont identiques d’une certaine façon, car c’est la réalité mais détachée de ce qui se passe maintenant. Je trouvais ça plutôt intéressant. C’est ce que je préférais.
- Vous êtes un auteur de littérature jeunesse réputé, vous avez gagné en 1984 le prix du Livre Jeunesse pour Erik le Viking mais nombre de vos livres sont toujours inédits en France. Pouvons nous espérer de prochaines publications ? Peut être avec Bragelonne, votre éditeur français?
- Je l’espère en tout cas ! Je suppose que si je vends suffisamment de copies d’Erik le Viking… J’aime vraiment beaucoup voir mes livres traduits en Français car comme je l’ai dit, c’est une langue que je sais lire. J’aimerais beaucoup ça. Cela ne sert à rien d’avoir vos livres traduits en Japonais, en Thaï, en je ne sais pas …. Hindi, quand vous n’êtes pas capable de les lire !
- En 1989 vous avez adapté Erik le Viking au cinéma. Le film fut inspiré par votre livre mais l’intrigue est totalement différente. Pourquoi avez-vous décidé de réaliser une histoire complètement nouvelle au lieu de suivre l’intrigue du livre ?
- Et bien, parce qu’il n’y a pas d’intrigue dans le livre ! C’est juste beaucoup d’histoires différentes. Mais pour faire un film vous devez avoir une histoire. Ce que je veux dire c’est qu’un film est fondamentalement une nouvelle. C’est pourquoi les romans ne s’adaptent pas facilement au cinéma. Ils englobent trop de choses je suppose. Donc vous devez choisir une histoire de quatre vingt dix minutes et il n’y en avait pas dans Erik le Viking. Donc j’en ai créé une, mais j’ai quand même utilisé des éléments du livre pour le film.
- Vous avez joué Dieu pour Albert Dupontel dans le Créateur et plus récemment vous avez joué dans King Guillaume, le dernier film de Pierre-François Martin-Laval. Comment en êtes vous venu à jouer dans ces films ? Avez-vous un lien particulier avec ces deux réalisateurs ou aimez vous simplement l’humour français ?
- Comment aurais-je pu refuser de jouer Dieu ! A Paris ! Je connaissais Albert, qui est un ami. Je ne pouvais pas lui dire non. Albert est merveilleux. Puis il y a eu le film de Pierre-François Martin-Laval. C’était l’ami d’un ami ou quelque chose comme ça. Ce fut amusant à faire bien qu’en réalité ce fut un travail vraiment difficile. Pour les prises que j’avais à faire, je devais parler. J’étais un professeur faisant un exposé avec des diapositives qui défilaient. Et j’avais quelque chose comme deux pages de texte. Quand nous avons commencé, je parlais face aux diapositives, les affichant. Mais les diapositives arrivaient toujours au mauvais moment. Alors, au final, j’ai du mettre les diapositives moi-même. Il y avait un temps de latence d’environ trois secondes et j’ai du apprendre, avec toutes les caméras autour de moi, à bien insérer les diapositives dans mon texte. Donc je devais être synchro avec les images. C’était incroyable ! Ça a pris tellement de temps !
- Vous avez fait partie des Monty Pythons. Vous avez réalisé La Vie de Brian et Sacré Graal, deux des films les plus drôles jamais réalisés. Vous ne pouvez avoir manqué de remarquer que vos films sont devenus cultes pour nombre d'entre nous. Que pensez vous de la communauté de fans dévoués aux Monty Pythons ?
- Je ne m’en suis jamais vraiment rendu compte en réalité. En Angleterre, on ne ressent pas vraiment la présence des fans. C’est un peu plus le cas quand nous allons aux Etats-Unis mais pas en Angleterre. Ce que je veux dire c’est que, peut être qu’une telle communauté existe, il y a sûrement des fans mais… Quand vous allez à des évènements tels que ce Salon, on les rencontre un peu et c’est bien. C’est bien pour moi je veux dire, car je ne suis pas celui que l’on reconnaît le plus facilement. C’est plus difficile pour quelqu’un comme John Clesse car quand il entre dans une pièce il est « John Cleese » ! A vrai dire, on le reconnaît moins depuis qu’il s’est fait poser des implants ! Je plaisante !
- En Novembre 2008, Les Monty Pythons ont ouvert leur propre compte sur YouTube pour lutter contre le piratage. Cela a tellement bien fonctionné que la vente des DVD des Monty Pythons a augmenté de 23.000%, les amenant à la seconde place du classement des meilleurs vendeurs d’Amazon. Avez-vous été surpris par ce succès ?
- Oui plutôt ! Je n’étais pas vraiment d’accord vous savez, car l’idée même de YouTube c’est de laisser les gens mettre en ligne ce qu’ils veulent. Je n’ai pas vraiment compris de quoi il allait s’agir. Mais si ça a eu ce résultat, c’est très bien ! Qu’est ce que vous avez dit ? 23.000% ! Je pense qu’en fait ce ne fut que pour quelques jours. Je ne pense pas que cela ait duré.
- Vous avez réalisé trois des quatre films à avoir été bannis en Irlande : (Sacré Graal, La vie de Brian, Le Sens de la Vie). Est-ce que cela est pour vous un plus grand honneur que le baptême d’un astéroïde à votre nom ?
- Ah oui ! Je pense même que ce sera mon principal titre de gloire ! C’est la chose pour laquelle on se souviendra de moi. Je devrai le faire graver sur ma tombe.
- Si je ne me trompe pas, la Vie de Brian était encore banni dans certains cinémas.
- Oui ! En fait, le 28 Mars, nous allons à Aberystwyth au Pays de Galles. Le film a été banni là-bas. Il se trouve que l’actuel maire d’Aberystwyth est Sue Jones-Davies qui joue Judith dans le film, et elle s’est dit qu’elle aimerait enfin voir jouer La Vie de Brian à Aberystwyth. Donc nous allons à la première. Je pense que ce sera la première fois que l’actuel maire d’Aberystwyth apparaîtra nue à l’écran !
- Une dernière chose, êtes vous toujours convaincu que les sorcières sont en bois?
- Oui, c’est ce que je pense ! Nous n’avons pas de preuve du contraire donc vous savez, je pense que nous devons accepter cette évidence ! C’est d’ailleurs la seule preuve que nous ayons !
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Auteur
Terry Jones
Biographie
Bibliographie
- Erik le viking
Les interviews
- Terry Jones : un Python au salon du livre !
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