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Salon du Livre 2009 : interview de Fiona McIntosh

Par Aléthia, le mercredi 8 avril 2009 à 16:48:07

Fiona McIntoshSamedi 14 mars, lors du Salon du Livre, nous avons eu la chance d'être reçu par Fiona McIntosh pour une interview toute en décontraction et pleine de bonne humeur. Tout juste sortie de sa séance de dédicaces, Fiona McIntosh a évoqué ses projets, anciens et à venir, ainsi que son métier d'écrivain et ses passions.
Je tenais une nouvelle fois à remercier Fiona McIntosh pour sa gentillesse et sa spontanéité, ainsi que toute l'équipe Bragelonne.

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Interview en français

Vous avez été invitée par votre éditeur, Bragelonne, au Salon du livre. Que pensez vous de ce salon et voyez vous une différence entre ce salon et ceux auxquels vous avez l’habitude d’aller ?
Avec Bragelonne, il existe une réelle et merveilleuse notion d’amusement. Je pense que chacun, que ce soit individuellement ou collectivement, aime ce qu’il fait et ça se voit. J’aime faire partie de cette équipe et je ne dis pas ça en l’air. Chaque fois que je viens à Paris, il se dégage un sentiment de joie quand je suis avec eux. C’est une équipe jeune et très ambitieuse et ils ont bien la tête sur les épaules, menés par Alain (Névant) qui gère si bien tout l’aspect commercial et Stéphane (Marsan) qui choisit si intelligemment les auteurs à intégrer dans son équipe. Je les admire profondément. Je suis allée à beaucoup de salons mais jamais à un salon consacré uniquement aux livres et j’ai passé un merveilleux moment. Les lecteurs français sont généreux et enthousiastes… et si patients, faisant la queue calmement pendant si longtemps ! Il faut que j’apprenne le français afin de pouvoir parler avec chacun de ses patients lecteurs et de pouvoir leur dire combien j’apprécie qu’ils viennent à ma rencontre et qu’ils lisent mes livres.
Que pensez vous de l’accueil que vous avez reçu de vos fans français ? Quelles sont vos relations avec eux ?
Je les trouve extraordinaires. Nous communiquons par emails et ils ont aussi un site merveilleux et un forum qui est très actif. J’aimerais savoir parler suffisamment français pour pouvoir participer à ce forum. Je rends visite et je suis en contact avec une des filles, Ophidia, et elle fait circuler les nouvelles et mon actualité aux autres qui vont sur le forum et nous nous sommes tous rencontrés hier. Nous nous sommes vus dans un charmant café où nous avons passé un merveilleux moment tous ensemble. Certains sont timides mais c’est parce que nous sommes des étrangers. Notre relation existe grâce aux livres et aux personnages que nous aimons tous. J’étais vraiment contente de les rencontrer et je pense que nous allons nous revoir, l’année prochaine je pense. Je pense que nous serons plutôt bons amis à partir de maintenant. Et le groupe qui est venu aujourd’hui au salon était si généreux … et si patient. Je me suis sentie privilégiée d’être là et de pouvoir les rencontrer. Je sais que cela peut sembler purement rhétorique mais je dois constamment me pincer pour réaliser que je suis bien là. Je passe un bon moment.
Comment décririez vous L’Exil en relation avec vos autres romans? Que représente cette nouvelle trilogie pour vous ?
Cette trilogie est un retour aux sources pour moi. J’aime vraiment la fantasy médiévale et j’aime plutôt quand l’histoire se déroule en Europe. Dans la trilogie précédente, l’histoire se situe dans une sorte de Constantinople du Moyen-Orient et ce fut très amusant à faire. Cela m’a donné la possibilité de travailler sur différents paysages. Mais ce retour en Europe était pour moi confortable, sécurisant et très familier.
En quoi l’Exil se différencie-t-il des autres ?
Je pense que c’est une histoire bien plus sombre. Dans le premier tome, l’on a tendance à savoir qui sont les gentils et qui sont les méchants. Mais dans le second tome, les barrières commencent à tomber et le lecteur peut alors s’interroger sur le camp qu’il avait choisi. Cela le rend très intéressant, très stimulant et plutôt surprenant. Tout au long du premier tome, j’ai vraiment aimé le méchant. Ce n’était pas mon intention et je ne le souhaitais pas mais j’étais vraiment attachée à lui. Et je l’ai aimé encore plus dans le tome deux car je pense que malgré son caractère impitoyable et toute la cruauté qu’il y a en lui, il y a une certaine part de fragilité qui vient seulement de percer. C’est ce que j’aime chez lui. Donc c’est une lecture différente mais elle conserve aussi les éléments habituels. Je pense que c’est juste de pire en pire au niveau de la brutalité qui émerge de ces livres, je dois m’arrêter ! (rires)
Avant la trilogie Valisar, vous avez écrit la trilogie Percheron (2005-2007). Savez vous pourquoi cette trilogie n’a pas été publiée en France avant Valisar ? Y a t il une date de sortie prévue pour la trilogie Percheron ?
Oui, et c’est de ma faute. Bragelonne avait déjà accepté de publier Percheron et avait déjà commencé à le traduire mais j’ai suggéré que si Exil sortait en Angleterre, aux États-Unis et en Australie pourquoi ne pas le publier en France en même temps. Je ne voulais pas que les lecteurs français soient toujours en train de rattraper leur retard sur les dernières séries alors j’ai pensé, pourquoi ne pas tout sortir en même temps. Je fais toujours très attention à mes lecteurs et à ce qu’ils ressentent. Laissez moi assurer aux lecteurs que nous allons vraiment publier Percheron en France. Il sortira surement directement après le troisième volume de Valisar, La fureur du Roi.
Beaucoup d’auteurs australiens sont à présent publiés hors de l’Australie, particulièrement dans le domaine de la fantasy. Certains, comme Robin Hobb, pensent qu’il y a quelque chose dans ces écrits d’indéniablement australien qui attire les gens. Mais lors de notre dernière interview, vous désapprouviez cette image d’une écriture fantasy typiquement australienne. Donc comment expliquez vous ce succès des écrivains australiens à l’étranger ?
Je pense que les Australiens montaient en puissance et écrivaient de la fantasy au moment même où les éditeurs cherchaient quelque chose de neuf. En ce qui me concerne, mes histoires ont tendance à posséder des éléments récurrents tel que la brutalité par exemple, ou le rythme plutôt soutenu (bien que j’apprenne à le ralentir). Il y a toujours une histoire d’amour. Mes livres sont souvent tortueux et imprévisibles parce que je ne planifie rien… J’écris comme je le sens. Donc pour moi, mon succès s’appuie sur ma façon d’être différente et un peu plus biscornue que ce que vous pouvez trouver chez les britanniques ou les américains.
Pourquoi est ce que les autres auteurs australiens s’en sortent bien ? Je pense qu’après qu’une poignée d’écrivains australiens de fantasy aient connu un succès international, quelques uns d’entre nous ont commencé à frapper bruyamment aux portes et les éditeurs ont décidé d’ouvrir ces portes et de voir si d’autres auteurs australiens pouvaient réussir avec autant de succès. Je pense que ce à quoi fait référence la remarque de Robin sur une écriture indéniablement australienne vient du fait que les auteurs australiens sont prêts à prendre des risques dans leur écriture.
L’an passé vous avez publié un roman policier, Bye Bye Baby, sous le pseudonyme de Lauren Crow. Un second intitulé Beautiful Death est attendu pour avril 2009. Toujours cette année, sera également publié A Tyrant’s Blood, le second tome de la trilogie Valisar. Comment gérez-vous ces deux aspects de votre carrière ? Et vers quel genre allez vous vous tourner pour vos futurs projets ?
J’écris des policiers, de la fantasy pour adultes, de la fantasy pour enfants et j’écris également des sagas historiques pour un public plus général donc je jongle entre différents styles et différents genres. Je compartimente plutôt facilement et cela me permet de passer plus facilement et sans appréhension d’un genre à un autre. Je n’analyse pas trop et je ne me laisse pas gagner par l’inquiétude. J’essaie toujours de faire preuve d’enthousiasme.
Comment je gère ces différents aspects ? Je ne travaille que sur une histoire à la fois en terme de création mais je peux retravailler un policier, corriger un autre roman, tout en réalisant des cartes pour un roman de fantasy. Mais je ne construis qu’une histoire à la fois. C’est ainsi que je peux garder les choses disciplinées et empêcher les différents aspects de mon travail de se mélanger. De plus, j’écris vite aussi, et cela signifie que je rédige généralement un nouveau roman en maximum 16 semaines.
Vers quel genre vais-je me tourner ? Je refuse de faire un choix pour le moment car je veux écrire toutes sortes de choses. J’aime écrire de la fantasy et j’espère que j’écrirai toujours de la fantasy mais j’aime aussi vraiment les romans policiers. Les romans policiers sont tout autant addictifs et c’est en fait un très bon pendant de la fantasy. Beaucoup de ceux qui lisent de la fantasy trouvent plutôt facile de lire des romans policiers car vous partez d’autres mondes pour aller à un monde extrêmement réel. Je trouve que c’est un bon équilibre. J’aimerais beaucoup sortir un livre de cuisine, j’aimerais faire de la radio et j’adorerais écrire le scénario d’adaptation d’un de mes romans. Je vais probablement en frustrer certains en écrivant toutes sortes de choses différentes mais cela me permet de garder un regard neuf sur chaque genre. Au fait, je devrais vous dire que Bye Bye Baby va être publié en France par Pygmalion.
Vous écrivez aussi des romans pour la jeunesse. Pourquoi avoir décidé d’écrire pour les plus jeunes ? Souhaitiez vous recréer les histoires que vous aimiez enfant ou vouliez vous créer quelque chose de nouveau ?
Avec la fantasy pour adultes, les gens attendent de ma part à un certain type d’histoire. Ca me va, et je vais continuer à leur offrir ce type d’histoires. Mais en tant que mère et parce que j’aime les livres pour enfants, je voulais également écrire quelque chose de plus simple mais qui serait également une grande histoire avec des personnages plus vrais que nature et pour cela, je n’avais pas besoin de leur donner un historique important. Les enfants veulent juste rentrer directement dans l’action donc j’ai voulu écrire une histoire comme ça, avec des personnages marquants, un rythme soutenu et beaucoup d’aventures ( ?).
Quels sont les livres que vous lisiez enfant? Quel type de livres lisiez-vous ?
Je lisais de la Fantasy. Pendant très, très longtemps, je n’ai lu que des contes de fées mais dès que j’ai lu CS Lewis, je me suis perdue dans Narnia et j’ai trouvé cela très difficile de faire une transition entre la fantasy et les autres types de littérature. Donc, je n’ai jamais vraiment grandi je pense!
Quand vous écrivez pour un lectorat plus jeune, écrivez vous différemment de quand vous écrivez pour les adultes? Pensez vous que les lecteurs devraient faire une démarcation claire entre les livres pour la jeunesse et les romans pour adultes comme c’est le cas à présent ?
Je ne travaille pas différemment. Mon état d’esprit, la façon dont j’envisage et j’aborde mon travail est exactement la même. Je n’inclus aucune torture dans les livres pour enfants mais il y a toujours un côté brutal. Je pense que les enfants ne devraient pas être traités si innocemment, particulièrement la tranche d’âge pour laquelle j’écris (10-12 ans). Ils sont capables de lire des livres pour adultes et de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui fait partie du domaine de l’imaginaire dans un récit.
Mais est ce que je crois que l’on doit faire une démarcation claire entre les deux ? Oui je le pense. Je suis une mère et je ne laisserai pas mes fils lire mes livres tant qu’ils ne seront pas un peu plus vieux, 14 ans environ. Il y a une démarcation à faire et je pense que c’est aux parents de le faire. Je ne pense pas que ce soit le rôle de l’école, et je ne pense pas que l’on doive censurer ce que lit un enfant mais je pense que les parents devraient garder un œil dessus et prendre les décisions qui s’imposent, dans le genre : peut être que ce livre n’est pas approprié, on va le mettre de côté et tu pourras le lire un peu plus tard mais si tu veux essaies ça. C’est pour cela que j’écris des livres pour les plus jeunes. Ainsi, ils ont quand même le même type d’aventures, d’émotions, le même type d’écriture, le même type d’histoires. Il y a juste moins de gorges tranchées ! Pas de cannibalisme, pas de crucifixion, pas de lapidation ! (rires)
Parmi vos différentes passions énoncées sur votre site, nous pouvons voir qu’en plus du chocolat chaud vous êtes fan de Colin Firth. Lors de notre dernière interview, vous souhaitiez pour la nouvelle année pouvoir le rencontrer. Avez-vous pu réaliser votre vœu ?
Non, je pense qu’il me fuit délibérément ! Mais j’ai rencontré quelqu’un dont le mari connaît son frère. C’est un lien plutôt distendu mais je pense que je peux suivre cette piste et finalement le rencontrer ! Mais j’ai entendu dire qu’il était marié avec une magnifique italienne alors quel intérêt ? Je vais juste continuer à regarder et l’apprécier. Mais j’ai une nouvelle obsession : Hugh Jackman ! J’aime Hugh Jackman. Il pourrait remplacer Colin et je suis plus proche de Hugh car il est australien. Lui aussi à une superbe femme donc… (rires) PS : J’ai un mari adorable et je suis également très heureuse. Mais c’est agréable de rêver !
  1. Interview en français
  2. Interview en anglais

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