Crochet

Lorsqu'apparaît ce personnage page 47 du premier tome du Peter Pan de Loisel, c'est tout d'abord sa redingote rouge vif et son regard injecté de sang qui attirent l'attention, tranchant avec les couleurs passées et bleutées que nous distillaient l'auteur jusque-là. Immédiatement s'illustre la violence de celui qui possède encore alors ses deux mains, puisque sa première action est illico d'offrir en repas au Crocodile l'un de ses hommes d'équipage qui avait osé, bien imprudemment, élever une protestation. On apprendra en effet plus tard que, si la vue de son propre sang l'épouvante, celle de celui des autres le laisse indifférent…
Physiquement, on s'éloigne peu de l'image popularisée par Disney, avec petit bouc et barbichette. Mais comme l'explique Loisel, Sir James M. Barrie laisse peu de place à l'improvisation, en raison de la description on ne peut plus précise du grand rival de Peter Pan dans le roman du même nom. C'est en fait la folie que reflète le visage du Capitaine qui fait la différence dans la BD.
Chef des pirates et flanqué de son fidèle acolyte, Mouche, il vient d'arriver au gré de ses voyages sur les rivages du Pays Imaginaire. Il n'aura alors de cesse de trouver le trésor des créatures magiques, dont il a entendu parler par l'intermédiaire de Poteline, sirène à la langue bien pendue, amoureuse de ce grand ténébreux. En désespoir de cause, les habitants de l'île ont envoyé Clochette à Londres à la recherche de leur sauveur, Peter, qui s'opposera vaillamment au cruel Capitaine.
Mais les voies du Destin, et particulièrement celles qui mènent au Pays Imaginaire, ne sont pas forcément dues au hasard…