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Le Bois Duncton
Titre VO: Duncton wood
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : William Horwood
Brin-de Fougère naquit par une nuit d’avril dans un terrier plein d’ombre et de chaleur, au plus profond du réseau de galeries du Rois Duncton, six années-taupe après la naissance de Rébecca.
Leur histoire est une histoire vraie, nul ne le met en doute aujourd’hui. Mais sans une autre taupe, le bienheureux Boswell d’Uffington, que nous resterait-il de Brin-de-Fougère et de Rébecca sinon ce que la légende nous en a transmis ?
Il existe d’autres sources, certaines dans les bibliothèques des Terriers Sacrés, d’autres gravées sur la pierre de rochers solitaires. Mais elles sont bien fragiles au regard de l’oeuvre de Boswell lui-même.
Sans son amitié, sans son audace, on ne saurait plus rien de Brin-de-Fougère. Pourtant, sans Brin-de-Fougère, Boswell n’aurait jamais trouvé la grande tâche qui lui revenait.
Et, sans Rébecca, il n’y aurait rien du tout à raconter.
Associez donc leurs trois noms dans une même pensée reconnaissante quand vous les évoquerez, ainsi que les temps troublés où ils vécurent.
Car vous entrez maintenant dans le monde magique et poignant du Bois Duncton.
Critique
Par Luigi Brosse, le 13/10/2007
La fantasy animalière n’a pas vraiment la côte en France. C’est d’ailleurs à se demander ce qu’on lui reproche. Pourtant elle rencontre un vif succès chez nos voisins anglo-saxons et ce depuis plus d’un siècle. Remercions donc les Editions l’Atalante, non seulement pour avoir publié Le Bois Duncton, mais pour l’avoir aussi réédité.
Peut-être les Français sont-ils tous traumatisés par les Fables de La Fontaine, rabâchées jusqu’à ce que leur sens ainsi que leur merveilleux aient disparu ? Ou bien pense-t-on que la fantasy animalière est forcément enfantine, simpliste et qu’elle ne saura pas s’acquérir son public ? C’est clair, ne nous le cachons pas, ce roman raconte l’histoire de taupes ! Cette terreur du jardinier n’est a priori pas l’animal le plus folichon du monde. Peut-on dès lors arriver à concevoir une histoire “épique” en ne faisant intervenir que ces protagonistes, relativement inoffensifs ?
La réponse est assurément “oui” ! Et c’est là que l’on réalise toute la maîtrise de l’auteur. Une solution simple aurait été de céder à l’anthropomorphisme et n’utiliser le monde animal que dans un but décoratif, voire pseudo-original. La seule liberté (et encore c’est discutable) que se permet William Horwood est de prêter des sentiments à ses personnages. Pour le reste, son monde taupe est crédible, on se faufile de galeries en galeries, tandis que passent les saisons à l’extérieur. Les taupes grandissent, vivent, se battent, évoluent dans un livre que l’on pourrait parfois caractériser d’écologiste.
Ces sentiments sont l’occasion pour l’auteur de nous inviter à la réflexion sur des sujets aussi profonds que la mort, l’amour ou le destin. Tout cela est amené de façon fine, sans jamais chercher à embrigader volontairement le lecteur dans une doctrine. Les péripéties qui jalonnent le récit laissent la part belle à la contemplation, aux scènes intimistes riches en émotions. Bien que l’auteur mette souvent en scène la violence (car tout n’est pas rose chez les taupes), le sentiment qui se dégage du livre est paisible, relaxant. Une bouffée d’oxygène au milieu du tumulte de la vie moderne.
Le style simple mais pourtant poétique de l’auteur en fait une lecture très agréable. L’univers animalier, tendre mais parfois cruel, conviendra bien aux jeunes lecteurs. Tandis que ceux ayant plus de recul prendront plaisir à philosopher sur les concepts véhiculés. Un seul conseil donc, n’hésitez pas à tenter l’aventure du Bois Duncton.
8.5/10
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