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Une journée sur le tournage !

Par Thys, le lundi 19 septembre 2005 à 17:12:05

Durant un voyage en Nouvelle-Zélande, l'auteur de l'article suivant a passé une journée sur le plateau de L'Armoire Magique. Il est revenu impressionné par tout ce qu'il a vu.

Ma Journée à Narnia

Note de l'éditeur : L'auteur, Drew Trotter, un théologien qui écrit et parle souvent de films, a eu le privilège de visiter le plateau de tournage de L'Armoire Magique en Nouvelle Zélande en décembre passé. Trotter partage ses observations dans cette histoire exclusive pour Christianity Today Movies.

J'arrive à Christchurch un dimanche matin, trop tard pour l'église, et je continue ma route vers Arthur's Pass où le tournage en est à son étape finale pour L'Armoire Magique.

Arthur's Pass, à environ deux heures dans les montagnes au-dessus de Christchurch, est une sorte de petit village perdu, et la signification du nom de la ville ne m'a pas échappé. Le mythe du Roi Arthur partage tout autant la tragédie, la gloire et la vérité des contes de Narnia écrits par C.S. Lewis. Alors que je sors pour téléphoner à Tom Williams - l'assistant de Mark Johnson, le producteur qui m'a donné la permission de visiter le plateau le jour suivant - un autre présage plaisant se produit : bien que ce soit presque l'été en Nouvelle Zélande, un magnifique neige légère commence à tomber, couvrant tout d'une fine couche de blanc.

Est-ce que les environnements réels du lieu de tournage sont affectés par l'histoire fictive de Narnia ? Est-ce que la menace de l' hiver éternel sans Noël existe aussi ici ? Et plus important, Aslan apparaîtra-t-il pour éloigner l'hiver et amener le printemps ?

Le matin suivant, je passe la porte de sécurité et je roule sur l'étroite route vers le site. Après avoir rencontré Williams et fait un tour du campement, nous visitons deux des trois plateaux actifs sur ces lieux.

Tout le tournage sur "fond vert" est effectué sur le premier plateau. Ils utilisent cette énorme tente principalement pour tourner des plans de remplissage ; aujourd'hui ils tournent avec quelques faunes et des centaures festoyant lors du couronnement pour les enfants Pevensie, après la défaite de la Sorcière.

La scène suivante, sur un champ de bataille où une autre cellule tourne l'armée de la Sorcière se mettant en position, est également insignifiante. Et pourtant cela rendra, comme toutes les scènes "secondaires", le film réel pour le spectateur. Durant la matinée, je réfléchis à la réalité du processus cinématographique comparé à ce que nous verrons à l'écran. Je passe toute la matinée à regarder des scènes qui, si elles seront dans le film, ne dureront pas plus de quelques secondes à l'écran, et évoqueront un petit retour émotionnel pour le spectateur. En réalité, cependant, des centaines de personnes travaillent pendant plus d'une journée afin de mettre ces quelques secondes de film dans la boîte.

Mais ce que je découvre ensuite est à peine une simple scène de « remplissage ». C'est une scène vitale.

Au Sommet de la Montagne

Tom suggère que nous faisions de la randonnée jusqu'au sommet d'une montage proche où ils filment le combat entre Peter, joué par William Moseley, et la Sorcière Blanche, représentée par l'actrice vétéran Tilda Swinton. Dans le livre, ce duel particulier est à peine mentionné dans un paragraphe décrivant Aslan qui débarque pour sauver la situation. La scène dans le film, cependant, sera élaborée de manière significative, tout comme la bataille entre l'armée de la Sorcière et celle de Peter.

Nous arrivons sur le plateau, et plusieurs choses me frappent tout de suite. Près de 80 personnes sont là, se bousculant parmi les rochers, avec des équipements d'éclairage, des générateurs électriques, des fils et des câbles de toutes sortes et des accessoires pour le film, comprenant des épées, des armures, et d'autres attirails. Plus surprenant, le nombre de personnes qui sont simplement là pour aider à servir la nourriture, tenir des porte-papier, ou servir d'une quelconque autre manière durant l'après-midi. Une grande plate-forme en bois construite sur le côté est une zone d'atterrissage où l'hélicoptère apportera le repas pour tous. Plus tôt dans la journée, sept hélicoptères ont transporté les gens au sommet de la montagne, mais j'étais content que nous ayons fait de la randonnée. Etre un peu fatigué m'a plus donné l'impression de faire plus partie de l'action très physique de la scène.

Connaissant les grandes attentes pour ce film, je m'attendais à une atmosphère tendue sur le plateau. Mais en parlant aux membres de l'équipe et en regardant le tournage de plusieurs scènes, je n'ai rien ressenti de tel. Tout le monde semblait libre et détendu, heureux d'être là, et sûrs de leurs rôles dans le film. Plus d'une personne a confidentiellement fait l'éloge du réalisateur, Andrew Adamson, pour son travail avec les acteurs, et avec les enfants en particulier. Cette approbation est significative, car L'Armoire Magique est le premier film avec des acteurs réels pour Adamson, bien qu'il ait réalisé les deux films à succès Shrek. Assis à côté de lui pour le repas, et en l'écoutant plaisanter avec tout le monde, de la fille responsable du script en passant par Swinton, la plus grande "star" du film, on a l'impression de voir le leader parfait : responsable, mais vraiment adoré par ses troupes.

La mise en place spectaculaire de la scène a également contribué à l'atmosphère paisible. Quand l'équipe s'est séparée pour le repas, j'ai été invité à un buffet festif de crevettes, d'asperges, de patates et de pudding. Nous avons tous trouvé une place sur le sol, observant les collines verdoyantes et les montagnes, qui contrastent magnifiquement avec les rochers et la neige, et le ciel d'un bleu brillant, légèrement nuageux. Les perspectives, pas encombrées par des rochers ou des arbres, ont révélé des sommets bien plus hauts couverts de neige, et des vallées profondes et ombragées, presque violettes, qui semblaient être sans fin. Pas étonnant que ces montagnes soient nommées Alpes de la Nouvelle Zélande.

Les bons côtés de la Sorcière

Le respect mutuel entre Adamson et ses collègues déteint sur d'autres relations de plateau, en particulier entre Swinton et Moseley. Swinton a passé l'après-midi avec Moseley pour répéter encore et encore la scène complexe qu'il doit tourner, quand il apparaît que tout est perdu dans leur duel. Après plusieurs courageuses parades au cours desquelles Peter résiste mais se fatigue rapidement, la Sorcière s'approche pour l'achever. Peter trébuche en arrière, se rendant encore plus vulnérable face au deux gigantesques épées de la Sorcière (qui n'ont donc rien à voir avec le couteau de pierre du livre de Lewis). La Sorcière se dresse alors de toute sa hauteur – le livre la décrit comme mesurant 2 mètres 10 – et s'apprête à transpercer Peter lorsqu'arrive Aslan pour lui sauver la vie. Swinton est une actrice très respectée, bien connue dans le milieu du cinéma pour ses rôles atypiques comme dans Orlando et Young Adam. Les actrices avec sa réputation exigent souvent beaucoup de choses sur un tournage et se montrent dures avec les autres acteurs, Hollywood ne compte plus de telles histoires. Mais Swinton, sans pour autant devenir condescendante, distille patiemment quelques suggestions à Moseley pour ses mouvements et ses actions, d'égal à égal. Et, en travaillant avec l'un des meilleurs chorégraphes sur le marché, Phil Neilson, ils répètent leurs mouvements à de nombreuses reprises. Inlassablement, ils essayent de nouveaux angles et de nouveaux mouvements, mais je n'ai jamais entendu une seule plainte ou critique, ni même un signe d'impatience. Le respect patient que chacun se témoigne est palpable. Pourtant, plusieurs aspects de la scènes aurait pu amener les tempéraments à s'échauffer. La scène demandait plus de répétitions que d'habitude, parce que les armes n'étaient pas les imitations que l'on utilise dans les scènes plus longues, mais il s'agissait des vraies armes – et dangereuses –que l'on utilise dans les gros plans. Moseley porte une armure lourde et l'imposante robe de Swinton est pesante et rugueuse. Même si elle ne porte pas les chaussures compensées de 15cm qui l'approchent de 2m10 du livre, il est évident que les mouvements étaient difficiles avec les vêtements que portaient les deux acteurs. Il fait assez frais, mais la lumière ajoutée pour la scène rend le travail encore plus inconfortable. Rien de cela ne semble pourtant importer alors que des assistants, réalisateur, stars et bien d'autres ne cessent de s'activer pour que tout soit parfait. Je suis impressionné par l'attitude professionnelle que chacun adopte face à son travail, et j'ai découvert un peu plus tard ce qui motive tout cela.

Nous ne voulons pas échouer

Plus tard dans la journée, je discute avec l'un des membres de l'équipe dans la tente de l'écran vert au sujet du professionnalisme, du respect et de la camaraderie que j'avais vus sur le plateau. Et les raisons m'en sont apparues : la plupart des gens qui travaillent sur ce film – avec deux exceptions dans les personnes de Swinton et Johnson – ont lu les Chroniques de Narnia lorsqu'ils étaient enfants et les admirent pour la capacité qu'elles ont à toucher et modeler le cœur des enfants. Aucune des personnes qui travaille sur le film ne veut être celle qui aura fait l'erreur que les gens citeront plus tard comme la preuve que le film n'est pas une fidèle adaptation du livre me dit-il. Nous aimons trop l'histoire pour cela, nous ne voulons pas échouer. C'est ainsi que les valeurs de Narnia envahissent nos cœurs, nous aimons l'histoire et elle nous façonne, même lorsque l'on n'en connaît pas tous les détails ou les réalités. L'équipe et les acteurs, le réalisateur, le producteur et les stars semblent tous travailler pour un but qui transcende leurs besoins du moment, et ils travaillent à cela avec respect et un désir qui paraît fondé dans la magie d'avant le début des temps. Comment est-il possible que cela ne fasse pas la différence lorsque L'Armoire Magique sortira en salle en décembre ?

Drew Trotter est Président du Centre d'Etudes Chrétiennes de Charlottesville, en Virginie. Il est aussi critique de films et intervient souvent sur des films ou des sujets culturels lors de séminaires, dans des églises ou des universités à travers l'est des Etats-Unis.

Article originel, par Drew Trotter


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