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Entretien avec Ben Barnes à Berlin

Par Kaines, le lundi 18 février 2008 à 00:47:01

Allez et retour, récit d’un elbakinien à Berlin

Les Berlinales deviennent année après année un rendez-vous de plus en plus important dans l'univers cinématographique. Nous avons eu l'extraordinaire chance d'être convié par Walt Disney Studios Motion Pictures pour rencontrer Ben Barnes à Berlin. L'acteur incarne le Prince Caspian dans le nouveau film issu des Chroniques de Narnia de C.S. Lewis.

Un elbakinien a donc été envoyé sur place pendant une dizaine d'heures. Voici les résultats de ce voyage :
Parti de Roissy à le samedi 9 février au matin, j'arrive aux alentours de 13h à l'aéroport de Tegel, près de Berlin. Celui-ci est assez animé du fait du festival du film, et les voitures VIP attendent tranquillement l'arrivée de personnalités à transporter au coeur de l'évènement. Peu soucieux d'un tel prestige, je prends le bus et le métro pour le centre de Berlin. J'effectue un petit passage à la Postdamer Platz, qui regroupe 3 multiplexes, au cas où il y aurait des avants-premières accueillants quelques stars. Mais ce maigre espoir est rapidement déçu...sans un badge du festival, les portes restent closes. Qu'à cela ne tienne, j'ai une interview à peaufiner : je m'assoie donc à une terrasse pour siroter une bière locale et réviser les quelques questions que j'ai préparé. Une vieille légende dit qu'un peu d'alcool accroît le niveau d'expression dans une langue étrangère...
Malgré ce cadre idyllique, il devient certain que j'aurai du mal à me concentrer tant que je ne serai pas arrivé à destination. Je parcours donc les quelques centaines de mètres, qui me séparent de l'hôtel où a lieu la rencontre. L’accueil y est très sobre en matière de marketing : pas d’Aslan géant ou d’affiche grandeur nature. Autant éviter les publicités tapageuses qui pourraient ameuter des hordes de fans.
Je retrouve les organisateurs, qui me font patienter à côtés de journalistes d’horizons variés : allemands, japonais, espagnols, italiens,…et tout ce beau monde se concentre très professionnellement pour préparer les quelques minutes avec l’acteur. Leur emploi du temps est beaucoup plus chargé que le mien : certains ont encore trois films à visionner avant la fin de la journée !
Il me reste encore quelques minutes pour trouver des questions auxquelles mes camarades de table ronde n'auront pas pensé. Pour tâter un peu le terrain, je me présente en tant que novice. Leur accueil est assez chaleureux et tend à me rassurer sur le déroulement de l'interview : nous poserons nos questions à tour de rôle, sans empiéter sur le droit de chacun à s'exprimer. L'un des journalistes explique que cela ne pourra jamais être pire qu'une interview avec George Clooney, où deux personnes ont failli en venir aux mains pour poser leurs précieuses questions !

Arrive enfin l'heure de vérité, on nous conduit dans une petite salle pour visionner les dix premières minutes du film (sans les effets 3D). Cela nous permet de nous faire une petite idée de la prestation de Ben Barnes :
L'extrait donne un bref aperçu de ce que sera le film une fois le montage des images terminé. Sans doute dû à l’aspect dramatique du début de l’histoire, le thème musical y est inquiétant et l’ambiance assez sombre. Comme l'explique le réalisateur, Andrew Adamson, le monde de Narnia a changé et on sent cette modification à l'écran.
Voici les quelques scènes qui se succèdent à l'écran :

  • l'accouchement de la reine et la naissance du fils du roi Miraz
  • Cornélius prévient Caspian, lui donne le cor de Susan, et l’aide à s’enfuir du château
  • une course poursuite à cheval qui se termine par une chute et la rencontre avec les deux nains Nikabrik et Trompillon
  • Caspian souffle dans le cor et est assommé
  • nous retrouvons les quatre enfant Pevensie à Londres, qui après un scène de lutte entre écoliers, sont aspirés dans le monde de Narnia

La lumière revient dans la salle. Nous clignons un peu des yeux en nous dirigeant dans une autre pièce pour nous installer autour d’une table ronde. Au bout de 5 minutes, nous accueillons enfin Ben Barnes pour débuter cette interview collective.

Une voiture VIP spéciale Berlinale Berlin aux couleurs de la Berlinale Kit de survie pour la préparation de la table ronde L'un des multiplexes accueillant des avants-premières du festival Un des ours qui décore la ville depuis quelques années Un vestige du mur de Berlin Ben Barnes à la fin de la table ronde Quelques fans qui commencent à se regrouper avant la sortie de l'acteur La porte de Brandenburg en fin de journée

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Entretien avec Ben Barnes, version française

Pendant une trentaine de minutes, chacune des personnes présente pose des questions à l'acteur. Bien sûr, les interrogations varient en fonction des domaines qui intéressent les médias que représentent les journalistes présents. Ne soyez donc pas étonné par la diversité parfois étonnante des questions. Nous avons décidé de conserver volontairement la spontanéité de cette agréable discussion à bâtons rompus !

Un journaliste : Que pensez-vous de cette expérience ?

Je ne suis pas sûr d'avoir été préparé à cela. Je suis emballé par le fait de savoir que le public va découvrir le travail qui a été fait depuis ces deux dernières années. De ce point de vue, c'est génial ! Je commence à être invité à beaucoup de soirées. (rires) Mais cela ne m'empêche pas de travailler également à côté.

Un journaliste : Avez-vous ressenti une certaine pression ou avez-vous été intimidé par le fait de tourner une telle adaptation de renommée mondiale ?

Oui.

Le même journaliste : Heu et...

Je plaisante ! (rires) Je pense que l'ouvrage est une véritable institution, particulièrement en Angleterre, d'où je viens. J'ai lu le livre lorsque j'avais 8 ans et j'ai regardé la série de la BBC au même moment. C'était plaisant et magique avec Samuel West dans le rôle de Caspian. Cela restera gravé dans ma mémoire. Lorsque je suis allé à l'université, j'ai étudié la littérature, qui était ma matière principale. J'ai donc parcouru les J.R.R. Tolkien et C.S. Lewis. J'étais donc familier du thème et conscient de l'importance d'un tel projet. C'était très exaltant !

Un journaliste : Pouvez-vous nous parler un peu de votre famille ?

Vous êtes intéressé par mes parents ?

Le même journaliste : Oui !

Que savez-vous au sujet de mes parents ?

Le même journaliste : Je ne sais pas ! C'est pour cela que je pose la question.

Ok. J'ai grandi dans le sud-ouest de Londres au sein d'une famille très unie. J'ai un frère plus jeune que moi : Jack. Il a 23 ans et est plus cool que moi : très à l'aise, avec quelque chose d'animal. Donc j'essaye d'être un peu comme lui et de prendre son exemple. Lorsque j'ai grandi, j'ai écouté beaucoup de musique. Mon père appréciait les Stones, les Beatles, les Eagles et les autres groupes du genre. Il m'emmenait donc aux concerts. A 15 ans, j'étais intéressé par les spectacles de music-hall. Une fois mes études secondaires terminées, j'ai décidé d'aller à l'université pour voir ce que je voulais faire de ma vie. Oui ou non, ai-je raison de vouloir devenir un acteur. J'y ai passé environ 5 ans.

Le même journaliste : Donc vos parents n'étaient pas contre le fait que vous deveniez un acteur ?

Ils m'ont dit, lorsque j'avais 17 ans et que je leur ai dit que je souhaitais choisir cette carrière, que je devais d'abord aller à l'université. Mais je n'y suis pas allé, j'ai essayé de faire d'autres choses : musique, télévision, tout ce qui avait un rapport de près ou de loin avec le métier d'acteur. Ils ont donc arrêté de me dire que je devrais aller à l'université. Et ce n'est qu'après que j'ai décidé de par moi-même d'y aller. En tant que parents ils étaient donc parfaits.

Un journaliste : A quel moment avez-vous décidé de devenir acteur ?

Une troupe est venue dans mon école pour une audition quand j'avais 15 ans. C'est là que le métier d'acteur a commencé à m'intéresser. Mon père est psychiatre et ma mère secrétaire. Entre eux deux, je pense qu'ils couvrent toutes les gammes d'émotions. C'est l'avantage d'avoir une famille plutôt ouverte.

Un journaliste : Dans le film, vous jouez un jeune garçon d'environ 10 ans...

La seule chose qui est précisée dans le livre est qu'il a à peu près le même âge que Peter.

Le même journaliste : 13 ans, c'est cela ?

Il ne précise pas qu'il a 13 ans. La seule chose est dite par Peter lui-même : il vit un garçon d'à peu près son âge. Vous avez raison, puisque Peter est supposé avoir 13 ans... et dans le premier film Wiliam, qui joue donc Peter, avait déjà 20 ans. Donc il ne pouvait jouer quelqu'un de 13 ans. Il fallait donc une personne qui semble avoir le même âge que Peter, et je pense que je fais un peu plus jeune que mon âge. De plus, il y a tant de rôles d'adolescents qui sont joués par des personnes plus âgées. Au début du livre, Caspian a une nourrice, puis un professeur une fois que celle-ci est écartée. A ce moment là, il pose des questions que ne poserait pas un enfant de 13 ans. Dans notre version, nous ne voyons pas la nourrice et quelques années se sont écoulées, et il peut tout à fait avoir 17 ou 18 ans. J'avais donc encore une chance de ne pas paraître trop âgé, avant de jouer un roi.

Un journaliste : Il est intéressant que vous jouiez un rôle aussi jeune ? Vous y gagnez un peu en matière de sex appeal. Est-ce que cela ne vous effraye pas un peu d'être un nouveau sexe symbole à Hollywood ?

Hum, je ne sais pas. (rires) Si certaines personnes regarde ce film pour cette raison... tant mieux pour eux. Il est difficile de savoir quel type de rôle je jouerai dans le futur. Je n'ai pas choisi le rôle de Caspian pour cette raison.

Un journaliste : Etiez-vous effrayé en commençant ce film ? Auparavant vous jouiez au théâtre...

Oui, au début j'ai surtout fait du théâtre et un peu de télévision. Sur un plateau de tournage, on est entouré de personnes qui regardent ce que l'on fait et l'on se sent très petit. Lorsque j'ai commencé à tourner, j'étais très concentré pour jouer le plus juste possible lorsque nous faisions des scènes. Cette différence est assez incroyable. Je suis toujours en train d'apprendre. Je joue en ce moment avec Colin Firth (Easy Vertue) et on se sent très petit à côté. On croît en tout ce qu'il fait. On apprend tout le temps. C'est fascinant !

Un journaliste : Vous connaissiez déjà Narnia avant. Quelle représentation aviez-vous du Prince Caspian ?

Je l'imaginais comme ayant 13 ans avec les cheveux blonds. J'ai vu la série télévisée et lu les livres, et c'est ainsi qu'il est présenté. Mais il est supposé être basané et originaire d'îles lointaines où l'on parle avec un accent méditerranéen... il était donc utile d'avoir des personnes sur le plateau ayant un accent espagnol, italien ou mexicain qui peuvent aider en ce sens. Il y avait donc un certain enjeu et c'est l'un des aspects intéressant du film. Sergio Castellitto illustre bien cela. Il est merveilleux !

Une journaliste italienne : Oui, il est italien !

Oui ! (rires)

Pensant qu'il est plus que temps d'intervenir, avant que les autres journalistes n'épuisent ma réserve de questions, j'interpelle l'acteur sur un nouveau point :

Elbakin.net : C'est le second film après Stardust que vous tournez dans un univers de fantasy. Est-ce un choix personnel ? Allez-vous continuez dans cette voie ?

Pas particulièrement. C'est seulement que le genre est assez populaire en ce moment avec la petite révolution qu'ont apporté Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, Eragon et beaucoup d'autres... des films que l'on peut voir en famille, avec les enfants, entre amis,... Les gens ont un réel intérêt pour ce type de films. Actuellement je tourne une comédie romantique, et cela ne peut être plus différent. Mais je passe de bons moments. Je sais que je tournerais dans des films très différents dans le futur. Je sais que les films de fantasy apportent beaucoup de plaisir lorsque l'on travaille dessus : de l'amour, des combats, des courses à cheval,... c'est un rêve de petit garçon que vous accomplissez 6 jours par semaine.

Un journaliste : Vous avez quitté le théâtre pour aller sur le tournage. Qu'en ont pensé vos partenaires ?

Ils ont été incroyables. Je suis resté ami avec nombre d'entre eux. Ils sont très chaleureux. Je pense qu'ils ont juste compris que je devais partir. Cela a été un moment très difficile pour moi car c'était un rêve pour moi de pouvoir jouer et devoir faire un choix que je pourrai regretter plus tard, comme faire des films à Hollywood pour le reste de ma vie.

Un journaliste : Est-ce que votre vie a beaucoup changé depuis que vous avez commencé à tourner des films ?

C'est très passionnant. Mais je ne pense pas que cela ne me change en profondeur. Je suis toujours capable de dire stop pour aller voir ma famille ou d'aller au pub à Londres avec mes amis. Personne ne sait encore vraiment qui je suis dans la rue. Rien n'a changé à part le fait que mon travail est captivant. Il y a eu plusieurs mois où je n'avais aucun travail et j'étais assez frustré de ne pas pouvoir faire ce que j'aime. C'est extraordinaire d'avoir maintenant des opportunités !

Un journaliste : Avez-vous des contrats spécifiques qui vous limitent à certains rôles, par exemple pour un film comme Trainspotting ?

Non, je n'ai pas de contrainte de ce type.

Un journaliste : Comment cela s'est-il passé avec les 4 enfants Pevensie ? C'était sans doute très bien, mais y a-t-il eu quelque chose de spécifique, comme des problèmes... ?

Ma relation avec William (qui joue Peter) est sans doute la plus intéressante. Il est très amusant. Dans le script, il y a une sorte de conflit entre les deux personnages pour savoir qui dirigera les opérations. Je suis sensé être assez vif dans cette relation. Le conflit apporte toujours quelque chose d'intéressant dans une histoire, même si les deux personnages sont du même côté. Nous ne pouvions pas avoir cette même relation dans la vie réelle, et comble de malchance pour moi William est très sportif. Il adore sauter et courir... et moi pas. Et donc lors de l'entraînement pour les scènes de combat, nous utilisions une machine pour courir. Lui pouvait courir pendant plus d'une heure sans problème, tandis que moi (il imite quelqu'un de très essoufflé). Mais bon, après je retournais manger une pizza avec Anna (qui joue le rôle de Susan). Je ne suis pas le meilleur des deux !

Un journaliste : Que pouvez-vous dire à propos des chevaux ? cette question fait référence au fait que l'acteur n'avait quasiment aucune expérience en matière d'équitation

Oui... Je n'étais pas très bon au départ. Mais j'ai fait trois semaines d'entraînement à raison de six heures par jour. Et je me suis préparé au premier jour de tournage (qui était celui d'une scène de course poursuite équestre).

Un journaliste : Ce n'est pas très courant pour un acteur d'aller à l'université et de terminer ses études

Je pense qu'en Angleterre la tradition est de passer par là. En tant qu'acteur, je devais également explorer d'autres horizons. J'ai donc fait de la grammaire et de l'anglais. C'était très académique et il y avait peu de pratique. Mais comme il y avait beaucoup de critique d'ouvrages, cela me permet maintenant de déterminer si un script est bon ou pas lorsque je le lis.

Le même journaliste : Il existe donc de mauvais scripts ?

Oui, des centaines ! (rires)

Un journaliste : Quel type de musique aimez-vous écouter ?

Tout. Mais ma préférence va à la bonne vieille soul comme Stevie Wonder. J'aime aussi les groupes qu'écoutait mon père, tel que les Beatles, Queen,...

Le même journaliste : Et au sein des chanteurs actuels ?

Les nouveaux ? Beaucoup : les Artic Monkeys, ce que l'on peut entendre à la radio. J'aime la musique en général.

Un journaliste : Avez-vous des choses à dire au sujet du casting ?

Le casting ? Cela a été un processus très rapide pour moi. Quelqu'un m'a vu jouer au théâtre. J'ai joué une scène. Puis il y a eu le screen test où il y avait différentes épées sur une table. Je me suis dis : je n'ai pas la moindre idée comment les utiliser ! Avoir une épée dans les mains est quelque chose d'un peu dangereux. Ils m'ont dit de bouger un peu avec !

Un journaliste : J'ai une question pour mes lectrices : quel est votre type de femme ?

(rires) Chacune d'entre elles ! (rires)

Un journaliste : Vous avez gardé la même coupe de cheveux que le Prince Caspian ?

Vous savez ce n'était jamais bon. Au début du tournage, ils étaient trop long. Ce n'est qu'à la fin, qu'ils ont eu la bonne longueur. Du coup je les garde à cette longueur, car cela prend du temps à les faire pousser.

Un journaliste : Lorsque vous étiez au théâtre, y avait-il de jeunes femmes qui vous attendaient à la sortie ?

Pas vraiment. Mon personnage était très agaçant et agressif, donc pas vraiment.

Un journaliste : Quels sont vos acteurs préférés ?

Je ne parlerai pas des acteurs de comédies qui sont sans doute différents de moi. Mais j'aime tant d'acteurs ! Jeff Bridges, Johnny Depp, Edward Norton,... beaucoup d'acteurs très différents. Vous pouvez noter n'importe qui, je trouverai sans doute quelque chose de bien à chacun d'entre eux ! (rires)

Le temps de la table ronde est presque écoulé. Je pose donc une nouvelle question en espérant qu'il n'y a pas répondu auparavant : l'acteur a un débit de parole très rapide et il n'est pas aisé de saisir la totalité de ses propos.

Elbakin.net : Pensez-vous que vous ferez encore du théâtre plus tard, ou allez-vous vous consacrez uniquement au cinéma ?

Non, je ne compte pas du tout arrêter. Pas cette année, car j'ai l'opportunité de faire d'autres films. Mais c'est une expérience extraordinaire d'avoir les réactions du public, ou même son silence,... c'est un lieu électrique. L'atmosphère pour un film est totalement différente. Mais un jour, je retournerai sur les planches.

Un journaliste : Quelle est votre scène favorite dans ce film ?

Je ne l'ai pas vu ! Donc je ne sais pas ! Au moment du tournage, j'ai aimé faire celle avec Sergio Castellitto (qui joue le roi Miraz). Il est profondément réel dans ce qu'il fait. Au moment où je pointe mon épée sur sa gorge, il a une sorte de sourire qui fait presque peur. Ce type de moment est fort, mais je ne sais pas comment cela sera traduit à l'écran.

Un journaliste : Vous savez que Sergio est également réalisateur ? Aimeriez-vous travailler avec lui ?

Oui bien sûr. Je pense qu'il est très bon... J'adore votre accent, n'arrêtez pas de parler (la journaliste est italienne) (rires)

Un journaliste : Pouvez-nous nous parler de Stardust, votre première grande expérience ?

Non ! (rires) Oui, ce fut un très bon entraînement pour moi. Découvrir le plateau, côtoyer des personnes comme Sienna Miller, on est proche de l'arrêt cardiaque ! C'est magnifique. Au moment de tourner la scène où je marche dans le marché magique et féérique, je suis allé faire un tour sur le plateau juste avant la prise de vue et en découvrant les décors j'étais complètement émerveillé ! Le réalisateur est venu me dire : La tête que tu viens de faire, il faut que tu la refasses dans une demi-heure. Je lui ai répondu qu'ils n'auraient pas du me montrer ça, qu'ils auraient dû me faire attendre avant de me laisser y aller, comme ça je n'aurais pas eu à travailler pour ça ! Mais oui, c'était vraiment une bonne expérience.

Un journaliste : Vous jouez dans tout le film ?

Non, je joue lors des dix premières minutes. Dans le prologue. Je joue le père du héros lorsqu'il avait 20 ans.

Un journaliste : Il y a beaucoup d'acteurs qui ne peuvent pas se regarder sur un écran. Cela vous arrive-t-il ?

Je hais cela ! Lorsque vous voyez les images après les avoir tourné, on se dit : c'était horrible. On n'est jamais le meilleur juge pour savoir ce que l'on fait de mieux. Tout ce que je fais est terrible ! Donc si je trouve quelque chose ignoble, c'est que c'est sans doute bon ! (rires)

Un journaliste : Habituellement, vous êtes plutôt quelqu'un de confiant par rapport à votre travail ?

Je ne sais pas vraiment. C'est une bonne question ! Je pense que l'on doit être en confiance quand on arrive sur un plateau, sinon cela va vous faire défaut. Si vous jouez un personnage plein de confiance, cela devient très dur à faire si vous êtes très nerveux. Heureusement pour moi, Caspian est nerveux à l'idée de devenir un chef et cela l'inquiète, donc une partie de mon travail consistait à avoir l'air terrifié ! (rires)

Une journaliste japonaise : Lorsque vous viendrez au japon pour promouvoir le film, que souhaiterez-vous faire ?

Du karaoke ! (rires)

L'un des organisateur pénètre dans la pièce en nous expliquant qu'il est temps de conclure la rencontre. J'ai donc juste le temps de demander la permission à l'acteur de prendre une photographie pour le site. Celui-ci se prête gracieusement à l'exercice, puis nous quitte après nous avoir dit au revoir.

Une fois la rencontre terminée, je coupe mon dictaphone et un doute me submerge brusquement : si l'enregistrement s'avérait mauvais ou incomplet, cela réduirait à néant l'objectif même de ce voyage ! Un peu paniqué, je demande à une journaliste espagnole si elle accepterait de me transmettre son enregistrement en cas de problème. Celle-ci accepte sans hésiter, expliquant qu'elle a déjà été confrontée à ce type de problème.

Il ne me reste plus qu'à sortir de l'hôtel en prenant garde aux quelques fans qui se rassemblent déjà au pied du bâtiment. Il semble que les nouvelles finissent toujours par se savoir... Après un bref détour par la porte de Brandenburg et un vestige du mur, je reprends le chemin qui mène à l'aéroport.

  1. Entretien avec Ben Barnes, version française
  2. Interview with Ben Barnes, english version - European round table at 2008 Berlin International Film Festival about Prince Caspian

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