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Narnia toujours plus critiqué… et défendu ?

Par Thys, le samedi 24 décembre 2005 à 16:54:45

Dans le Guardian, la chroniqueuse Polly Toynbee suggère que les enfants anglais vont être majoritairement inconscients du message chrétien de L'Armoire Magique. Mais l'iconographie, qui a été lourdement soutenue par les groupes Chrétiens des deux côtés de l'Atlantique, représente un Christianisme musclé, macho qui pense que la force fait office de vérité.
Elle fait appel à Philip Pullman pour défendre sa cause.

Philip Pullman - auteur de la superbe trilogie A la Croisée des Mondes - a fait référence à Narnia comme à l'une des chose les plus horribles et venimeuses que j'ai jamais lu. Pourquoi ? Parce qu'il y a dans Narnia une Chrétienté musclée et Républicaine parfaite pour l'Amérique, cette touche de néo-fascisme maladroit et contrefait qui pense que la force fait office de vérité.
J'ai entendu le célèbre prédicateur Norman Vincent Peel à New York faire un sermon qui rassurait sa congrégation opulente sur le fait qu'ils avaient été faits riches par Dieu parce qu'ils le méritaient. Ceux qui sont assez pieux vont recevoir des récompenses terrestres parce que Dieu est du côté des puissants. Cela est aussi le point de vue de C.S Lewis. A la fin de la bataille finale du film, traitée de manière très épique visuellement parlant, les enfants croisés sont couronnés rois et reines sans raison particulière. Intellectuellement, les pauvres n'héritent pas de la terre de Lewis.

Découvrez ci-dessous une riposte aux arguments avancés par Pullman. Mais attention, il est de beaucoup préférable que vous ayez lu à la fois Les Chroniques de Narnia et A la croisée des mondes avant d'aller plus loin !

Pour l'amour de Narnia

La stratégie promotionnelle du film L'Armoire Magique ressemble énormément à la stratégie mise en place pour faire réélire George W. Bush à la présidence des Etats-Unis en 2004 : pourchasser les électeurs principaux, pardon, les spectateurs avec des spots de pub largement diffusés qui exaltent le courage guerrier et les valeurs familiales, et viser les groupes Chrétiens avec des appels ouvertement religieux église après église, station radio après station radio.

C'est une stratégie qui paraît fonctionner, au moins jusqu'à maintenant. Alors que Newsweek, qui a pu assister à une projection d'un pré-montage du film (NdT : l'article date d'avant la sortie du film), le qualifie de pas plus Chrétien que vous voulez qu'il soit, Ted Haggard, président de la National Association of Evangelicals, le décrit comme un outil que beaucoup pourraient trouver efficace pour communiquer le message de Jésus à ceux qui pourraient ne pas réagir à d'autres présentations.

Mais ce n'est pas une stratégie que Philip Pullman va laisser triompher sans se battre. Pullman est l'auteur de la trilogie pour enfants A la Croisée des Mondes, qui a été acclamée par les lecteurs et les critiques, rivalisant ainsi avec son aîné d'un demi-siècle, Les Chroniques de Narnia de CS Lewis, dont L'Armoire Magique est le premier des sept tomes. Lors d'articles, d'interviews et de discours, Pullman a décrit les Chroniques de Narnia pas simplement comme de la propagande en faveur de la religion à laquelle croyait Lewis mais aussi comme étant coupable de soutenir des opinions telles que La mort est meilleure que la vie, les garçons sont meilleurs que les filles, les personnes pâles de peau sont meilleures que celles qui ont la peau foncée, etc. Et ce sont juste les accusations principales de Pullman. Il a aussi attaqué les Chroniques sur des forums publics, les qualifiant de l'une des choses les plus horrible et venimeuse qu'il m'ait été donné de lire, de la propagande en faveur d'une idéologie qui déteste la vie, indiscutablement raciste, dénigrant énormément les filles et les femmes et marqué par un goût sadomasochiste pour la violence.

Si Pullman a raison, non seulement la majorité des spectateurs devraient se tenir à l'écart de L'Armoire Magique, mais les Chrétiens devraient faire de même. La plus haute vertu nous est donnée par le Nouveau Testament lui-même dit un Pullman ouvertement athée dans une interview à propos du film cette vertu c'est l'amour, et vous n'en trouvez pas une trace dans les livres.

Mais Pullman a-t-il raison ?

La question vaut la peine d'être posée car Pullman est un poids lourd. Il lui manque certainement quelques-uns des crédits universitaires de Lewis : major dans trois matières à l'Université d'Oxford, une carrière reconnue comme enseignant de Littérature Anglaise à Oxford et (brièvement) Cambridge qui a duré de 1924 pratiquement jusqu'à sa mort en 1963, et un travail poussé sur les romans médiévaux, la poésie Anglaise du 16ème siècle, le Paradise Lost de Milton et d'autres sujets. Mais Pullman est diplômé d'Oxford et a enseigné dans plusieurs écoles de la ville avant de devenir écrivain à plein temps au milieu des années 80.

L'un des livres de la trilogie de Pullamn a remporté le Whitbread Award en 2001 à la fois dans la catégorie des livres pour enfants mais aussi dans celle du meilleur livres toutes catégories confondues à avoir été publié en Angleterre l'année précédente, c'est la seule fois où le prix principal a récompensé un livre pour enfants. Pullman a écrit cette série parce qu' il voulait vraiment faire Paradise Lost en 1200 pages. C'est l'histoire de la Chute qui est elle-même l'histoire de la manière dont ce que certains appellent le péché, et que j'appellerai la conscience, nous est advenu.^^ Au cours de trois volumes, Pullman a voulu célébrer, de la même manière qu'il pense que John Milton l'a fait, la décision de nos premiers ancêtres de se rebeller contre Dieu en mangeant le fruit défendu sur l'arbre du savoir.

Les motivations de Lewis pour écrire Les Chroniques de Narnia sont plus complexes. A-t-il voulu, comme l'accuse Pullman, en faire une propagande pour la religion en laquelle il croyait ?

En un sens, oui. Ancien athée, Lewis s'était converti au Christianisme au début des années 30 et, comme Paul, Augustin, et d'autre convertis célèbres avant lui, il est devenu un fervent défenseur de la foi. Ce qui différencie Lewis de ses saints prédécesseurs est la variété des formes littéraires dans lesquelles il expose ses idées. Pendant la décennie qui a commencé en 1938, Lewis a publié plusieurs apologies Chrétiennes, trois romans de Science-Fiction à thème Chrétien, un compte-rendu de voyage imaginaire dans l'après vie Chrétienne, et un ironique recueil de lettres d'un diable nommé Screwtape à son agent sur terre. Il a entrepris L'Armoire Magique en 1948, en partie pour poser et répondre pour les enfants à la question En supposant qu'il y ait vraiment un monde tel que Narnia, qu'il ait (comme notre monde) mal tourné, et que le Christ veuille aller dans ce monde pour le sauver (comme il l'a fait avec le notre), que se serait-il passé ?

L'approche de Lewis pour ses Chroniques est profondément enracinée dans sa propre expérience. L'un des éléments crucial de sa conversion a été une longue conversation avec JRR Tolkien, dans laquelle Lewis est devenu persuadé que les nombreux, et pour lui très émouvants, mythes anciens dans lesquels Dieu meurt et est ressuscité pour sauver son peuple avaient vraiment eu lieu lorsque Jésus avait été crucifié et avait ressuscité, plaçant la Chrétienté directement à l'intersection du mythe et de l'histoire. Lewis portait beaucoup d'intérêt aux mythes païens, à la fois pour leurs histoires extraordinaires et pour la vérité des origines, aspirations et buts qu'il trouvait imbriqués en eux. En écrivant Les Chroniques, dans lesquelles le divin lion Aslan est tué pour sauver un enfant perfide avant de ressusciter triomphalement, Lewis tentait d'écrire un mythe qui lui soit propre et qui aurait toute l'excitation et la vérité des autres mythes, dont le mythe Chrétien.

Beaucoup d'enfants semblent avoir lu Les Chroniques comme Laura Winner, qui se rappelle dans Slate, les avoir lu avec ses amis simplement comme une histoire prenante. Certains enfants - les livres se sont vendus à plus de 95 millions d'exemplaires après tout - auront probablement vécu ce que Lewis nomme le pré-baptême de l'imagination enfantine et ce qui espère-t-il, alors que Pullman le craint, les ouvrira un jour à l'histoire Chrétienne. Mais où est le problème là-dedans ? Pour Pullman semble-t-il, l'erreur de Lewis est d'aimer ce que Pullman déteste.

Il n'y a certainement rien d'aussi tendancieux dans Les Chroniques] que les attaques de Pullman contre la Chrétienté dans A la Croisée des Mondes. Depuis le début de son histoire dit une bonne sorcière à Lyra Belacqua et Will Parry, les jeunes protagonistes de la série, l'Eglise a tenté de supprimer et de contrôler tous les élans naturels. C'est ce que fait l'Eglise, et chaque église est la même : contrôler, détruire, oblitérer chaque bon sentiment. Quant à Dieu, un ange rebelle dit plus tard aux enfants Dieu, le Créateur, le Seigneur, Yahweh, El, Adonai, le Roi, le Père, le Tout Puissant..n'a jamais été le créateur. Il était un ange comme nous (qui) a dit à ceux qui sont venus après lui qu'il les avait créés, mais c'était un mensonge. Dans l'une des dernières scènes de la trilogie, les enfants regardent Dieu mourir. Dément et impuissant écrit Pullman, l'être âgé pouvait simplement pleurer et marmonner dans la peur, la douleur et la misère. Chaque personnage Chrétien de la série est pourri jusqu'à l'os, et aucun ne tente de prétendre le contraire. La religion Chrétienne explique l'un des principaux personnages de Pullman, est une erreur très puissante et très convaincante, c'est tout. Oh.

Qu'en est-il des autres griefs de Pullman contre Les Chroniques ?

Le Sexisme

Aucun de ses autres griefs ne semble plus susceptible d'être fondé. Lewis, après tout, a passé presque toute sa vie dans un Oxford de milieu du siècle qui méprisait notoirement les femmes, et pourtant, rien n'est plus facile à réfuter. Le meilleur personnage humain de L'Armoire Magique est une fille, Lucy Pevensie, et le pire est son frère, Edmund. La même chose peut être dit des animaux parlants du livre, Mme Castor (un modèle de courage dans les instants les plus dangereux) est la meilleure, alors que Maugrim le loup est le pire. Lucy (la petite fille qui était mon héroïne dans le roman, selon Lewis) est intelligente, courageuse, curieuse et ouverte aux nouvelles expériences. Lucy se montre un bon guide nous dit le narrateur, et à la fin, elle est couronnée reine en tant que Lucy la Vaillante. Elle est aussi tendre, une qualité qui est totalement mise à profit lorsque sa grande soeur Susan et elle montent la garde auprès d'Aslan avant qu'il ne soit tué, puis reviennent pour s'occuper de son corps après coup.

Lucy n'est pas la seule héroïne forte et sympathique des Chroniques. Dans Le Fauteuil d'Argent et La Dernière Bataille, Jill Pole est particulièrement courageuse, compatissante et indépendante, et dans Le Neveu du Magicien, Polly Plummer est un modèle d'intelligence, de bon jugement, de perspicacité et de hardiesse. Aravis, l'héroïne du Cheval et son écuyer s'échappe de la maison de son père pour éviter un mariage arrangé avec un vieil homme répugnant, elle montre de grandes ressources en traversant le désert, et finit par sauver Narnia en déjouant une attaque surprise. Lewis compare Aravis avec Lasaraleen, une fille de son âge qui est superficielle, futile, obsédée par les vêtements, et désireuse d'épouser quelqu'un qui soit riche.

Le message de Lewis en direction est filles est clair : Ne laissez pas les hommes vous confiner dans un moule banal et qui consiste à leur plaire. Et voici son message pour les garçons : Ne grandissez pas pour devenir un homme de cette sorte. Quelques remarques désobligeantes à propos des filles apparaissent parfois dans Les Chroniques. Edmund, par exemple, dit que Lucy se comporte exactement comme une fille - mais les personnages qui les font sont presque toujours mauvais.

Pullman s'attarde beaucoup sur le fait que dans La Dernière Bataille, dernier volume des Chroniques, Peter Pevensie juge que sa soeur Susan n'est plus une amie de Narnia, et Jill Pole dit que c'est parce qu'elle n'est plus intéressée aujourd'hui que par les bas de nylon, le rouge à lèvre et les invitations. Elle a toujours été trop impatiente de grandir. Pour Pullman, cela signifie que Lewis ne voulait pas que Susan passe la transition d'une phase de sa vie à l'autre. Lewis n'approuvait pas cela. Il n'aimait pas les femmes en général, ni la sexualité.

En réalité, Lewis représentait Susan faisant la même erreur qu'il avait fait enfant : délaissant les bons côtés de l'enfance en même temps que les mauvais par manque de compréhension de ce que cela signifiait vraiment de grandir. Alors qu'il avait 10 ans, Lewis a écrit qu'il aurait été honteux si on l'avait trouvé en train de lire des contes de fées. Maintenant que j'ai 50 ans, je les lis sans me cacher. En devenant un homme, j'ai mis de côté les choses enfantines, parmi lesquelles les peurs enfantines.

Le racisme

Les humains de Narnia ont la peau pâle, les ennemis humains de Narnia, les Calormen, ont la peau foncé. Donc, d'après Pullman, Lewis pense que les blancs sont meilleurs que les gens de couleur.

Mais le pense-t-il vraiment ? Le personnage le plus mauvais des Chroniques, après tout, n'est pas la Sorcière Noire (un tel personnage n'existant pas) mais la Sorcière Blanche, et deux des jeunes héros des livres - Aravis dans Le Cheval et son écuyer et Emeth dans La Dernière Bataille - sont des Calormen à la peau foncée. Cette défense de Lewis est limitée mais pas insignifiante.

Une meilleure défense, et qui soit plus adaptée à un travail d'imagination, est de penser à tous les êtres rationnels des Chroniques en tant que races et de voir comment Lewis les traite. Tolkien a sévèrement reproché à Lewis d'avoir inclus dans la même histoire des personnages issus de mythologies différentes : des faunes, des naïades, des centaures, des satyres et le Dieu du vin Bacchus des mythes Grecs et Romains ; des géants et des nains de la mythologie nordique, et même le Père Noël du folklore Chrétien. Mais pour Lewis, l'un des plus grands plaisirs en écrivant les Chroniques était d'imaginer un monde dans lequel se côtoient toutes sortes d'êtres qui puissent vivre ensemble, travailler ensemble et, si nécessaire, se battre côte à côte pour le bien.

La Violence

Le Bien l'emporte parfois contre le Mal dans les Chroniques à travers mains duels et batailles. Lewis n'était pas pacifiste. Mais il n'affectionnait pas particulièrement la guerre. Il avait combattu dans les tranchées sur le Front de l'Ouest pendant la Première Guerre Mondiale, cela lui avait appris à regarder la violence comme, au mieux, un mal parfois nécessaire. Il savait, d'une manière inconnue de Pullman - qui crible son A La Croisée des Mondes de scènes de meurtre et de torture aussi bien que de batailles - ce que la violence implique.

La description de Lewis, dans L'Armoire Magique, du duel de Peter Pevensie contre Maugrim reflète cette compréhension, il n'y a rien de romantique là-dedans. Peter ne se sent pas très courageux, il croit qu'il va se sentir mal. écrit Lewis. Alors, vint un moment horrible, confus tel un cauchemar. Il poussait et tirait et le Loup ne semblait ni vivant ni mort, ses dents découvertes cognaient contre son front, et tout n'était que sang, chaleur et poil . Même dans la victoire, Il se sentit abattu.

Les enfants qui lisent ou voient L'Armoire Magique ne vont pas vivre leur première expérience de violence littéraire ou cinématographique, loin de là. Ce qu'ils pourraient expérimenter, par contre, c'est leur première scène de violence qui soit si peu attrayante, la première qui les fasse douter qu'avoir à tuer, même lorsque c'est nécessaire, soit quelque chose dont il faille se réjouir.

La Mort est meilleure que la vie

Dans la scène finale du dernier livre des Chroniques, Aslan dit à Lucy et à ses frères qu'ils sont morts, ou, tel que Lewis le présente, que leur vie dans le "Shadowlands" de ce monde s'est achevée et que la véritable histoire de leur existence éternelle et céleste a commencé. La révulsion de Pullman pour cette scène est absolue, il l'appelle l'un des moments les plus vils de toute la littérature enfantine. Mais comme l'a dit John Gough, qui n'est pas croyant, loin d'affirmer que la Mort est meilleure que la vie, le thème de Lewis est Le Paradis est meilleur que la vie.

Aucun écrivain Chrétien du XXème siècle écrit Alan Jacobs, professeur de littérature au Wheaton College, dans sa nouvelle biographie The Narnian: The Life and Imagination of C.S. Lewis, n'a insisté sur l'immortalité plus que Lewis. Il est connu qu'il a une fois soutenu que n'importe quel individu est plus important que n'importe quelle nation, car les nations, peu importe leur puissance, ont des existences limitées, et les individus, peu importe leurs faiblesses, vivent pour toujours. On peut ne pas être d'accord avec Lewis, mais est-il juste de le condamner simplement pour avoir exprimé son opinion ?

Ironiquement, Pullman célèbre lui aussi la mort dans A la Croisée des Mondes, et de manière bien moins convaincante. Ses personnages, dont le père de Will, se réjouissent à l'idée de se décomposer en particules pour retourner, privés de toute conscience et de toute identité, à la nature, ainsi ils font partie de la terre, de la rosée et du vent nocturne.

L'absence d'amour

De toutes les accusations de Pullman contre L'Armoire Magique, celle qu'il a choisi de souligner le plus, à savoir l'absence d'amour dans les livres de Lewis, est la moins convaincante de toutes. L'amour entre les frères et soeurs, entre les amis de même sexe ou de sexe différent, entre maris et femmes, entre vieux et jeunes, et entre les humains et les animaux imprègne tous les livres de la série. Parfois, dans Narnia comme dans la vraie vie, cet amour est testé de telle façon que cela demande de la patience, de l'indulgence, des sacrifices et du pardon. Il est bon que les enfants sachent cela.

Dans une scène de L'Armoire Magique, Lucy joue avec Aslan, Lewis écrit Lucy n'arrivait pas à savoir si c'était comme jouer avec un orage ou avec un chaton. Aucun amour n'est imaginé de manière plus merveilleuse dans les Chroniques que celui offert par un énorme lion. Avec Aslan, Lewis montre que, dans la réalité ou peut-être juste dans son imagination, la majesté et la tendresse peuvent coexister dans le même être.

Il est également bon que les enfants sachent ceci.

Article originel, par Michael Nelson.
Michael Nelson est l'ancien Rédacteur en Chef du The Washington Monthly et professeur de Sciences Politiques au Rhodes College.


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