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La Saison de la Sorcière

Par Guybrush, le samedi 13 août 2005 à 13:30:00

Total Film (un magazine britannique consacré au cinéma) a mis Narnia en couverture de son numéro de septembre 2005.
L'article comprend une discussion avec le réalisateur Andrew Adamson, qui est très direct et franc concernant le film. Il y a quelques extraits de dialogues et du script, donc attention aux éventuels "spoilers" si vous ne voulez vraiment rien savoir de cette adaptation.

Transcription de l'article : Les Chroniques de Narnia

Premier aperçu du NOUVEAU Seigneur des Anneaux !

Pour une exclusivité mondiale, le réalisateur Andrew Adamson emmène Total Film auprès du concurrent spectaculaire du Seigneur des Anneaux pour cet hiver, Les Chroniques de Narnia : L'Armoire Magique.

La saison de la Sorcière

Ecrit par un professeur d'université d'Oxford. Publié dans les années 50. Dans un monde palpitant de fantasy. Plus de 100 millions de copies vendues. Des thèmes de sacrifice et de grâce. Des animaux parlant et des arbres magiques. Tourné en Nouvelle Zélande. Réalisé par un Kiwi sans goût vestimentaire. Adapté pour le théâtre, la télévision et la radio, mais jamais mis en valeur. Jusqu'à aujourd'hui. Les Chroniques de Narnia : L'Armoire Magique est l'image miroir du Seigneur des Anneaux. La relation des auteurs est même reflétée dans ses adaptateurs : tout comme CS Lewis et JRR Tolkien étaient amis, Andrew Adamson, réalisateur des Shrek, et Peter Jackson le sont également. Mais où Lewis a dû faire grandement pression pour que Le Hobbit de Tolkien soit publié, ici le succès de Jackson a donné la chance à Adamson de tourné, comme indiqué dans la bande-annonce, le roman bien-aimé de Lewis.

Ainsi est Adamson, en faisant ses débuts dans les films avec des acteurs réels, avec l'attente de millions pour lui et l'industrie, espérant l'équivalent gargantuesque du Seigneur des Anneaux au box-office, ressent-il la pression ? Euh. Oui, rigole-t-il. Mais il y a d'intéressantes similitudes qui travaillent pour nous. Comme vous l'avez dit, Peter a contribué à rendre cela possible. Il a montré qu'il y avait un public. Il a montré qu'il y avait un public pour une adaptation fidèle d'un classique anglais de fantasy.

Total Film est assis avec le courtois néo-zélandais dans la suite de montage de Narnia à Soho (Londres), où il nous a invité à visionner des séquences en cours de travail pour son film de 100 millions de dollars. Nous sommes en juillet, six mois avant la sortie le 9 décembre et 55 ans après que CS Lewis ait dévoilé le monde magique de Narnia avec L'Armoire Magique.

Chronologiquement le deuxième livre dans la série de sept romans (Le Neveu du Magicien en 1955 est une préquelle) raconte comment les quatre jeunes enfants Pevensie, évacués dans une maison de campagne durant le Bombardement de Londres, disparaissent à travers le fond d'une armoire dans un monde "peuplé" de faunes, de centaures, de nains, de castors parlant, et de licornes, parmi d'autres créatures fantastiques. Narnia est gouvernée par La Sorcière Blanche, Jadis (Tilda Swinton), qui garde le pays dans un hiver permanent (le nom de code du lieu de tournage était L'Hiver Centenaire) et transforme les dissidents en pierre. Elle complote pour la disparition des nouveaux arrivés Enfants d'Adam et filles d'Eve, tout en redoutant le retour d'Aslan, le Lion semblable au Christ (auquel Liam Neeson donne sa voix) qui peut achever son terrible règne.

L'adaptation d'Adamson n'est pas la première, bien sûr. La plus récente à l'écran était la série TV de la BBC en 1988, gênée par un budget relativement bas et un casting d'enfants au summum du snobisme (vous auriez envie de serrer dans vos bras Lucy, la fille qui découvre en premier Narnia ; dans cette version vous aviez envie de l'étrangler). Mais 30 secondes du premier extrait qu'Adamson nous a montré effacent tous souvenirs des horribles dimanches soirs télévisés. Courant dans la maison pour jouer à cache-cache, Lucy (Georgie Henley, de grands yeux, adorable et ne donnant absolument pas envie de l'étrangler) découvre L'Armoire, se glisse dedans et traverse la forêt de manteaux de fourrure. Elle se trouve vraiment dans une forêt ; des conifères recouverts de neige et un lampadaire sont les seuls points de repères. Et puis - un vacillement au coin de l'image, un mouvement soudain, un CRI. Elle tombe sur M. Tumnus (James McAvboy, excellent dans Bright Young Things de Stephen Fry), une créature mi-homme, mi-chèvre dont les sabots fendus et la tête à cornes cachent une nature un peu timorée.

Tumnus : Tu dois être une sorte de nain sans barbe ?

Lucy : Je ne suis pas un nain, je suis une fille. Et en fait je suis la plus petite de ma classe.

Tumnus : Tu veux dire que tu es une fille d'Eve ?

Lucy : Le nom de ma maman est Helen.

Nous avons ajouté certaines choses à Tumnus, déclare Adamson. Nous devions développer un peu la section intermédiaire du livre. En fait nous devions rendre les personnages plus tridimensionnels. - il marque une pause, alors que des millions de fans de Lewis s'apprêtent à le lapider - ce qui est entièrement dans le livre, c'est juste beaucoup plus subtil. Nous devions creuser dans les personnages que CS Lewis a décrits. Ainsi, comme Jackson l'a fait avec Le Seigneur des Anneaux, Adamson a légèrement ajusté le contenu de base. Le deuxième acte comprenait l'ajout de grands morceaux de bravoure, mais quiconque se soucie du fait que le réalisateur pourrait brouiller la vision de Lewis devrait considérer le fait qu'au départ il ne voulait pas faire le film parce que la matière lui était trop chère.

Les livres étaient très important pour moi lorsque j'étais enfant, déclare-t-il. J'étais inquiet qu'ils essaient de le moderniser. Ce n'était pas une inquiétude sans fondements, étant donné que Paramount envisageait une adaptation qui replaçait l'action à Los Angeles et remplaçait le loukoum tentateur de la Sorcière Blanche par des hamburgers. Mais Walden Media, qui possède maintenant les droits (et co-produisent avec Disney), n'étaient pas sur le point de faire cette erreur. Quand j'ai finalement accepté de les rencontrer ils disaient qu'ils voulaient aussi être vraiment fidèles, rappelle le réalisateur. Donc j'ai dû le faire !

Ce que certaines personnes pourraient considérer comme des changements sont simplement des questions d'interprétation. Par exemple, Edmund (Skandar Keynes), le vilain frère de Lucy, ressent plus de ressentiment envers son frère aîné Peter (William Moseley), expliquant ainsi plus son attitude peu recommandable. Et certains Narniens gagnent de la personnalité à travers un casting distinctif - comme M. Castor, dont la voix est de Ray Winstone. En regardant l'animal expliquer les problèmes de Narnia aux enfants, on comprend pourquoi Adamson était parfait pour le projet, avec ses connaissances dans l'animation mises à bonne contribution afin d'assembler un fond sonore, alors que plusieurs acteurs n'enregistrent que maintenant leurs dialogues à Londres. Malgré le fait que les effets spéciaux soient à moitié terminés, la rencontre au barrage est immersive : Winstone est totalement convaincant, même quand vous pouvez voir Adamson en tournage, lisant les répliques sur le plateau, sous la création numérique

Edmund : Qui est Aslan ?

M. Castor : Ha, ha ! Qui est Aslan ! Petit effronté ! Quoi ? Tu ne sais pas, n'est-ce pas ?

Peter : Eh bien, nous ne sommes pas là depuis très longtemps.

M. Castor : Eh bien, c'est le seul roi de tout le bois, le plus grand, le vrai roi de Narnia !

Aslan est le vrai héros du film : une figure énigmatique, secret mais attachant, effrayant et pourtant tendre. Comme JRR Tolkien l'a fait avec Le Seigneur des Anneaux, CS Lewis a fait appel à des éléments des évangiles chrétiens en créant son mystérieux univers parallèle. Certains ont surnommé le premier film Narnia La Passion du Christ pour enfants, avec ses thèmes de sacrifice et de rédemption et les similitudes entre Aslan et Jésus. Lewis a lui-même écarté l'idée que sa série soit une allégorie directe, indiquant que c'était plus suggestif, une exploration du genre "et si" pour savoir comment Dieu aurait pu arriver sur Terre dans un autre monde. Et il écarte l'idée qu'il aurait conçu les contes pour l'évangélisme comme des pures balivernes. (Je ne pouvais pas écrire de cette manière. Tout a commencé avec des images : un faune portant un parapluie, une reine sur un traîneau, un lion magnifique. Au départ il n'y avait rien de chrétien en eux - cet élément s'est imposé de lui-même.) Adamson est évasif sur la question de la signification chrétienne, peut-être est-il pris dans un cercle vicieux. S'il admet un texte religieux sous-jacent, certaines critiques le crucifieront ; s'il écarte cet élément il aliénera une partie des fans. C'est vraiment une adaptation authentique et fidèle du livre de CS Lewis, concède-t-il. Si vous pouvez trouver une implication spirituelle dans le livre, vous trouverez cette même implication spirituelle et cette même signification dans le film. Mais que ce soit spirituel ou non, cela dépend de l'interprétation du spectateur.

La séquence où Aslan avance au travers de la foule violente et moqueuse de créatures grotesques, jusqu'à la Table de Pierre où la Sorcière Blanche attend avec un poignard aiguisé, est sans aucun doute chargé de métaphores et d'émotion. Je la trouve plus déchirante qu'effrayante, déclare Adamson. Je ne la fais pas pour faire peur. Je suis plus intéressé par Lucy à cet instant. Mais la Sorcière Blanche est effrayante. Swinton l'incarne avec calme et de façon sinistre, sans grandiloquence. Elle décrit le personnage comme l'essence même du mal et ne laisse pas la froideur s'arrêter avec la neige et la glace - c'est dans ses yeux.

Jadis : Les prisonniers ne m'intéressent pas. Tuez-les tous.

Peter : Pour Narnia ! Et pour Aslan !

Sans toute l'intimité et l'intensité du mal, Narnia n'est pas sans spectacle. Même si elle n'est que partiellement terminée - avec des personnages courant avec des jambières vertes l'ordinateur doit encore transformer des hybrides d'animaux, et des milliers de guerriers doivent encore être générés par informatique - la bataille principale est superbe. Cinq mille soldats de Peter font face aux 15'000 soldats de la Sorcière, alors qu'elle chevauche un imposant char, des épées dans chaque main. La bataille n'est pas comme, disons, des Orcs contre l'Humanité, déclare Adamson. C'est une ménagerie de créatures mythologiques contre une ménagerie d'autres créatures mythologiques. Il y a des minotaures, des centaures, des griffons. Toutes ces choses que CS Lewis a nommées dans le livre, vous devez leur donner vie à l'écran.

Et pourtant peu importe la fantasy, Narnia est toujours liée à l'émotion véritable. Swinton la décrit plus réelle que dans Le Seigneur des Anneaux. Cela commence avec Londres sous les bombardements durant la Deuxième Guerre Mondiale et plus tard, en parlant à M. Castor, la fille aînée, Susan (Anna Popplewell) dit, Maman nous a renvoyés pour que nous ne soyons pas capturés pendant la guerre. Les créateurs savent qu'ils créent du divertissement, un spectacle à grand budget, mais ils veulent lui donner une résonance.

Ce film parle du pardon, déclare Adamson. Cela concerne le pardon des enfants les uns envers les autres, cela concerne le pardon d'Aslan pour Edmund. C'est un thème important de nos jours. Tant de situation du monde existent à cause du manque de pardon. Des querelles continuent depuis des milliers d'années parce que personne ne pardonne et avance. Les thèmes sont universels et toujours très pertinents. Il a un grand sourire. Je ne sais pas combien d'enfants qui verront le film n'iront pas regarder au fond de leur armoire.^^

Article originel, par Pierce

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