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Mini-dossier : La Cité de l’ombre

Par Luigi Brosse, le vendredi 19 décembre 2008 à 09:41:05

Ember, le tournage

Tout un monde en studio

Gil Kenan explique : La Cité d'Ember est un personnage à part entière dans l'histoire. L'action et l'intrigue du film reposent sur la découverte de ses secrets. Avec le chef décorateur Martin Laing, nous avons donc voulu construire un environnement très réaliste. Nous avons commencé par nous mettre à la place des Bâtisseurs, les pères fondateurs qui ont hâtivement construit cette Cité pour protéger les citoyens d'un danger inexpliqué, et nous nous sommes demandé ce dont ils pouvaient avoir besoin pour rester dans cet abri pendant au moins deux cents ans.
La Cité était techniquement très avancée à l'époque de sa construction, et pour l'alimenter en énergie, les Bâtisseurs ont conçu un générateur actionné par la rivière que les citoyens ont soigneusement entretenu pendant deux siècles. Quand le film débute, la Cité arrive à sa "date d'expiration" et les provisions amassées par les Bâtisseurs commencent à manquer. Pour concevoir la Cité, nous avons considéré qu'elle avait été construite comme un espace strictement fonctionnel destiné à accueillir toute une population, mais nous avons aussi gardé à l'esprit qu'en deux cents ans, ses habitants avaient modifié son apparence. Les bâtiments ont changé, et ce qui était autrefois une Cité rutilante et industrielle est devenu un dédale de couloirs miteux bordés de taudis en ruine.

Tom Hanks commente : Ce film est aussi l'histoire de cette Cité. C'est un monde clos, un univers qui possède sa cohérence, sa propre vie, un monde qui a été conçu pour être un habitat fonctionnel et technologiquement intelligent pour l'Humanité. Les cinéastes ont cherché un espace suffisamment grand pour accueillir les gigantesques décors qu'ils avaient en tête.

La production s'est finalement installée en Irlande, dans un hangar que la compagnie maritime de Belfast Harland and Woolf utilisait pour peindre la coque des géants des mers qu'elle construisait sur les docks environnants. Le chef décorateur Martin Laing, qui a travaillé avec James Cameron sur Titanic, a été très ému de découvrir que ce bateau de légende avait été peint dans le hangar choisi pour le film. Il se souvient : Je me suis immédiatement senti comme chez moi parce que j'ai passé un an de ma vie à recréer le Titanic. Bien sûr, avec James Cameron nous avons travaillé dans un studio au Mexique, mais grâce aux photos et aux objets, je connaissais déjà très bien les docks de Belfast.
Ce hangar immense, appelé The Paintworks, étant haut d'une trentaine de mètres, la production a pu construire toute la Cité d'un bloc avec ses immeubles de trois étages, sa grande place, son enchevêtrement de rues et ses innombrables recoins sombres. Gary Goetzman note : Le décor était absolument gigantesque. C'était incroyable !

Pour Martin Laing, le défi était de construire une Cité qui ne ressemble pas à un décor déjà utilisé dans un autre film. Il explique : Contrairement à la plupart des films de ce genre qui utilisent plusieurs plateaux, nous avons construit toute une Cité que nous avons vieillie de 250 ans. Le plan de la ville est basé sur des cercles concentriques reliés entre eux par des rues qui partent de Harken Square, la place située au centre de la Cité. Comme nous avons imaginé qu'Ember avait été construite rapidement, nous avons retiré tous les objets décoratifs des façades pour donner aux immeubles un style moderne et dépouillé.

Le générateur est au centre de la Cité, et nous l'avons donc métaphoriquement conçu pour ressembler à un cœur. C'est une gigantesque machine couleur rouille, avec des tuyaux qui ressemblent à des veines. Bien que la structure des bâtiments soit assez basique, nous avons ajouté des détails en rapport avec ses habitants. Quand on regarde de l'extérieur les fenêtres de l'appartement et du magasin de Grand-Mère, on s'aperçoit par exemple qu'elles ressemblent au visage d'une vieille personne, et à l'intérieur de la boutique de laine toutes les pelotes semblent s'effilocher, comme la mémoire et la vie de la propriétaire des lieux. L'appartement et la boutique de Loris Harrow sont tout aussi chaotiques que sa vie, et la salle de réunion du Maire est aussi pompeuse et ostentatoire que lui. Beaucoup de bâtiments ont aussi changé de fonction. Comme le téléphone ne fonctionne plus, le central téléphonique est par exemple devenu le quartier général des messagers qui transmettent maintenant tous les messages en mains propres.

Tom Hanks ajoute : Le monde de la Cité d'Ember est absolument unique en son genre. Son esprit et son ambiance se lisent à travers sa structure, sa peinture écaillée et ses murs en ruine. C'est un magnifique exemple de direction artistique. Les décorateurs ont réussi à assembler une quantité impressionnante d'éléments de décors pour en faire un environnement uni et cohérent.

Gil Kenan et Martin Laing ont encore inséré d'autres détails qui reflètent la vie des habitants d'Ember : un magasin de chaussures qui n'en vend qu'une, une boutique de ciseaux qui n'a plus qu'une seule paire en vitrine, une laverie automatique où, les machines à laver ne fonctionnant plus, les gens lavent leur linge à la main, et une boutique de vêtements qui n'a plus rien à vendre. Les spectateurs pourront aussi apercevoir les portraits des Maires d'Ember quand Lina, accompagnée de Barton Snode, rencontre le Maire Cole pour la première fois. Parmi les portraits des anciens Maires d'Ember, les décorateurs ont glissé celui de la scénariste Caroline Thompson, de la romancière Jeanne DuPrau, du producteur exécutif John Schofield, et celui du grand-père de Gil Kenan. Gary Goetzman déclare : Aucun des films que Tom Hanks et moi avons faits avec Playtone n'avait une portée, une force et des décors aussi impressionnants que {{La Cité De L'ombre]]. C'était une entreprise colossale. Et le fait que Gil Kenan ait réussi, malgré son jeune âge, à réunir tous les éléments dont nous avions besoin pour ce film montre qu'il est déjà un grand réalisateur.

Parés pour l'aventure

La chef costumière Ruth Myers avait déjà travaillé avec Gil Kenan sur le film Monster House. Le réalisateur commente : Les costumes virtuels qu'elle avait conçus pour ce film étaient remarquables et j'avais très envie de retravailler avec elle, mais cette fois-ci sur de vrais costumes.

La chef costumière Ruth Myers raconte : Tous les costumes de ce film devaient être des créations originales parce qu'Ember est un monde unique dont la mode vestimentaire ne fait référence à aucune autre. Je suis habituée à travailler sur des films fantastiques, mais celui-ci ne ressemblait à rien de connu parce que c'est un monde de science-fiction qui a évolué sans influence extérieure. Ruth Myers poursuit : Je savais que Gil appréciait la mode des années 50 et 70, et après y avoir réfléchi j'ai décidé d'utiliser les couleurs des années 70 dans mes costumes. Gil travaille beaucoup sur l'aspect visuel de ses films, il examine avec attention le moindre dessin. Comme il assure aussi la liaison entre les départements, nous savions constamment ce qu'ils étaient tous en train de concevoir en termes de style et de couleurs. Les matières premières commençant à manquer dans la Cité, les citoyens portent des uniformes et des habits de travail qui ont tous au moins cinquante ans. Nous les avons un peu modifiés et embellis pour refléter le style personnel de chaque personnage. Looper a par exemple ajouté à sa tenue un gilet de sauvetage, le Maire porte un costume cousu avec les restes de plusieurs autres costumes usés, et Lina porte des habits en laine parce que sa grand-mère tient une boutique qui en vend.

Ruth Myers et son équipe ont conçu les costumes des personnages principaux et de 400 figurants à Belfast. La chef costumière raconte : C'était une tâche épuisante parce que chaque pièce devait être entièrement fabriquée, mais c'était aussi très amusant de créer de vieux habits et de les rapiécer comme l'auraient fait les citoyens avec des matériaux de fortune tels que des joints en plastique, du tissu d'ameublement et même des morceaux de moquette. Si vous regardez bien, vous verrez que les armures des gardes du Maire sont faites en linoléum. Cela ajoute une petite touche d'humour.

La lumière et les ténèbres

Pour le directeur de la photographie Xavier Pérez Grobet, éclairer et filmer la Cité d'Ember représentait un défi de taille. Alors que le thème central de l'histoire est la lumière et la peur de sombrer dans les ténèbres, le film a été entièrement tourné en studio, bien loin des rayons du soleil. Jeanne DuPrau raconte : À l'époque où j'ai écrit ce livre, je me demandais à quoi pouvait ressembler une Cité qui n'a pas d'autre lumière que celle fournie par l'électricité. Je me demandais ce que cela pouvait être de ne pas connaître la pluie, le vent, les arbres ou les animaux, et de vivre entouré de ténèbres tout en sachant que la lumière et la nourriture vont bientôt manquer. Cela enflammait vraiment mon imagination. Xavier Pérez Grobet avait déjà travaillé avec Gil Kenan sur Monster House. Il raconte : Quand nous avons abordé ce projet, nous nous connaissions déjà bien et cela a beaucoup facilité les choses. Lorsque Gil est venu me montrer ses dessins et l'aspect qu'il voulait donner à la Cité, j'ai tout de suite été séduit par le rôle que jouait la lumière. Tout le film parle de la lumière ! En tant que directeur de la photographie, cela m'offrait un vaste champ d'exploration.

Xavier Pérez Grobet explique : Le fait que le décor soit une Cité construite en studio a parfois posé quelques problèmes. Pour tourner une scène chez Grand-Mère, il fallait par exemple traverser toutes les rues d'Ember et monter tout notre matériel dans son appartement, qui se trouvait au deuxième étage. Comme les espaces dont nous disposions étaient parfois très exigus et sombres, le cadrage et l'éclairage de certaines scènes pouvaient devenir un véritable casse-tête. Il fallait être très ingénieux pour réussir à filmer les scènes telles que nous les avions imaginées. C'est un film très différent de ceux que j'ai faits avant, mais l'expérience que j'ai acquise m'a permis de trouver des idées et des solutions à la fois artistiques et pratiques à tous les problèmes que nous avons rencontrés. Le résultat à l'image est absolument fantastique.

  1. Les débuts de l'aventure
  2. Incarner l'ombre et la lumière - Les acteurs
  3. Ember, le tournage
  4. Ember : Un nouvel espoir pour le futur
  5. L'avis d'Alana Chantelune

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