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Le postmodernisme en Fantasy, round II !
Par Julie, le jeudi 14 octobre 2010 à 14:56:03
Après les envolées de Brandon Sanderson, voici le retour du bâton !
Cette fois, c'est Jeff VanderMeeer, l'auteur de La Cité des Saints et des Fous, qui lui répondait le 14 septembre dernier. Une réponse qui va droit au but et prend pas de gants, tout en se faisant beaucoup plus concise dans son propos. La voici donc traduite pour vous !
Dans tous les cas, pour réagir à cet article ou apporter votre pierre au débat, le forum est là pour vous. Bonne lecture !
La réponse de Jeff VanderMeer
Brandon Sanderson, que Dieu le garde, a fait un boulot plutôt nul en définissant le postmodernisme. Premièrement, le « postmodernisme » n’est pas quelque chose de monolithique, et donc le décrire comme il le fait, même dans le contexte très limité de la fantasy, nous induit en erreur. Deuxièmement, certains sujets requièrent réellement un traitement plus complexe, donc quand vous les simplifiez à l’extrême, comme Sanderson admet le faire, vous finissez en fait par perdre la capacité de transmettre la moindre véritable information au travers de ce que vous dites. Ce que Sanderson dit dans cet article sur son blog est en grande partie dépourvu de sens.
Pour une introduction au postmodernisme et à certaines de ses techniques, vous pourriez faire pire que l’article de Wiki sur le sujet. J’ai aussi beaucoup de difficulté à définir l’œuvre de Sanderson, quel que soit ses livres, comme postmoderne. L’essentiel de sa vision du monde n’est pas postmoderne, selon moi. Ceci n’est pas une critique virulente de la fiction de Sanderson, simplement l’observation que son essai n’est même pas utile, et sous certains aspects trompeur. Ça arrive. Ce n’est pas un crime.
Mais il serait également dommage si certains éléments de ce billet, et leurs réponses, donnaient plus de crédit à une fausse idée populiste selon laquelle le postmodernisme est élitiste et quelque part mauvais ou toujours expérimental. L’autre idée à propos du postmodernisme est qu’il y est toujours question de briser le quatrième mur, ou de toujours intégrer l’auteur dans le texte. Ce n’est en fait qu’une seule approche, la métafiction, qui n’est même pas la plus dominante des techniques possibles.
En fait, de nombreuses techniques postmodernes sont très amusantes et peuvent donner un effet grandiose et divertissant. Peut-être que l’idée la plus importante dans tout ça (et cela n’a maintenant plus rien à voir avec ce que Sanderson a pu dire dans son essai) c’est que les écrivains ne choisissent pas la façon dont ils voient le monde, c’est inhérent à leur psychisme. Quand vous voyez le monde d’une certaine façon, il est possible que vous soyez attiré vers certaines approches et techniques, avec des digressions, car personne ne se résume à une seule chose. Mais il n’y a rien de cynique dans le fait de décider d’être expérimental ou de décider d’être postmoderne plutôt que moderniste, par exemple.
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