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La Princesse et la Grenouille, en salles aujourd’hui !

Par Altan, le mercredi 27 janvier 2010 à 22:01:28

La Nouvelle-Orléans & Le Jazz

C’est en 1718, au creux d’un méandre du Mississippi situé au bord du golfe du Mexique, que Jean-Baptiste Lemoyne de Bienville fonde La Nouvelle-Orléans, ainsi nommée en l’honneur du régent du royaume de France, Philippe d’Orléans. Stratégiquement située sur le fleuve qui permet de commercer avec la région des grandes plaines, près du lac Pontchartrain et de l’accès à l’océan Atlantique traversé par les bateaux de commerce ou de troupes faisant la liaison avec l’Europe, la ville est d’abord choisie pour devenir l’un des principaux comptoirs de la Compagnie du Mississippi, spécialisée dans l’exportation de tabac, entre autres.

En 1722, La Nouvelle-Orléans devient la capitale de la Louisiane, terre française. La ville est construite selon les plans d’Adrien de Paugeret de Le Blond de la Tour, reprenant la structure des villes nouvelles de l’époque : un damier d’environ 88 hectares divisé en pâtés de maisons structurés par des rues se coupant à angle droit. La Louisiane est alors une région très éloignée des pouvoirs centraux. Les nombreux peuples qui y cohabitent, Indiens, Noirs, et colons majoritairement français se mêlent, loin de la théorique bienséance de la vieille Europe. La ville gagne rapidement une réputation pour son esprit de fête et de débauche, particulièrement dans le quartier de Storyville. On estime alors qu’à l’époque, près du quart des prostituées exerçant sur le continent nord-américain sont à La Nouvelle-Orléans...

New OrleansAu terme du traité secret de Fontainebleau signé avec l’Empire espagnol, la colonie est cédée en 1762, mais l’Espagne tarde à faire valoir ses droits qui ne seront officiellement reconnus qu’après le Traité de Paris, et il faudra l’envoi de troupes pour imposer la présence espagnole dans la ville. La Nouvelle-Orléans reviendra néanmoins sous le contrôle français en 1800 mais, en 1803, Napoléon Bonapartela vendra avec la Louisiane pour l’équivalent d’environ 10 millions d’euros en francs-or. Devenu un État américain, la Louisiane voit les plantations se multiplier et des milliers de créoles affluer. La population de La Nouvelle-Orléans augmente alors d’environ 30 % par an. Pendant la Guerre de Sécession, la ville sera emportée sans combats par les nordistes en avril 1962.

De la présence française, il reste aujourd’hui le Vieux Carré, aussi appelé Carré Français, et de nombreuses influences architecturales, des noms de rues, un goût pour la cuisine et un art de vivre qui s’est fortement estompé avec l’instauration d’un système d’éducation anglophone. Construite à l’abri de digues dans un climat subtropical humide, la ville a subi de nombreux dégâts de toutes sortes dont des incendies (1788 et 1794). En 292 ans d’existence, La Nouvelle-Orléans a été ravagée 27 fois par des inondations et des ouragans. Tout le monde garde en mémoire le plus destructeur - Katrina - ayant frappé le 29 août 2005. Aujourd’hui, la ville est en reconstruction et en restructuration, modifiant à nouveau sa population et son urbanisme.

Jazzy !La Nouvelle-Orléans vit surtout du tourisme. Le jazz, le blues, la culture créole, ses incroyables cimetières, ses balcons de fer forgé, ses tramways traditionnels et son spectaculaire carnaval de Mardi Gras assurent à cette cité riche d’histoire, un rayonnement planétaire. Le JazzC’est entre 1890 et 1910, à La Nouvelle-Orléans, que résonne pour la première fois l’un des courants musicaux les plus riches et les plus universels qui soient. Le jazz naît de la rencontre du blues, de la musique religieuse et des work songs noires, ainsi que de la musique populaire afro-américaine, du ragtime et de diverses influences européennes. Les premiers joueurs de jazz se produisent souvent dans de petites fanfares qui développent leurs thèmes sur le rythme des marches, morceau très courant à l’époque.

Lorsque, à la fin du XIXe siècle, les lois américaines ségrégationnistes interdisent aux Noirs ou aux Créoles de se produire avec des Blancs, les formations se recomposent et le métissage des cultures et des genres s’accentue encore. Le mot « jazz » apparaît pour la première fois à New York en 1917 lors du premier enregistrement sur phonographe d’un orchestre paradoxalement composé uniquement de Blancs, l’Original Dixieland Jass Band.

L’apport de la culture créole au genre est incontestable, notamment au niveau des rythmes et des timbres. En tant que pionniers, Jelly Roll Morton et Sidney Becheten sont deux des exemples les plus emblématiques. En 1917, le sulfureux quartier de Storyville à La Nouvelle- Orléans est fermé et de nombreux musiciens qui y vivaient émigrent à Chicago, où le jazz connaît un nouvel essor. En 1918, King Olivery crée le premier grand orchestre, l’Original Creole Jazz Band, dont Louis Armstrong fera partie. Le jazz voit son succès grandir d’autant plus vite qu’il est diffusé à l’aide d’une invention récente très à la mode : le phonographe. Au début des années 20, King Oliver enregistrera des morceaux très représentatifs du style Nouvelle-Orléans, faisant appel à l’improvisation collective dans une recherche d’harmonie au rythme particulier.

En 1925, Louis Armstrong quitte Oliver pour créer son Hot-Five et s’impose rapidement à New York comme la première vraie star du jazz. En 1928, Duke Ellington s’installe au célèbre Cotton Club de Harlem où il restera quatre ans. En 1935, la formation de Count Basie se produit pour la première fois au Reno Club. Chaque artiste apporte son style, de grands courants se dessinent, le jazz reste en permanence une musique d’invention, de découverte, d’expérience et de métissage. Cette première période atteint un âge d’or dans les années 30 avec l’ère du swing, dont Benny Goodman sera sacré roi. Le phénomène dépasse de loin le cadre musical pour devenir social.

JazzQuel que soit le contexte politique, malgré la Prohibition, les crises économiques ou la guerre, le jazz se nourrit de toutes les énergies pour grandir et se diversifier, touchant chaque fois plus de gens, par-delà leurs couleurs et leurs origines sociales. Le jazz est désormais respectable, il a ses classiques et, de la 52eRue de New York avec ses minuscules clubs qui ne dorment jamais, aux grandes formations qui sillonnent désormais l’Europe, le jazz conquiert un peu plus sa place à part. Après le middle-jazz, viendra le be-bop, alliant la perfection du jeu au talent d’improvisation dont - pour n’en citer que quelques-uns - Kenny Clarke, Dizzy Gillespie, Thelonious Monket Charlie Parkerseront les maîtres.

Le débarquement américain de 1945 accélère encore le rayonnement du jazz. De légendes en morceaux mondialement célèbres, le plus jeune des grands courants musicaux évolue au fil des génies qui écrivent sa légende : Miles Daviset son jazz cool, Sonny Rollins et son hard-bop, jusqu’à John Coltrane et le révolutionnaire free jazz. L’aventure se poursuit toujours, et cette musique de plaisir, née dans les quartiers interlopes de La Nouvelle-Orléans, n’en finit pas d’entraîner le monde dans le charme de ses rythmes. Comme le disait Louis Armstrong: Cette musique parle à tout le monde parce qu’elle a été créée par des gens venus de partout qui voulaient se sentir chez eux là où ils ne l’étaient pas toujours.

  1. Synopsis et bande-annonce
  2. Les plus grands talents de l’animation Disney enfin réunis
  3. A propos de la production de La Princesse et la grenouille
  4. La tradition Disney nourrit la Princesse et la Grenouille
  5. La Nouvelle-Orléans & Le Jazz
  6. Les Princesses Disney

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