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La Princesse et la Grenouille, en salles aujourd’hui !
Par Altan, le 27 janvier 2010 à 23:01
Les plus grands talents de l’animation Disney enfin réunis
Les réalisateurs Ron Clementset John Musker font à nouveau équipe pour La Princesse et la grenouille, après avoir réalisé ensemble Basil Detective Prive, La Petite Sirène, Aladdin, Hercule et La Planète Au Trésor. Lorsqu’ils ont songé à l’équipe qui allait les aider à donner vie à leur projet, le producteur et les réalisateurs se sont demandé si les animateurs qui étaient à présent devenus des experts en animation numérique, seraient prêts à reprendre leurs crayons et leurs pinceaux. La réponse unanime fut : oui !
Ils adorent les nouvelles technologies liées à l’animation et les maîtrisent avec succès, mais ils étaient très désireux de revenir à ce mode d’expression plus personnel, plus viscéral qu’est l’animation à la main. Les animateurs avaient très envie de s’exprimer à nouveau à travers le dessin traditionnel. Parallèlement à ces experts de l’animation traditionnelle devenus des experts de l’animation numérique, il y avait aussi toute une nouvelle génération d’artistes qui avaient grandi en regardant les grands classiques Disney, ces films créés par Musker, Clements et leurs collègues lorsqu’ils étaient jeunes.
Beaucoup des nouvelles recrues de La Princesse et la grenouille avaient vu des films comme La Petite Sirène et La Belle Et La Bête étant enfants, et ils étaient aussi enthousiastes et excités que leurs aînés à l’idée de participer à la création d’un nouveau grand dessin animé Disney. Le directeur artistique Ian Gooding (Tarzan Hercule, Pocahontas) explique : Nous avons essayé de tout réinventer. Cela a été très difficile de reprendre ce style d’animation. Ce n’est pas comme si nous l’avions gardé au frigo et qu’il suffisait de le ressortir ! Les défis étaient très nombreux, il faut de l’entraînement... Et il fallait aussi trouver où acheter du papier !
Peter Del Vecho commente : Ce fut un processus très intéressant. Heureusement, nous avons une bonne mémoire collective au studio, nous savions comment faire, mais comme nous partions de zéro, il a fallu aussi qu’on réfléchisse à la manière de travailler pour l’avenir. Nous avons parlé de dessiner sans papier, mais puisque la technologie ne nous le permet pas encore vraiment, la meilleure chose à faire a été de dessiner et d’animer sur papier. Je suis ravi qu’on ait pris cette décision !
UN NOUVEL ENTHOUSIASME
Peter Del Vechodéclare :
Ce processus de création ressemble à poser les rails alors que vous êtes dans le train. Ce n’est pas facile, et cela occasionne pas mal de sueurs froides, mais nous nous efforcions de ne faire attention qu’aux choses qui comptent. Nous portions nos efforts sur ce qui se verrait à l’image. Pour nous, ce qui prévalait sur tout le reste, c’est ce que le public allait voir sur l’écran.
Il reprend : En tant que producteur, j’ai beaucoup de chance parce que nous avons rassemblé les meilleurs d’entre les meilleurs Les animateurs que nous avons dans l’équipe me font penser à une version moderne des « Nine Old Men », les neuf animateurs légendaires des débuts des studios Disney, surnommés ainsi en clin d’œil aux neuf juges de la Cour Suprême américaine. Tous ont travaillé ensemble sur le même film, et ils étaient au sommet de leur forme !
Le chef animateur Mark Henn (Le Roi Lion, Aladdin, La Belle Et La Bête) note : J’ai eu cette même réaction lorsque l’équipe chargée de la mise au net a commencé à travailler. C’était comme au bon vieux temps, et nous avons les meilleurs avec nous ! Tout le monde était heureux d’être là, aimait le film, et était ravi de faire partie de l’équipe et de faire en sorte que ça marche.
Le chef animateur Randy Haycock (Le Roi Lion, Hercule, Tarzan) confie : L’une des choses qu’a apportées John Lasseter, c’est cette idée que nous devions développer davantage la communication entre nous. Nous sommes tous très passionnés par notre travail, et nous pouvons parfois défendre un peu trop ardemment une idée. C’est cela, la passion, et elle vient de notre désir à tous de faire de La Princesse et la grenouille un film formidable.
Bruce Smith, chef animateur (La Ferme Se Rebelle, Tarzan, observe : La Princesse et la grenouille a bénéficié d’un niveau de talent très élevé chez tous les artistes. Je ne peux citer aucun autre film en dehors de ceux faits par les Nine Old Men qui ait rassemblé une telle concentration de talents aux postes d’animation, et cela se ressent vraiment à l’image. Tout le monde a mis le meilleur de lui-même, tout le monde a tout donné pour ce film. Et on a accompli de vraies performances !
LES RÊVES SE REALISENT A LA NOUVELLE-ORLEANS
Dans un coude du Mississippi, à près de 200 km du Golfe du Mexique, existe une ville pleine d’histoire et de mystère, de musique et de magie. Une ville comme aucune autre. Fondée en 1718 par les Français, La Nouvelle-Orléans, surnommée « Big Easy», fut espagnole de 1762 à 1800. En 1803, elle fut vendue avec la Louisiane par la France aux États-Unis. La ville s’est nourrie d’influences africaines et antillaises, d’un soupçon de catholicisme romain et de la fusion de la culture mondiale que peut concentrer un port ouvrant sur la mer.
Au début du XXesiècle, une solide population d’immigrants a encore ajouté à la diversité d’un environnement déjà riche et vibrant d’une multitude d’influences. Le commerce maritime a nourri le développement des premières formes de jazz - le vice légal de Storyville - le ferment artistique du Vieux Carré (le quartier français), et même les premières tentatives organisées de préserver l’architecture et l’histoire de la ville. Quel meilleur cadre que La Nouvelle-Orléans pour y voir se côtoyer et se mélanger le fantastique, la musique et la magie sous toutes ses formes ? Ian Gooding, directeur artistique, commente : La Nouvelle-Orléans est un endroit différent, et cette différence vous saute au visage. Nulle part ailleurs en Amérique vous ne retrouverez cette atmosphère. San Francisco a beaucoup de caractère, New York également ; elle non plus n’a pas d’équivalent. Mais bandez les yeux de quelqu’un, mettez-le dans un avion et faites-le atterrir à La Nouvelle-Orléans, et il aura l’impression de se retrouver dans un autre pays.
Cette impression d’être ailleurs à l’intérieur d’un cadre pourtant très américain est une des composantes de l’approche qu’ont choisie les cinéastes pour développer leur conte de fées « à la mode Nouvelle-Orléans». La géographie et l’histoire de la région recelaient tout ce qu’ils pouvaient désirer comme éléments et comme décors, et les lieux authentiques leur ont inspiré de nouveaux ajouts à La Princesse et la grenouille et certains raffinements de l’intrigue.
LE GARDIEN DISTRICT
À l’intérieur de la ville de La Nouvelle-Orléans, cadre de l’histoire, les cinéastes ont déterminé trois environnements distincts. Le premier, le quartier résidentiel de la « famille royale » de ce conte américain, évoque la notion de luxe, de solidité et de tradition associée à l’image du majestueux château aux murs épais des contes traditionnels. Il s’agit du Garden District, le quartier américain et le premier quartier de banlieue de la ville de La Nouvelle-Orléans. Développé entre 1832 et 1900 environ, le Garden District est celui des imposantes propriétés et des manoirs des barons du sucre et des rois du coton. Les riches arrivants faisaient bâtir des maisons opulentes qui reflétaient leur prospérité, et celle de la ville à cette époque. Pour dessiner le Garden District, les cinéastes se sont inspirés de la réalité pour ce qui est de l’organisation et de l’architecture, et de les transformer en une sorte de royaume de conte de fées luxuriant et nostalgique.
Il fallait également que l’environnement humain s’intègre au naturalisme extrême du bayou sauvage qui joue lui aussi un rôle clé dans l’histoire. Ian Gooding, le directeur artistique, a apporté une dimension caricaturale au design, afin de casser la rigidité visuelle intrinsèquement liée aux lignes verticales et horizontales de la vraie architecture. Les ornements, les arabesques, frises et autres moulures ont été exagérés, grossis, mais sans compromettre le style général solide et ancien des bâtiments.
Les verticales ne sont pas forcément dessinées sous forme de parallèles, il leur arrive de pencher l’une vers l’autre, ce qui est rééquilibré dans la composition des plans finaux. Les bâtiments les plus anciens en particulier ont une inclinaison plus prononcée ou une courbure dans la verticale, des lignes plus rondes, et une forme générale qui apparaît comme concave. Le résultat est une architecture caricaturale, mais qui donne l’impression de bâtiments solides.
Au nord de Canal Street se trouve le pittoresque Quartier Français, dit le Vieux Carré, le centre historique de la ville et l’une des plus grandes attractions touristiques du Sud de l’Amérique. La plupart des bâtiments à étages du quartier français sont dotés de balcons ouvragés aux rambardes de fer forgé travaillées, souvent ornés de plantes grimpantes ou en pots. Beaucoup des constructions sont faites de briques, et peintes de couleurs vives. Les fenêtres et les portes sont munies de protections contre les tempêtes tropicales. La nuit, la lumière dansante et chaleureuse des lampes à gaz et des lanternes éclaire les allées et les cours pavées et découpe des ombres propices à stimuler l’imagination, à susciter la romance... ou la crainte. On perçoit ici une impression sous-jacente de cruauté, de malice et de magie noire.
La présence du péché dans l’ombre de la vertu, l’obscurité qui rampe juste à la limite de la lumière, le mal qui se cache derrière les balcons ensoleillés contribue à définir cet élément principal de l’histoire qu’est la magie. Bien que sinistre, cet élément n’est pas sans attrait, particulièrement aux yeux du jeune et fougueux prince. Pour dessiner cette facette plus oppressante de la ville, les artistes ont développé un langage visuel qui renforce à la fois l’atmosphère des lieux et les personnages qui y évoluent. Des lignes hautes, verticales, des espaces étroits et des porches sombres révèlent des objets, des masques. De forts contrastes, des jeux d’ombre et de lumière dessinent des motifs dérangeants, qui viennent ajouter au trouble provoqué par les autels couverts de bougies, de bouteilles, de statues, de parchemins et d’icônes religieuses. Les éléments fantastiques et terrifiants sont plus prononcés et stylisés, l’environnement épouse la malveillance séduisante du Dr Facilier.
LE BAYOU
Au plus profond du sud-est des États-Unis, en particulier dans le delta du Mississippi, en Louisiane, des bras stagnants du Mississippi, la « Big River », s’enfoncent dans les marais des basses terres, créant de grandes zones marécageuses que l’on nomme « bayous ». Les plus grandes, comme le Bayou Lafourche, sont les vestiges du chemin que le fleuve suivait autrefois pour rejoindre le golfe du Mexique. Les alligators glissent lentement et silencieusement dans les eaux saumâtres sous les feuilles des palmiers, et les lueurs des lucioles sont voilées par le treillis de branches squelettiques des chênes noueux et des pins de Virginie, couverts de drapés de mousse espagnole...
Un décor idéal pour la magie, le mystère, et le romantisme. James Aaron Finch, artiste chargé du développement visuel, confie : J’ai grandi en Floride et j’avais déjà une certaine idée du Sud, les grands chênes, les marécages. Il y a là-bas des plantes que l’on voit peu en Californie, comme des palmettos et d’autres espèces. Nous avons représenté un certain nombre de ces éléments visuels du Sud, ce qui donne une image authentique du bayou.
Réunir des environnements aussi disparates a été un vrai souci pour l’équipe de production, mais sans doute pas comme on aurait pu s’y attendre. Kyle Odermatt explique : Les plantes du bayou ont été faciles à faire, mais il en a été autrement pour tout ce qui touchait à l’architecture. La vraie difficulté au plan artistique a été de passer de l’un à l’autre en donnant l’impression de naturel.
Susan Nichols, artiste chargée du développement visuel, précise : La Nouvelle-Orléans est un melting pot de très nombreuses cultures; elle l’a toujours été. Cela lui donne un parfum, une saveur particulière au plan de la population et de l’ethnicité, qui fait partie intégrante de l’environnement global. Cela ajoute une richesse particulière aux images que nous n’avions encore jamais exploitée. J’ai beaucoup aimé cela.
Pages de l'article
- Synopsis et bande-annonce
- Les plus grands talents de l’animation Disney enfin réunis
- A propos de la production de La Princesse et la grenouille
- La tradition Disney nourrit la Princesse et la Grenouille
- La Nouvelle-Orléans & Le Jazz
- Les Princesses Disney
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