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Interview de Andréa Jo Forest

Par Luigi Brosse, le lundi 7 mai 2007 à 22:48:50

Et voila une nouvelle interview exclusive toute chaude sortie du four. Cette fois-ci c'est Andréa Jo Forest qui s'y colle ! Andréa est une nouvelle plume de chez Bragelonne et vous avez pu découvrir depuis plusieurs semaines la critique de son premier tome : Le Trône des Serrelance. Sur ce, il ne nous reste plus qu'à remercier chaleureusement Andréa d'avoir bien voulu se prêter à nos questions et à lui souhaiter bonne chance pour la suite !

L'interview

Je sais que tu n'aimes pas vraiment parler de toi. Mais il va falloir que tu nous en dises un peu plus pour assouvir notre soif de connaissances. Tiens, pour commencer, est-ce que Andréa Jo Forest est un pseudonyme ? Et puis vu que tu viens de débuter, arrives-tu à vivre de ton statut d'écrivain ou te faut-il par ailleurs un travail pour subvenir à tes besoins ?
Comme tu le dis si bien, je viens de débuter, il n’est donc pas question pour moi de vivre de ma plume, comme on dit… Et je n’ai pas à l’heure actuelle de travail pour subvenir à mes besoins. J'ai un mari qui fait cela très bien. Quand il part au boulot, il n’est pas rare que je lui dise : « Va gagner ma vie ! Allez zou ! » *rires*
Oui, Andréa Jo Forest est un pseudo. Mes trois prénoms réunis, en fait.
Comment organises-tu tes séances d'écriture ? Y'a t-il une sorte de rituel qui te permette de créer ? Ou bien les idées t'arrivent-elles sous la douche ou la nuit dans ton lit ?
Non, pas du tout sous la douche ou dans mon lit. Une odeur, une réplique, une musique, un paysage, tout et n’importe quoi peut créer un processus d’écriture chez moi. Il suffit d’une « atmosphère » provoquée par un film que je regarde par exemple. Crying Freeman m’a inspiré une ou deux scènes de mon premier tome. Je l’ai retravaillé sur la bande originale du Dernier Samouraï. Loreena McKennitt m’accompagne très souvent aussi. Il y en a beaucoup d’autres.
Ces derniers temps, la réécriture du tome 2 se fait sur le dernier album de Justin Timberlake. J’ai des goûts éclectiques. Il faut juste qu’une « atmosphère » soit créée et celle-ci peut émerger n’importe comment si je n’ai pas l’esprit préoccupé par autre chose, genre : « Qu’est-ce que je peux bien faire à bouffer ce soir ?! » Pfffff… question récurrente.
Ce qui est devenu Les Gardiens des Dragons a commencé à la base comme les histoires du soir entre deux soeurs. Tu avais dix-sept ans à l'époque. Qu'est-ce qui t'a poussé à remettre ça en forme, une fois devenu adulte ? Comment le virus de l'écriture t'a t-il attrapé ?
Quand je reprends mes vieux cahiers de brouillon, et que tant bien que mal, je parviens à décrypter, parce que vraiment il fallait s’accrocher pour relire tout ce micmac avec rajouts dans les marges, ratures, renvois sur d’autres pages, voire carrément sur d’autres cahiers ! bref, je m’accroche à ma lecture comme un arapède sur son rocher, et quelque part, ça m’amuse beaucoup de lire tout ce bazar. Je tourne la dernière page griffonnée et… Je ne l’avais jamais fini ! Et ça me gonflait que cette histoire n’eut pas de fin, et puis, je trouvais génial de la terminer pour la faire lire à ma sœur, remise en forme, tapée et reliée. J’ai pensé que c’était un joli cadeau, fleurant le doux parfum de nos années de jeunesse, de nos rêves d’adolescentes. A ce moment-là, j’avais du temps devant moi et je suppose, un certain état d’esprit. J’avais beaucoup lu entre temps et sans doute, n’ai-je pas retrouvé dans mes lectures tout ce qui m’avait poussé à inventer cette histoire. Peut-être est-ce plutôt tout un tas de raisons et de circonstances qui ont fait que j’ai enfin ! rédigé une fin.
Ensuite… Me mettre à écrire n’était pas compliqué en soi. En revanche, faire coller le style de la fin à celui du début m’était impossible. C’est là que ça était le plus dur. Tout clochait, et ça ne m’allait pas du tout. Je ne voulais pas en faire un chef-d’œuvre, loin de là, mais tout de même, une histoire qui tenait un minimum la route. Forcément, et c’était logique, je n’écrivais plus du tout de la même manière un quart de siècle plus tard. Du coup, j’ai tout recommencé. Alors savoir comment le virus de l’écriture m’a attrapée ? Je n’en ai aucune idée. Je n’ai rien cherché, c’est venu naturellement.
Qu'est-ce que ça fait d'être éditée ? D'autant que tu n'espérais pas réellement l'être... Les fans ne font pas encore la queue devant ta maison, mais il me semble que tu as eu droit à ton baptême du feu lors du dernier Salon du Livre. Comment as-tu vécu ce début de popularité ?
J’ai aimé discuter avec certaines personnes qui avaient lu exprès le Trône des Serrelance pour pouvoir m’en parler quand elles me verraient. Si ces personnes lisent cette interview, elles se reconnaîtront et je les en remercie encore une fois. J’ai été émue par certains de ceux qui sont venus me demander une dédicace en rougissant et intimidés apparemment, et j’espère avoir réussi à les mettre à l’aise.
J’ai adoré signer des dédicaces hors stand Brag’, assise en tailleur par terre avec des potes venus me voir, parce que ces dédicaces étaient informelles et que je déteste entrer dans un format, et cela quel qu’il soit. Rester derrière une table, c’est très impersonnel, je trouve. Ce n’est pas chaleureux, on ne peut pas aller vers un « fan » qui n’ose pas approcher du stand, je suis coincée.
J’aimerai beaucoup pouvoir faire des séances de dédicaces moins « formatées ». Du style, je suis là avec un café ou un coca, assise par terre ou attablée dans un coin ou même en train de discuter avec d’autres lecteurs, les gens m’abordent et le contact se fait de manière plus sympa à mon avis, bien entendu. Et si certains ne le font pas, j’envoie balader ma propre timidité et je vais vers eux. Pas besoin de « barrière » entre nous, moi assise derrière ma table tendant le cou pour entendre ce qu’un lecteur me dit dans le brouhaha ambiant et lui, penché sur moi, mal à l’aise et debout.
Ton premier tome vient de paraître, on sait que le second suit son petit chemin chez Bragelonne. Combien d'autres tomes sont prévus ? Que va t-il se passer après ? Quels sont tes projets littéraires pour la suite ? Vises-tu un autre style, un autre public ?
Je n’ai pas terminé les Gardiens des Dragons et je suis trop impliquée dans mes personnages actuels pour me projeter au-delà de leurs parcours pour l’instant. Je n’ai pas de projets hormis celui de finir cette trilogie. Il ne faut pas oublier que ces personnages vivent en moi et avec moi depuis plus de 25 ans. Ce n’est pas parce que je ne les avais pas mis sur papier, s’entend texte mis en forme et imprimé, qu’ils n’existaient pas. Ils ont toujours été là, à partir de l’instant où j’ai commencé à narrer cette histoire d’amitié entre un prince et son plus puissant vassal à ma petite sœur. Ça fait un sacré bail… Je pense qu’il me faudra beaucoup de temps pour me détacher assez d’eux afin de commencer une autre histoire. Par contre, je ne suis pas certaine de me lancer dans une autre trilogie, quoique je n’avais pas du tout envisagé que les Gardiens des Dragons serait aussi long, je le reconnais.
Vises-tu un autre style, un autre public ?
En écrivant cette histoire, je ne visai aucun public. Je ne vois donc pas l’utilité d’en « viser un autre ».
A propos du Trône des Serrelance, il est rédigé au présent de l'indicatif, un choix étrange quand, dans la grande majorité, les œuvres de fantasy utilisent plutôt le passé. Pourquoi un tel choix ?
Ecrire au présent n’est pas un choix. J’écris spontanément ainsi. Ecrire au passé m’aurait simplifié les choses sur bien des points. Mais je n’exclus pas la possibilité de créer un nouveau roman au passé… ça viendra ou pas, je ne m’y efforcerai pas à tout prix.
Par ailleurs, on peut noter également certaines similitudes avec Dune, notamment au travers de prêtresses qui ressemblent un peu au Bene Gesserit ou encore le prénom d'Irulan. Là encore est-ce volontaire, ou bien sommes-nous trop perspicaces ?
Il faudrait ne pas avoir lu le cycle de Dune pour ne pas s’apercevoir de l’amour que je lui porte. C’est évidemment volontaire et un clin d’œil respectueux à Frank Herbert qui est l’un des meilleurs auteurs de SF que j'ai pu lire, à mon humble avis bien sûr
L'utilisation d'internet pour assurer sa promotion n'est pas encore une politique littéraire très répandue en France. Répondre à une interview sur Elbakin.net, c'est pourtant s'engager clairement dans la voie du numérique. Que penses-tu du contact, des retours que l'on peut avoir au travers de telles expériences ? En tant qu'auteur, entretiens-tu un discours avec tes fans, via un blog ou un site personnel ?
C’est mon premier bouquin et la première fois que j’effectue une telle démarche, à savoir : m’exprimer sur un site tel que Elbakin. J’ignore encore quels seront les retours d’une telle expérience.
Et un forum sera mis en ligne d’ici un ou deux mois. Tous ceux qui désireront discuter de la trilogie pourront y venir et je leur répondrai de mon mieux.
C’est aussi sur ce site que je donnerai des infos plus personnelles (comme par exemple : « z'avez pas une idée de repas pour ce soir ? Sais pas quoi faire !... » Naaaaan, je déconne !) ou professionnelles.
EDIT du 08/06/2007 : Andréa Jo a ouvert son forum, comme elle nous le confiait il y a quelques temps. Vous pouvez vous y rendre à l'adresse suivante.
Il n'y a pas que la fantasy dans la vie, peux-tu nous faire part de ton oeuvre préférée dans le domaine de la littérature, de la musique, du cinéma et de la peinture ?
Non. Il m’est impossible de donner UNE œuvre préférée dans le domaine de la musique, de la peinture et du cinéma. Rien que d’en citer quelques-unes me désoleraient pour toutes celles que j’aurais oubliées !
En littérature, c'est le même dilemme, mais il y a une œuvre qui m’a bouleversée comme aucune autre. C’est « Les Derniers Chevaliers », le manuscrit de Christine Cardot.
Pour terminer, nous t'avons poser plein de questions, mais sans doute qu'il y en a une que tu rêves que l'on te pose, mais qui ne l'a encore jamais été ? Quelle pourrait-elle être ?
Tsssssss… Je ne rêve pas. Donc… *rires*

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