Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

Dans les salles : Arthur et la vengeance de Maltazard !

Par Gillossen, le samedi 5 décembre 2009 à 10:03:44

Chacun son boulot !

Le design

Cinq dessinateurs - Philippe Rouchier, Robert Cepo, Nicolas Fructus et Georges Bouchelaghem, déjà présents sur le premier Arthur, et le nouveau venu Stéphane Martinez- ont réalisé l’ensemble de l’univers graphique d’Arthur et la vengeance de Maltazard, riche de nombreux décors et personnages inédits.
Nous avons gardé la même méthode de travail, basée sur l’échange. L’idée était vraiment de mettre notre ego de côté : même si la part de création personnelle restait forte, beaucoup de dessins passaient entre les mains de chacun d’entre nous. Je pouvais par exemple commencer à travailler sur un personnage puis, à court d’idées ou d’envie, le passer à mon voisin qui, à son tour, ajoutait ou enlevait un élément à mon premier dessin. Si bien que le personnage en question pouvait tourner assez longtemps jusqu’à obtenir sa facture définitive. Cela évitait de nous « forcer » sur un dessin ou de nous retrouver à court d’inspiration. C’est dans ce travail d’équipe que se trouvaient la richesse du projet et la garantie de nombreuses idées. Seul impératif : que la création finale soit homogène. Pour cette suite, il me semble que nous sommes allés encore plus loin dans la recherche de matières et de couleurs, avec un résultat plus festif, lié à l’univers de Paradise Alley.

La nature

Un gros travail de documentation a été fait pour tout ce qui touche à la nature. Nous avons tous, à un moment ou un autre, dégainé notre appareil photo pour des prises de vue en macro ou au ras du sol. Ayant la chance de vivre en Normandie, je me suis notamment amusé, en forêt, à zoomer sur des écorces d’arbres ou à m’allonger dans l’herbe pour regarder vivre les bestioles. L’idée était de constituer une banque d’images dans laquelle puiser, mais aussi de devenir soi-même un Minimoy ! La capacité de projection est une qualité primordiale pour un dessinateur. (Robert Cepo)

Les nouveaux personnages

Je me suis particulièrement amusé à travailler sur les nouveaux méchants - les unicornes - que Luc Besson souhaitait beaucoup plus monstrueux que ne l’étaient les séides dans le premier Arthur. Nous avons fait énormément de recherches pour trouver le design définitif de ces personnages. Ils sont passés par une cinquantaine de versions très hétéroclites, plus ou moins insectoïdes. Du coup, nous sommes parfois allés un peu trop loin dans le côté « dark » de la commande, mais nous avons eu le bon- heur de voir certaines de nos idées réutilisées ou réadaptées pour d’autres personnages. (Georges Bouchelaghem)

Paradise Alley

Ce décor représentait quelque chose de très nouveau pour nous, même s’il devait être conçu dans le prolongement du bar de Max. À titre personnel, j’ai beaucoup pensé à Blade Runner, en particulier en termes d’éclairage - à base de néons. C’est encore une fois un univers fait à 100% de récupération, puisque les Koolomassaï, très débrouillards, s’emparent de tout ce qu’ils trouvent « cool » ou tout ce qui correspond à leur caractère fêtard. Visuellement, cela donne des boîtes de conserve en guise de boîtes de nuits, une salière pour figurer un lap dance... Cela s’est révélé très ludique à réaliser. (Georges Bouchelaghem)

Maquettes et tournage des comédiens de référence

Fidèle à la technique qui avait permis de réaliser des décors 3D extrêmement réalistes pour Arthur et les Minimoys, l’équipe dirigée par Hugues Tissandier a réalisé de nouvelles maquettes, mêlant éléments naturels et éléments sculptés.
« Forts du laboratoire de défrichement qu’avait constitué le premier Arthur, nous avons gardé la même méthode de travail et sensiblement la même équipe : la mise en place du pôle maquettes est donc allée beaucoup plus vite sur le site de Pantin, d’autant que nous avions à notre disposition la banque d’objets et les maquettes du précédent film. Côté nouveautés, nous avons beaucoup enrichi l’univers minimoy, notamment avec la chambre de Sélénia, qui nous fait découvrir pour la première fois un intérieur minimoy, dans lequel nous nous sommes amusés à reproduire des petits accessoires féminins : la descente de lit, la coiffeuse.... Mais la principale innovation a bien sûr consisté dans l’élaboration de Paradise Alley, le Las Vegas des Koolomassaï, dont l’avenue a été recomposée sur 17 mètres de long ! Cette maquette a été réalisée intégralement à partir d’éléments de récupération puisque ce lieu de jeu et de plaisir est censé avoir été construit dans un puisard. Ces nouveaux décors, supposaient un gros travail de miniature - et donc beaucoup d’accessoiristes - et d’éclairage » (Hugues Tissandier)
C’est au moment de filmer la comédie de référence (Video Motion Capture) que la mise en scène de Luc Besson et sa direction d’acteurs prennent vie : une étape cruciale pour l’ensemble du processus de fabrication du film et la base numéro 1 du futur travail des animateurs 3D.

Du point de vue du metteur en scène et des acteurs

« Sur Arthur et la vengeance de Maltazard, j’ai poussé beaucoup plus loin le jeu des comédiens de référence, car je me suis rendu compte qu’en la matière, on n’en faisait jamais assez : le personnage 3D est caricatural dans sa forme, il y a donc une nécessité pour les comédiens à surjouer leur partition. Au lieu de les freiner, comme je l’avais fait sur le premier Arthur, je les ai laissés s’en donner à cœur joie et cela s’est révélé très payant pour le résultat final. » (Luc Besson)
« Pendant le tournage des VMC, il faut s’habituer à évoluer dans un univers imaginaire. C’est assez déconcer- tant, même si la direction de Luc est extrêmement définie : il a des idées très arrêtées sur les mouvements qu’il attend, la mélodie des répliques et la dynamique des émotions. Pour un acteur, l’investissement est équivalent, sinon supérieur, à un tournage classique : l’exercice est très technique car il nécessite une précision maximale dans le moindre geste. » (Christian Erickson, doublure VMC de Maltazard)

Le travail des graphistes

« Sur le premier Arthur, nous avions imposé certaines contraintes à Luc Besson en termes de mise en scène. Cette fois, il est allé beaucoup plus loin, il s’est vraiment libéré, donnant à cette suite une nouvelle dimension et exigeant de nous un travail plus élaboré. C’est là que réside tout l’intérêt de réaliser une suite : développer les aspects créatifs et techniques par le biais de la mise en scène du réalisateur et faire en sorte que chaque nouveau film représente un nouveau défi pour BUF. L’histoire plus riche et les situations plus complexes, nous ont amenés à développer des univers et des personnages inédits. L’émulation était forte pour les équipes, dont le niveau de responsabilité a évolué : les superviseurs d’Arthur et la vengeance de Maltazard étaient d’excellents graphistes qui s’étaient formés et épanouis sur Arthur et les Minimoys. Leur objectif était simple : dépasser artistiquement l’aspect final du film. Le look du premier Arthur avait fait l’objet d’un travail colossal de recherches et de réflexions pour aboutir au réalisme voulu. La problématique, cette fois, était claire : faire mieux que précédemment en termes de rendu et d’animation, sublimer le résultat final ! » (François-xavier Aubague)
Les références « Arthur et la vengeance de Maltazard s’est forcément révélé plus exigeant : les évolutions techniques permanentes que suppose un film d’animation obligent, pour chaque nouveau film, à faire un bon en avant. Chaque sortie apporte sa petite avancée technologique et pose un nouveau défi. Par exemple, quand on se retrouve à intégrer des rats en 3D, on sait que cela a déjà été très bien réalisé dans de précédents films, il nous faut donc faire au moins aussi bien, idéalement mieux. Histoire de poser, à notre tour, un nouveau défi pour les films à venir ! L’avantage de BUF vient du fait que nous développons nos propres logiciels, ce qui nous permet d’être beaucoup plus réactifs : que le challenge soit esthétique ou technique, l’outil évolue en fonction de la demande. C’est un vrai plus ! » (Stéphane Nazé, Superviseur général)
C’est sous l’œil avisé de François- Xavier Aubague, directeur de production 3D, que l’ensemble des graphistes et superviseurs - jusqu’à 170 personnes ! - ont réussi l’exploit de réaliser quasi-simultané- ment les deux suites d’Arthur et les Minimoys... en autant de temps qu’il avait fallu pour aboutir au premier film !

Nouveaux défis, décors et personnages.

« Quand nous avons découvert le squelette du film – un premier montage du storyboard auquel s’ajoutaient les comédies de référence tournées par Luc Besson – nous avons immédiatement compris qu’en termes d’effets visuels, les séquences des lianes et de l’irruption de Maltazard chez les humains constitueraient les principaux challenges de cette suite. En termes de full 3D, le travail s’annonçait complexe pour l’ensemble des scènes de pure action, qui supposaient un maximum d’interaction entre les minimoys et l’univers réel. C’est probablement ce que le public attendait de voir et c’est ce qui s’est révélé le plus stimulant à mettre en place : la séquence de récolte qui ouvre le film, les chevauchées de papillons ou d’araignées, mais aussi la course-poursuite avec les rats. Il a d’ailleurs fallu trouver la « personnalité» de ces derniers, qui devaient faire peur avant de virer au burlesque : nous avons donc commencé par filmer des rats sur un tapis rou- lant... pour réaliser qu’il nous faudrait prendre beaucoup de liberté par rapport à la course réelle de ces petites bêtes ! » (Yann Avenati, superviseur de l’animation) « Paradise Alley regorge de personnages « cartoon » très drôles à animer et dont on peut pousser au maximum les intentions. Il a d’ailleurs parfois fallu freiner notre enthousiasme car ils ne devaient pas non plus trop trancher avec Arthur et Bétamèche, animés de façon plus réaliste. Nous avons également pris beaucoup de plaisir avec Prosciutto, chef cuistot italien et surexcité, doté d’un accent à couper au couteau et sans arrêt en mouvement. Et c’est Louis de Funès qui nous a servi de référence pour ce personnage ! »

Les voix et la musique

Fidèle au niveau d’exigence du casting voix d’Arthur et les Minimoys, les nouveaux personnages 3D se sont vus doubler par des comédiens ou des chanteurs de renom, avec un clin d’œil particulier du côté des Koolomassaï !

Selenia : Mylène Farmer et Selena Gomez (VA)

Une star de la pop côté français, la peste de la série Hanna Montana côté anglais : ce sont deux chanteuses adorées du jeune public qui prêtent leur voix à Sélénia pour cette suite. Rousse ou brune, la petite princesse n’a rien perdu de son caractère ....

Arthur : Yann Loubatiere et Freddie Highmore (VA)

Repéré dans la mise en scène de Mon père avait raison signée Bernard Murat, le jeune Yann Loubatière se mesure à Freddie Highmore pour incarner Arthur, un personnage dont il avoue admirer « le courage et la persévérance ». De son collègue de jeu britannique, il dit envier la capacité à se montrer « aussi crédible dans un registre enfantin que dans une émotion plus adulte ».

Maltazard : Gerard Darmon et Lou Reed (VA)

Il fallait bien la voix de velours et le timbre grave de Gérard Darmon pour donner toute son envergure au sinistre Maltazard... qui se voit incarner en anglais par le mythique chanteur du Velvet Underground : Lou Reed, justement surnommé « le prince de la nuit et des angoisses ».... « J’étais sûr de ne pas me tromper en acceptant cette aventure : d’abord parce que je suis un grand fan des films de Luc Besson – en particulier Leonqui m’avait beaucoup impressionné – mais aussi, bien sûr, parce que David Bowie avait tenté l’expérience avant moi. J’ai toujours adoré jouer la comédie, j’ai même pris des cours à l’université et cela s’est révélé très intéressant pour moi de jouer sans le support de la musique. C’est ce que j’ai l’habitude de faire, car il y a énormément de jeu dans l’interprétation d’une chanson. Mais j’ai bénéficié d’un précieux « coaching » de la part de Luc, qui s’est révélé extrêmement précis dans ses attentes et sa direction d’acteur. C’est l’avantage de travailler avec un réalisateur qui est aussi le scénariste du film : il connaît tout du personnage. Et j’ai finalement été surpris de prendre autant de plaisir à l’exercice. » (Lou Reed)

Max : Rhoff et Snoop Doggy Dogg (VA) Le rappeur français et le roi du rap West Coast - qui a directement inspiré le personnage 3D - rivalisent de cool attitude pour restituer le flow de Max, spécialiste du cruising. Dixit Rohff, « une technique de frimeur, coude sur la portière et sourire aux lèvres ». « En voyant Arthur et les Minimoys, j’avais été très surpris par le réalisme de l’animation : on avait vraiment le sentiment d’avoir affaire à des êtres en chair et en os plutôt qu’à des personnages de cartoon. C’est d’ailleurs toute la difficulté du doublage : la crédibilité. Donner vie au personnage suppose beaucoup d’énergie et de mouvements. Savoir rapper ne suffit pas, il faut vraiment avoir envie d’interpréter un rôle. En l’occurrence, je dirais qu’il y a 25% de Snoop Dogg chez Max, dans sa façon de parler, très onctueuse, sa facilité à communiquer avec les autres et son sens de la fête ». (Snoop Doggy Dogg)

Snow et Replay : Omard et Fred et Will.i.am et Fergie

Duo culte de la scène comique française, Omar et Fred se sont glissés avec bonheur sous les dreadlocks de Snow et Replay, doublés en anglais par deux membres-clé du groupe de hip-hop Black Eyed Peas : Will.I.am et Fergie. « J’ai beaucoup apprécié la liberté que Luc Besson m’a laissée dans le développement du personnage : peu lui importait d’ailleurs que Snow soit doublé par un homme ou une femme. En revanche, il apportait une attention toute particulière aux différents niveaux de lecture par le public. Ce que les gens ne réalisent pas toujours dans le travail d’animation et de doublage, c’est que l’on créé un personnage à part entière : ce n’est pas par hasard que Snow porte des dreadlocks ou qu’il parle avec cette voix un peu râpeuse, c’est un gars de la rue, dont la seule valeur repose sur les informations qu’il détient : dans son genre, c’est un peu un escroc. Pour moi qui suis une grande fan d’animation, c’était vraiment un honneur de me voir offrir la chance de créer cette voix. » (Fergie)

La Musique

Eric Serra,fidèle complice de Luc Besson et compositeur de la bande originale d’Arthur et les Minimoys, a retrouvé Londres et son orchestre symphonique pour l’enregistrement de la musique de cette suite.
« Arthur et les Minimoys, qui introduisait un univers inédit, avait demandé un long travail de composition, avec une musique symphonique riche d’une grosse orchestration : une centaine de musiciens et quarante choristes. Pour cette suite, j’ai logiquement réutilisé une grande partie des thèmes que j’avais composés à l’époque auxquels j’ai ajouté un certain nombre de thèmes inédits, dans la veine du premier film. La vraie nouveauté se trouve dans la musique qui accompagne la séquence de Paradise Alley : pour la première fois dans l’univers d’Arthur, j’ai mélangé du symphonique avec des rythmiques programmées, plus modernes et plus typiques du style hip-hop ou trip-hop. J’ai également fait jouer à mon orchestre symphonique des éléments moins clas- siques, traditionnellement joués par une basse ou une guitare et réinterprétées cette fois par un basson, un haut bois ou une clarinette. Cela donne, me semble-t-il, un univers musical assez original et décalé, qui correspond bien à l’ambiance ludique de Paradise Alley. » (Eric Serra)

  1. Synopsis
  2. Le tournage
  3. Chacun son boulot !
  4. En arrière-plan...
  5. Entretien avec Pierre Buffin
  6. Entretien avec Luc Besson

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :