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Aujourd’hui dans les salles : la légende de Manolo
Par Gillossen, le mercredi 22 octobre 2014 à 13:30:00
Un style à part
Son style visuel est inspiré de l’artisanat mexicain et du folklore latino-américain, dont Jorge Gutierrez est passionné. Il confie : « J’adore l’art populaire mexicain parce qu’il est essentiellement réalisé à la main par des gens ordinaires, pour les gens ordinaires et qu’il témoigne de leur vie quotidienne. C’est un art accessible, qui reflète notre identité. » Jorge Gutierrez et sa femme Sandra ont supervisé la conception des personnages. Le réalisateur explique : « Sandra a imaginé les personnages féminins, et moi les personnages masculins. Mais c’est ensemble que nous avons créé La Muerte, la reine du Pays des Âmes Chéries. On s’est beaucoup amusés – et disputés ! – en la concevant, mais notre mariage a survécu ! » Simón Vladimir Varela, le chef décorateur, déclare : « Le film est un festin visuel de textures et de formes. » En étroite collaboration avec Jorge Gutierrez, Simón Vladimir Varela a créé trois univers : le Pays des Vivants (San Angel), le Pays des Âmes Chéries et le Pays des Âmes Oubliées. Il commente : « Il s’agit de trois univers bien distincts mais qui fonctionnent parfaitement les uns avec les autres. » Le directeur artistique Paul J. Sullivan commente : « Pour San Angel, nous nous sommes inspirés de l’esthétique des westerns spaghettis de Sergio Leone avec leurs décors desséchés par le soleil. » Nous suivons ensuite Manolo dans le Pays des Âmes Chéries, qui offre un contraste saisissant avec San Angel. Paul J. Sullivan reprend : « C’est un monde magique, paradisiaque, animé et fantasque où les formes sont arrondies et les couleurs saturées, vives et gaies car il s’agit d’un endroit agréable. »
L’un des plus grands défis auxquels l’équipe a été confronté a consisté à faire en sorte que les personnages – qui sont en bois – aient l’air vivants, palpables et puissent exprimer des émotions. Augusto Schillaci, le superviseur des effets visuels du film, déclare : « Lorsqu’il y a un gros plan sur un personnage, on peut voir que le bois a été sculpté, ainsi que son usure naturelle. » Le temps a également fait son œuvre sur la guitare de Manolo. La forme carrée a présidé à la création de nombreux personnages et de leur univers. Les têtes et les bustes cubiques des personnages soulignent l’équilibre et la solidité des décors, créant ainsi le langage visuel implicite du film. L’équipe a cependant veillé à ce que les personnages et les objets ne soient pas trop photo-réalistes. Augusto Schillaci commente : « Nous avons donné au bois une texture propre, un style visuel, puis l’avons appliqué aux personnages. Tout a été fabriqué de zéro et à la main. Il y a de petites imperfections qui confèrent de l’authenticité au film. »
Si la plupart des personnages humains sont fabriqués en bois, le Chandeleur, en toute logique, est fait de cire. Eric Drobile déclare : « Le Chandeleur est en quelque sorte la figure comique du film, c’est pourquoi nous avons choisi d’aller un peu plus loin en termes de design, d’en faire quasiment un personnage de cartoon. Il peut s’aplatir et s’étirer, et comme c’est un dieu, il se déplace à toute vitesse en faisant plein de choses incroyables. »
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