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John C. Wright s’exprime dans Locus

Par Publivore, le mercredi 23 août 2006 à 17:32:20

Nous vous proposons ci-dessous la traduction des extraits de l'interview mis en ligne par le magazine :

John C. Wright: Le Futur Moral

John Charles Wright a grandi dans une famille de militaires, voyageant considérablement, et a fait des études supérieures à St. Mary puis à St. John à Annapolis, obtenant son diplôme avec comme matière principale la philosophie et comme matière secondaire les mathématiques. Il a suivi les cours de droit au sein de l'établissement William and Mary, mais n'a jamais pratiqué. Il a exercé différents métiers assez variés avant de devenir journaliste au St. Mary's Today, travail qu'il a trouvé gratifiant intellectuellement mais pas financièrement. Il a passé quelques temps comme rédacteur en chef pour un journal de Virginie, où il travaille actuellement comme journaliste technique.

Wright a commencé à publier de la Science-Fiction avec Not Born a Man en 1994. Auteur peu prolixe, ses histoires occasionnelles sont apparues dans Asimov's, Absolute Magnitude et des anthologies. Ses premiers ouvrages ont été la futuriste trilogie La geste de l'avenir lointain, composée en fait d'un roman divisé en trois parties : L'oecumène d'or (2002), finaliste du prix Campbell Memorial, Le Phénix exultant (2003) et La haute transcendance, La fin de la mascarade (2004). Il s'est tourné vers la Fantasy avec son diptyque Les guerriers de l'éternité, comprenant Le dernier gardien des rêves (2004) et Les Brumes d'Achéron (2005). Ses Chaos Chronicles commencent avec Orphans of Chaos (2005), finaliste du prix Nebula et continueront avec les volumes à paraître Fugitives of Chaos and Titans of Chaos. Wright a été choisi pour écrire une suite qui se déroule dans Le monde des non-A, classique de A.E. van Vogt.

Il a épousé l'auteure L. Jagi Lamplighter en 1989, et ils ont trois enfants: Orville, Wilbur, et Justinian.

Extraits de l'interview :

"Les écrivains de science-fiction inventent des histoires d'amour qui se déroulent dans le futur de la même façon que les poètes Grecs antiques créaient des romances qui prenaient place dans des îles au-delà de l'Oecumène. Je ne sais pas ce que sera la futur --probablement plus déprimant que nous l'espérons mais moins mauvais que nous le craignons. Notre culture est plutôt agréable comparée à l'histoire, ou à d'autres lieux actuels sur terre. Elle n'est pas aussi bonne qu'elle pourrait l'être. Je ne pense pas que la technologie va nous permettre de créer un Paradis, mais je ne pense pas non plus qu'elle mènera à l'Enfer. Quand ça commencera à tourner mal, la race humaine est assez diversifiée pour qu'un autre groupe se mettent en avant lorsque notre culture déclinera.
Je pense que le futur de la race humaine dépendra de la logique dont feront preuve les humains (je ne dis pas qu'ils sont logiques aujourd'hui), et s'ils sont capables de modifier leur philosophie en accord avec la façon dont l'univers fonctionne. S'ils parviennent à implanter cette philosophie dans des institutions sociales, politiques et économiques qui donneront un sens à un monde qui n'en a pas, ils seront dans une bien meilleure position, mais s'ils ignorent la moralité, ils ne connaîtront que le chaos. Même lorsque j'étais athée, il était évident pour moi que l'éthique fait partie de la structure de l'univers. Si un enfant est élevé correctement, alors il grandira avec une éducation morale qui le pousseront à accorder ses passions et la raison, en accord avec ce qu'est la réalité, donc ses émotions et la réalité seront en harmonie."

"Il y a deux types de Fantasy : occidentale et orientale. L'archétype de la fantasy occidentale est Le Seigneur des Anneaux (et ce qui en est copié), dans lequel il y a une structure morale de l'univers, habituellement le bien contre le mal. Quand l'homme de raison est le héros en science-fiction, dans ce type de Fantasy, les héros domine par sa force morale. Frodon ne surpasse pas Sauron en découvrant le fonctionnement de l'Anneau, comme l'aurait fait le Fulgur Gris (NdT. : personnage de SF créé par E. E. Smith dans les années 1920); il vainc grâce à sa persévérance. Sa foi le transporte à travers les fosses infernales du Mordor jusqu'au point où le Destin, qui est de son côté, intervient pour détruire le mal qui oppresse le monde. Sa victoire est donc morale.
La Fantasy orientale a tendance à prendre place dans des toiles de fond où la moralité n'est pas incluse dans l'univers à la mode orientale. ll y a habituellement des djinns, des démons ou des formes macabres de magie et l'univers est vivant, mais plus malveillant; il ne vous prête pas attention. Ce type de fantasy plaît aux lecteurs tout d'abord pour son exotisme -- terres étrangères, horizons inconnus, déserts de sable avec des minarets scintillants dans le lointain, comme les histoires de Sword and Sorcery du Conan de Robert. E. Howard.
La science fiction a une toile de fond plus neutre moralement. Dans ce domaine, l'univers est un puzzle, une machine, et si on en découvre les sources et mécanismes secrets, on peut tracer sa route, mais si on échoue, les froides équations vous tuent. Ainsi la SF et la Fantasy, bien que leurs lecteurs puissent être les mêmes, ont des visions différentes de la marche de l'univers."

"Voici de qui je m'inspire fortement : A.E. van Vogt, Jack Vance, un peu de Zelazny (Orphans of Chaos est ma vision de ce qu'il disait, depuis l'autre côté). J'admire énormément Vance parce que c'est le seul auteur que j'appréciais enfant que je peux lire aujourd'hui avec le même plaisir. Quelque soit mon amour des autres, leur écriture me semble un peu enfantine et plate, même les grands comme Asimov, Heinlein, van Vogt, tous me donnent l'impression d'écrire pour des adolescents, alors que Vance fait des références littéraires et des allusions que les adolescents ne comprendront pas. (Si vous lisez mes livres à la recherche de ce niveau de maîtrise, vous allez être très déçus !). Certains de mes personnages font des blagues prudentes, mais n'ont pas l'humour de ceux de Zelazny. Il est plus sec que moi, un peu plus irrévérencieux.

"Je pense écrire de la science-fiction et de la fantasy alternativement, parce que je préfèrerai ne pas être catalogué. Il y a quelque chose sur lequel je travaille depuis 10 ans qui est complètement original, une notion absolument neuve et qui n'a jamais été utilisée dans la science-fiction auparavant : la terre envahie par les extra-terrestres ! Je rencontre des difficultés régulièrement et je l'ai mis de côté, puis j'y suis revenu. Le but que je me suis fixé est de dépeindre six races aliennes aussi différentes les unes des autres que de nous, et qu'elles ne ressemblent pas à des êtres humains dans des costumes en caoutchouc. Le personnage principal va découvrir un mécanisme mathématique secret qui lui premettra de traduire différents groupes de symboles; ainsi, elle pourra évoluer subtilement à travers la hiérarchie des extra-terrestres pour découvrir qui est le responsable, parce qu'elle est convaincue que c'est le seul chemin vers l'immortalité."

L'entrevue complète, avec la biographie, est publiée dans le numéro d'Août 2006 de Locus Magazine.


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