Le Rôdeur d'ombre

Tome 1 du cycle : Les Chroniques de Siala
ISBN : 978-184737563-6
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Alexeï Pekhov

Jamais les Terres désolées n’avaient connu pareil rassemblement ; des milliers de géants, d’ogres et d’autres créatures maléfiques unissent leur forces pour la première fois de leur histoire sous une bannière unique. Bientôt, l’Innommable et ses armées seront aux portes de la cité d’Avendoom. À moins que Harold l’Ombre, Maître Voleur, ne trouve un moyen de les arrêter. Secondé dans sa quête par une princesse elfe, dix cœurs sauvages - les combattants les plus valeureux que les Terres désolées aient jamais comptés - et un bouffon aux multiples surprises, Harold devra repousser les limites du possible s’il veut mettre la main sur l’artefact qui lui permettra de faire triompher la lumière…

Critique

Par Gillossen, le 01/08/2010

Un roman de fantasy épique venu de Russie, voilà qui est toujours intrigant, car l’amateur de ce sous-genre en particulier est toujours à la recherche de nouveauté, et surtout du petit plus, de la petite étincelle, qui pourraient offrir à la fantasy épique de nouvelles perspectives.
Est-ce le cas présentement ? La nationalité de l’auteur apporte-elle un soupçon d’originalité concret ? A la lecture de la quatrième de couverture et des premières pages du roman, on serait bien en peine de le penser.
Difficile en effet de faire plus classique ! D’autant que nous avons affaire là, bien entendu, au premier tome d’une trilogie… Et pourtant, Pehov, s’il construit un monde et une intrigue souvent cliché en diable, évite pour autant la resucée pure et dure des classiques du genre.
Il est tout d’abord question de plume. Certes, l’auteur semble un amoureux de son bestiaire, se laissant malheureusement trop souvent aller à de pesantes longueurs, mais il n’en demeure pas moins un réel pouvoir d’évocation et quelques jolies envolées stylistiques. Qui plus est, originellement écrit en russe bien sûr, la traduction est peut-être responsable de certaines maladresses d’écriture.
Le récit en lui-même, dans sa seconde moitié, se transforme en quête typique, une fois un petit groupe d’aventuriers constitué, comme le veut évidemment la tradition… Mais la narration à la première personne (il faut avouer que le personnage du narrateur, le “héros” du roman Harold, est l’un des véritables points forts du roman) et la construction de cet univers aux races nombreuses mais aux liens souvent particuliers (les rapports entre Nains et Gnomes, et pas Nains et Elfes) contribuent là encore à sauver le lecteur de l’ennui poli.
Si le roman est solide, il n’en demeure pas moins pauvre en concepts réellement originaux. A cet égard, le système de magie, bien que plaisant (la magie elle-même semble décliner, se dérobant à la pratique par le plus grand nombre…) et bien conçu, est malgré tout générique. Pehov semble avoir voulu offrir au lecteur une expérience de lecture généreuse, au point d’oublier que le mieux est parfois l’ennemi du bien, surtout en 400 pages seulement en fin de compte.
Dommage, car on distingue quoi qu’il en soit un certain potentiel, dans le ton, dans l’atmosphère, à mesure que l’auteur, comme le lecteur, se met peu à peu à l’aise.
Bancal mais sympathique, on attendra la suite pour juger définitivement de la qualité globale de ces énièmes chroniques, cette fois venues du froid !

6.5/10

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