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Le Voyage de Shuna

Titre VO: Shuna no Tabi

ISBN : 979-104080444-4
Catégorie : Bd
Auteur/Autrice : Hayao Miyasaki (Proposer une Biographie)

Shuna, prince d’une contrée pauvre, regarde, impuissant, ses sujets souffrir de la faim et se tuer à la tâche. Comment faire pousser les céréales que leur terre, stérile, leur refuse ?
Un beau jour, un voyageur évoque une graine dorée miraculeuse, qui fait onduler les plaines en longues vagues fertiles. Elle proviendrait d’un pays lointain, à l’Ouest, peuplé d’esprits hostiles à l’homme – dont nul n’est jamais revenu.
En dépit des soupirs des anciens et des larmes de son père, Shuna se lance vers cet Eldorado sur son fidèle yakkuru, dans l’espoir d’y trouver de quoi sauver son peuple.
En chemin, il libère une jeune esclave, Thea, et sa petite soeur, retenues prisonnières par des trafiquants d’hommes. Poursuivi par leurs ennemis, Shuna confie les deux filles à son yakkuru, qui file avec elles vers le Nord tandis qu’il continue seul, à pied, vers l’Ouest. Quand il atteint enfin la terre des êtres divins, ce qu’il y voit le changera à jamais.


Critique

Par Gillossen, le 19/11/2023

Il aura donc fallu attendre fin 2023 pour découvrir enfin Le Voyage de Shuna, une œuvre de “jeunesse” du grand Hayao Miyazaki. On écrit “jeunesse” entre guillemets, car l’auteur n’était déjà plus un jeune étudiant fraîchement diplômé depuis longtemps, mais disons que Ghibli n’existait pas encore.
En effet, cet album illustré - on ne peut pas vraiment parler de manga car il n’y a pas de phylactères - est paru au Japon en 1983. On y retrouve de nombreux thèmes qui irrigueront l’œuvre du maître, à commencer par ce penchant pour les adaptations. Dans le cas présent, il s’agit d’une transposition remaniée du conte tibétain “Le Prince qui fut changé en chien”. Déjà, Miyazaki y apporte une patte évidente, à travers ses personnages, la place accordée à la nature, au destin…
Shuna est un personnage qui va défier l’adversité frontalement, contre l’avis de ses pairs, et qui au cours de son voyage va devoir réapprendre l’humilité, quand bien même incarne-t-il un héros pétri de qualités, et prompt à s’enflammer contre l’injustice, tout en ne perdant jamais de vue sa quête. Sa relation avec Théa, qui n’a pourtant que peu de place pour se développer en 140 pages, se révèle des plus touchantes. Tout est fluide, presque évident. 
A vrai dire, on comprend vite pourquoi on peut considérer que ce récit graphique inspira par la suite d’autres œuvres de Miyazaki, père ou fils d’ailleurs, de Nausicaä quasiment dans la foulée, à l’adaptation (bancale, pour le coup) de Terremer d’Ursula K. Le Guin par Goro. 
Sur le plan graphique, le trait de Miyazaki est déjà très affirmé et parfaitement maîtrisé. On le reconnait du premier coup d’oeil et son usage de l’aquarelle a de quoi nous ravir du début à la fin, le tout bénéficiant aussi d’un écrin à la hauteur, aux éditions Sarbacane.
Plongée dans un monde qui prend vie dès la première planche, aventure balisée mais joliment racontée, Le Voyage de Shuna, s’il ne tutoie pas les sommets plus tardifs de la filmographie du réalisateur, représente bien plus qu’un vestige exhumé simplement pour surfer sur la popularité de Miyazaki.  

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