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Max et les Maximonstres, aujourd’hui dans les salles !
Par Gillossen, le 16 décembre 2009 à 15:00
Nous avons tous en nous quelques chose… d’un Maximonstre
«Je n’ai pas cherché à faire un film pour les enfants ; j’ai voulu faire un film sur l’enfance», explique Spike Jonze, fervent admirateur de «Max et les Maximonstres». Dans son adaptation, Jonze a prolongé certains des thèmes introduits par l’écrivain de ce merveilleux classique où tous les âges peuvent se reconnaître. «Dans cette histoire, un garçon de huit ou neuf ans essaie de mieux comprendre son entourage et son monde, ainsi que certaines de ses émotions, troublantes et incontrôlables. Nouer des relations avec autrui, négocier son rapport aux autres, tel est le challenge auquel Max est confronté. Nous sommes tous passés par là, et nous consacrerons toute notre vie à relever ce défi.» Max et les Maximonstres offre une vision nouvelle – rétrospective pour beaucoup d’entre nous – des nombreuses facettes de l’enfance. Il invite les spectateurs de toutes générations à partager le pur bonheur d’un jeune garçon courageux sur l’île des Maximonstres… à la rencontre du Maximonstre tapi en chacun de nous. Spike Jonze : «En un sens, c’est un film d’action avec pour héros un enfant de 9 ans. Il y a quantité de scènes très physiques.»
L’île réunit tous les attraits qui font rêver un enfant : on y est libre de courir à perdre haleine, de hurler à tue-tête, de construire, de détruire, de se bagarrer, de jeter des choses aussi loin que possible et, surtout, de faire tout ce qui vous chante sans avoir à en rendre compte à des adultes. Vêtu de sa resplendissante peau de loup, le jeune Max devient bientôt le Roi des Maximontres et se montre plus féroce que les créatures géantes de l’île. Mais les Maximonstres n’en restent pas moins des bêtes sauvages, qui risquent à tout moment de ne faire qu’une bouchée de ce petit garçon. Être Roi n’est pas de tout repos…
Au fil de l’histoire, Max noue des relations complexes avec ses sujets et découvre que les Maximontres ont entre eux des rapports tout aussi subtils. Il comprend qu’en faire à sa tête n’est pas toujours une bonne solution. Il acquiert une conscience de plus en plus claire de ses propres sentiments et de ceux des autres.
À l’origine du film, il y eut l’amour et le respect durables de Spike Jonze pour ce livre qui restitue pleinement la vision enfantine et refuse tout discours paternaliste à l’adresse de ses jeunes lecteurs. L’ouvrage, sorti en 1963, a obtenu la prestigieuse Médaille Caldecott et séduit des millions de lecteurs à travers le monde. Il figure depuis les années 70 sur la liste des 10 bestsellers Jeunesse de Publishers Weekly.
Spike Jonze : «Ce livre se nourrit de sentiments juvéniles authentiques, et il les prend au sérieux. On refile aux enfants tant d’histoires fabriquées et malhonnêtes qu’ils s’attachent forcément à celles qui parlent vrai. À cet âge-là, j’étais heureux d’apprendre que d’autres gamins vivaient les mêmes expériences que moi et se faisaient les mêmes réflexions.»
Max Records, 12 ans, qui fait ici ses débuts dans le rôle de Max, confirme : «Ce livre nous décrit tels que nous sommes. Les enfants s’y sentent respectés, ils y retrouvent tout ce qu’ils vivent durant leur jeunesse… et après.» C’est cette notion «d’après» qui retint l’attention de Jonze et le décida à adapter le livre en amplifiant et prolongeant son intrigue et en explorant plus en profondeur le monde de Max, le décor de son aventure et l’impulsion première qui préside à son grand voyage. Jonze pouvait ainsi, par ce biais, examiner de plus près ces Maximontres volatils et tellement expressifs qui incarnent «les émotions débridées de Max et de nous tous.»
Les possibilités étaient proprement illimitées… Jonze choisit le romancier Dave Eggers, autre grand fan du livre, pour élaborer avec lui le scénario, choix d’autant plus original qu’Eggers n’avait encore jamais écrit pour le cinéma. Collaborateur de longue date du réalisateur, le producteur Vincent Landay n’est pas surpris : «Spike s’est fondé sur sa connaissance personnelle de Dave, dont il savait la sensibilité et le point de vue conformes à sa propre vision des personnages. Spike aime exposer les gens à des situations nouvelles car cela aboutit souvent à des résultats d’une grande fraîcheur.» Les deux collaborateurs rencontrèrent Maurice Sendak dans sa maison du Connecticut pour lui exposer leur conception et l’assurer de leur adhésion aux valeurs et principes directeurs du livre.
Dave Eggers : «Nous voulions entraîner le spectateur dans le monde intérieur d’un enfant. Le cinéma donne souvent une vision édulcorée de l’enfant. Il lui dénie sa folie, il l’assagit à l’excès. Nous trois nous souvenions fort bien de ce que nous étions à l’âge de Max, de nos élans impulsifs et des ennuis qu’ils nous avaient causés. Nous comprenions Max, nous n’avions pas besoin d’un pédopsychiatre pour connaître les pensées et les croyances d’un enfant. Nous les vivions dans nos tripes.» Spike Jonze : «Dave est un écrivain très discipliné. Lorsqu’il bute sur un obstacle, il insère un marque-page et continue à écrire, alors que moi, je m’acharne dessus jusqu’à ce que je trouve la solution.» Et Eggers d’observer : «La méthode de Spike est on ne peut plus organique. J’ai souvent eu le sentiment d’être un facilitateur qui l’aidait à mettre ses idées sur le papier et à remplir les blancs.»
Spike Jonze : «J’étais d’abord soucieux de comprendre Max et ce qui se passait dans sa vie. J’avais le ferme désir de prendre cet enfant au sérieux, mais Maurice m’a mis en garde : «Surtout, ne te laisse pas obnubiler par le côté «lourd» de l’enfant ; focalise-toi sur son imagination, sa joie de vivre.» Nous ne nous sommes pas préoccupés de savoir si le film s’adresserait plutôt aux jeunes qu’aux adultes, ou vice versa. Nous sommes allés de l’avant en nous fiant à notre inspiration.» Sendak, qui figure parmi les producteurs du film, fut étroitement associé au projet dès ses premières étapes.
Maurice Sendak : «Spike a tout de suite affiché un point de vue très clair. Le regard qu’il porte sur le livre correspondait totalement avec ma propre vision d’écrivain. Je lui ai fait confiance. Peu de gens ont son mordant, son intérêt pour l’histoire et le monde dont nous venons. Par sa merveilleuse folie et son esprit aventureux, il me rappelle les jeunes des années soixante, période exubérante et splendide.»
L’association Jonze/Sendak fut des plus heureuses, témoigne le producteur John Carls, qui travaille avec Sendak depuis 1992, date à laquelle tous deux fondèrent les Wild Things Productions : «Spike et lui sont très proches sur le plan artistique. Ce sont des penseurs audacieux et novateurs, qui bousculent nos idées reçues, des perfectionnistes infatigables qui s’investissent totalement dans le travail, mais qui ont gardé leur âme d’enfant, et par là même la capacité de dialoguer avec les jeunes.» Le résultat final est le produit de l’imagination et des souvenirs personnels de Sendak et Jonze. Ainsi que le résume ce dernier : «Maurice a construit son livre sur des thèmes et des émotions enfantines qui lui sont propres, et j’ai pris le relais.»
Maurice Sendak : «Spike est un jeune homme incroyablement doué et courageux. Il n’a pas voulu faire de Max et les Maximonstres un pieux hommage au livre ; il en a tiré un film qui lui appartient en propre, ce qui fait de lui un vrai cinéaste et un authentique artiste. J’aime ce film. Il est original».
Les émotions qu’il exprime, ses valeurs, ses images sont aussi pertinentes que celles du livre. Spike non propose son Max, qui n’occulte pas le mien, et il le fait d’une façon brillante, moderne, qui enrichit et embellit le livre. Le film et les livres sont deux oeuvres très différentes. Je les aime toutes les deux.»
Pages de l'article
- Synopsis
- Nous avons tous en nous quelques chose… d’un Maximonstre
- Max et les Maximonstres : Le look, l'ambiance, le souffle, l'ampleur
- Les voix et personnalités des Maximontres
- Et c’est alors qu’il découvrit le domaine des Maximonstres…
- La critique d'Alana Chantelune
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