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Imaginales 2011 : les comptes-rendus !

Par Gillossen, le 3 juin 2011 à 17:42

Des dragons, encore des dragons, toujours des dragons...

Vendredi 27 mai, café littéraire sur le thème des dragons

Modéré par Stéphanie Nicot avec Robin Hobb, marraine du festival, Marie Charlotte Delmas, auteure du légendaire des dragons, Xavier Mauméjean auteur de Rosée de feu et Maryline Weyl auteure du Grimoire des dragons.

Le débat commence avec la question de l’existence des dragons, Marilyne Weyl fait comme s’ils existaient et part à la recherche de preuve de leur existence. Son livre qui est constitué d’illustrations et de textes, se situe du côté de l’imagination et de l’invention. Il ne s’agit pas d’une source s’appuyant fidèlement sur la tradition littéraire. Pour avoir une idée, voici le blog de l’auteure.

A contrario, Marie Charlotte Delmas se place du côté de l’histoire littéraire du dragon, de la mythologie, elle fait référence à Pline le jeune, Ambroise Paré… La mythologie prend sa source dans la réalité ; les dragons ont bien existé mais pas sous la forme qu’on imagine. Le dragon peut prendre des formes multiples. Il est très probable que les ossements des dinosaures aient été retrouvés et que ces ossements aient été pris pour des ossements de dragons. Hérodote notamment a été pour beaucoup dans la création de cet animal, qui n’est pas plus monstrueux qu’un éléphant pour nous.
A la Renaissance, il y avait beaucoup de dessins de dragons, les marchands faisaient des dessins de basilic, de vouivre, etc... Anecdote au 19ème siècle du grand puits de Marseille bouché : La légende raconte que, jadis, Marseille était alimenté d’eau par un grand puits qui était dans les environs de l’église de la Major. A une certaine époque, on fit des canalisations pour faire venir l’eau de l’Huveaune et on perdit ainsi l’habitude de se servir du grand puits, dans lequel on laissa jeter les débris de cruche et autres fragments de vases de toutes sortes. Mais un jour, la communauté regretta de s’être privée des services de ce puits, et elle résolut de le faire curer, pour qu’on pût venir de nouveau y puiser l’eau d’alimentation de la ville. Or, un des puisatiers descend dans ledit puits en bonne santé, et très dispos, quand tout à coup on l’entend pousser un grand cri et on voit qu’il tombe mort. Un de ses camarades lui succéda ; il eut le même sort. Un troisième succomba d’une façon identique. On suspendit donc les travaux de curage de ce puits, qui est resté désormais sans emploi ; mais, préoccupés de ces morts subites, les marseillais voulurent savoir à quelle cause elles étaient dues. Ils apprirent qu’il y avait dans ce puits un basilic, c’est-à-dire un serpent redoutable et monstrueux, dont le regard seul est mortel pour les humains ; les ouvriers qui étaient descendus dans ce  puits, avaient vu ce regard et étaient tombés sidérés par se terrible malignité.  

Autre axe, autre point de vue : Xavier Mauméjean a écrit un roman dans un cadre réaliste qui est celui de la guerre 39/45 du point de vue japonais. C’est un roman à la gloire des kamikazés, les combattants qui attaquaient des militaires en se sacrifiant pour devenir des armes. Xavier Mauméjean a été au Japon et a travaillé pendant 4 ans avec une famille japonaise ayant subie les conséquences de cette guerre. Le cadre est réaliste, à une différence près : au lieu de piloter un avion, les kamikazes pilotent des dragons ; le dragon faisant apparaître de manière plus forte le terrible et le merveilleux de la situation.

Enfin, dans l’univers de Robin Hobb, les dragons à l’origine étaient des serpents. En grec « Dragon » signifie serpents. Ainsi Robin Hobb renoue avec l’étymologie et une partie de la tradition iconographique du dragon.
Ses serpents s’enfouissent, hibernent et éclosent, mais ces dragons ont des difficultés, ils ne sont pas triomphants. Robin Hobb prend le lecteur à rebours et joue avec ses attentes.

Puis on se demande à quelle fin le dragon est utilisé dans les romans de Robin Hobb et Xavier Mauméjean.
Dans Rosée de feu, il y a beaucoup de faits historiques réels et de petits à côté. Du côté des faits historiques et réalistes : il y a un grand respect pour ceux qui combattent et par exemple on voit les kamikazes jouer au base ball entre chaque mission suicide et c’est véridique. Le roman met aussi en avant l’individualisme et l’individualité, ce qui crée une complication avec l’ordre établi japonais. C’est un essai pour se rapprocher de la pensée japonaise et des japonais, mais Xavier Mauméjean conclue que sa recherche l’a aidé à comprendre que nous ne pourrons jamais comprendre le Japon et sa façon d’essayer des les comprendre est d’écrire un roman de fantasy !
En ce qui concerne Robin Hobb, l’utilisation du dragon est une manière de nous faire réfléchir sur les notions de courage et de liberté mais aussi au sujet de la différence dans une certaine mesure. Le dragon est un grand prédateur, il est au sommet de la chaîne alimentaire, le dragon est arrogant et pense que l’humain est à son service.

Le café littéraire se termine par une anecdote citée par Xavier Mauméjean : quand Marco Polo était à la cour de Kubilaï Khan, on lui a montré un rhinocéros, il écrit dans son journal : « Aujourd’hui j’ai vu une licorne, elle n’était pas charmante du tout ».

Favrielle.

  1. Le compte-rendu global
  2. Des dragons, encore des dragons, toujours des dragons...
  3. Présentation de l'anthologie 2011
  4. A la rencontre des Elfes...
  5. Déjeuner avec Charlotte Bousquet

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