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La Bedondaine des tanukis

ISBN : 979-103870290-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Hisashi, Inoue
Traduction : Lalloz, Jacques

Dans le riche comté d’Awa, les humains cultivent l’indigo tandis que les tanukis multiplient farces et métamorphoses.
Pas un jour ne passe sans qu’un habitant ne soit victime d’une de leurs facéties : ils se transforment en bouilloire inépuisable, en pont de pierre (gare au plongeon si on se risque à l’emprunter), voire en humain (au risque d’être trahis par leurs yeux cernés de noir ou la queue qui dépasse). Leur génie bienveillant est sans limites.
Aussi, lorsque l’infâme intendant du gouverneur menace d’enlever Omiyo, la fille du maître teinturier, c’est un tanuki qui vole à son secours. Pompoko pon ! C’était compter sans la fourberie ancestrale des renards qui ne sont jamais loin…

Critique

Par Gillossen, le 08/04/2025

Si vous avez un faible pour les récits où folklore et malice s’entrecroisent finement, La Bedondaine des tanukis d’Hisashi Inoue pourrait bien vous faire de l’œil.
Publié aux éditions Zulma en 2024, ce roman nous plonge dans un Japon féodal où les tanukis, ces espiègles créatures métamorphes, jouent des tours aux humains, mais se retrouvent parfois pris à leur propre jeu.
L’intrigue prend place dans le comté d’Awa, réputé pour sa production d’indigo. La vie y suit un cours paisible jusqu’à ce que l’intendant du gouverneur décide de mettre la main sur Omiyo, la fille du maître teinturier Yamatoya Moémon. C’est alors qu’intervient un tanuki particulièrement audacieux, semant pagaille et illusions pour déjouer les desseins de l’oppresseur. Mais au fil du récit, une romance inattendue entre un tanuki et une humaine vient brouiller les frontières entre les deux mondes, ce qui ajoute une dimension plus sensible à un récit haut en couleur.
Dès les premières pages, le ton est en effet donné : nous avons affaire à une farce colorée, qui n’oublie pas au passage une certaine critique sociale. Par le biais des métamorphoses de ces créatures et des quiproquos qui en découlent, Hisashi Inoue dresse un portrait savoureux d’une société où l’ordre établi vacille sous les pitreries des esprits. L’écriture, fluide et pleine de verve, rappelle les contes populaires, avec une mise en scène vivante et des dialogues pétillants. Notons que ce ton exubérant pourrait ne pas convenir à tous les lecteurs, certains pouvant trouver l’humour trop débridé ou les situations parfois excessives.
S’agit-il de fantasy ? Si l’on entend par là un monde où le surnaturel s’intègre sans surprise au quotidien, alors oui, La Bedondaine des tanukis s’inscrit dans cette tradition qui fait la part belle aux yōkai et autres créatures du folklore japonais. En revanche, ceux qui cherchent une aventure épique ou un système de magie codifié risquent d’être déroutés. Le roman se rapproche davantage du réalisme magique, à l’instar des œuvres de Kenji Miyazawa ou des films du Studio Ghibli, notamment… Pompoko.
Le charme du récit repose aussi sur ses personnages attachants, qu’ils soient humains ou animaux. Moémon, artisan dévoué, incarne la sagesse et la patience face aux ambitions démesurées des autorités. Omiyo, quant à elle, ne se contente pas du rôle de demoiselle en détresse et montre une belle détermination. Mais ce sont les tanukis qui volent la vedette, aussi bien par leur espièglerie naturelle que par leur capacité à déjouer les plans les plus retors.
La Bedondaine des tanukis s’avère une lecture réjouissante, ancrée dans une tradition japonaise teintée d’humour. Le roman offre un voyage dépaysant et un bel hommage à tous ces éléments. Une curiosité à découvrir, surtout si vous appréciez les récits où l’imaginaire s’invite sans crier gare dans le quotidien.

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