Dans La Boussole d'Or sortie mercredi au cinéma, une scène dans laquelle Mme Coulter gifle son deamon singe pourrait bien choquer les fans du livre. Pourquoi ? Parce qu’un deamon est, en résumé, la manifestation physique de l’âme d’une personne. Autrement dit, le taper reviendrait à se taper soi-même, et d’ailleurs, quand elle le gifle, une marque rouge apparaît sur sa propre joue. C’est un acte encore pire que de toucher au deamon d’un autre individu.
Un outrage auquel le réalisateur Chris Weitz apporte la plus efficace des réponses : c’était l’idée de Philip Pullman. Et ce dernier acquiesce pleinement la chose. C’était amusant s’en explique-t-il, quand l’idée lui ait apparu, elle l'a de suite séduite.
Il a pensé que la retranscription visuelle de ma réaction avec mon deamon était nécessaire suppose Nicole Kidman, qui incarne Mme Coulter, et il a imaginé ça. J’ai trouvé que c’était astucieux. Cela montre bien qu’elle lutte avec elle-même, qu’elle est embarrassée, pour la première fois de sa vie.
Pour éviter tout conflit avec les associations de défense des animaux – il y a déjà assez des communautés religieuses – précisons bien que la pauvre Nicole Kidman devait jouer (et donc donner une claque) avec une marionnette verte, laquelle devrait ensuite être transformée en singe dorée sur ordinateur. Comme si cela n’était pas assez, Weitz s'est déclaré ami des singes. Il y a eu des singes dans chaque film que j’ai réalisé, et alors que j’ai la plus grande star d’entre tous, il est virtuel. Mais il conçoit volontiers qu’il y ait des avantages à cela : certains ont une odeur absolument épouvantable !

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