Comme nous vous l'annoncions ici , c'est demain jeudi 22 octobre 2015 que vos libraires préférés ouvriront les cartons contenant la suite de la Fraternité de l'Anneau. Soyez gentils avec eux, les cartons sont lourds et le livre copieux.
Pour vous aider à prendre patience tout en vous mettant en appétit, je vous donne une phrase du chapitre 2.
Mais j'entends, sur cette seule phrase, vous faire un cadeau : elle contient à elle seule tous les reproches que certains ont pu rencontré dans leur parcours de lecture ; elle est longue, descriptive, il ne se passe pratiquement rien et ça ne fait pas avancer l'action.

Et pourtant, cette phrase, je vous demande de la lire, lentement, et de former des images sur les mots, d'imaginer le vert, d'imaginer le vent, d'imaginer le soleil. Je vous demande de transformer les mots pour créer votre cinéma personnel et ressentir votre propre frisson devant ce qui apparaîtra devant vous.

Devant eux, dans l'Ouest, le monde était au repos, gris et informe ; mais comme ils regardaient, les ombres de la nuit fondirent, tandis que revenaient les couleurs de la terre éveillée : le vert se déversait sur les vastes prairies du Rohan ; les brumes blanches miroitaient dans les vallées torrentueuses ; et au loin sur la gauche, à trente lieues ou plus, bleues et pourpres s'élevaient les Montagnes Blanches, leurs hautes flèches de jais couronnées de neiges étincelantes, rosies par le jeune matin.

Si vous avez déjà vu le passage de la nuit au jour, la façon dont les ténèbres cèdent devant le soleil qui apportent les couleurs, la chaleur et la vie, vous savez quelle magie cela représente. Sinon, vous avez maintenant un exemple de la façon dont les poètes parlent de l'aube et de ce qu'elle représente.
Et comme vous avez été sages, d'autres extraits pourraient vous être proposés bientôt, ainsi qu'il en avait été l'an dernier.

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