Vous êtes ici : Page d'accueil > Interview exclusive

Retour sur 15 ans de fantasy jeunesse avec Erik L’Homme

Par Izareyael, le mardi 17 novembre 2015 à 23:20:36

Terre-Dragon tome 3Il arrive que l’actualité du monde réel nous passe toute envie de parler des mondes imaginaires qui nous occupent d’ordinaire dans ces pages… Mais c’est aussi le moment où nous pouvons en avoir le plus besoin, pour voir d’autres choses ou imaginer d’autres façons de les voir. Et la vie reprend son cours comme elle peut.
C’est pourquoi nous vous proposons cette interview d’Erik L’Homme, auteur renommé de séries comme Le Livre des étoiles, Phaenomen ou encore A comme Association (coécrite avec Pierre Bottero). Nous avons pu le rencontrer aux Imaginales en mai 2015 et vous proposons de découvrir cette conversation à l’occasion de la parution du dernier tome de sa nouvelle trilogie, Terre-Dragon, disponible en librairie depuis le 5 novembre. Avec ce tome, l’auteur boucle un cycle d’écriture commencé en 2001 avec le désormais célèbre Livre des étoiles : cela nous paraissait un moment opportun pour revenir sur ces quinze années de livres pour la jeunesse !
Merci à Erik L’Homme pour cet entretien.

Discuter du Livre des étoiles sur le forum
Discuter de A comme Association sur le forum

L'interview

Commençons par évoquer vos deux dernières parutions, les deux premiers tomes de Terre-Dragon… Après un détour par le space opera, la SF, la fantasy urbaine et d’autres genres encore, c’est un retour à la fantasy qui vous a fait connaître avec Le Livre des étoiles il y a quinze ans ?
Ce n’est pas seulement un retour à la fantasy, mais aussi un retour à mon public d’origine. Ces derniers temps, une majorité d’auteurs s’adressent à une tranche d’âge un peu plus âgée de la jeunesse : les ados, ceux qu’on appelle les young adults ; je trouvais dommage qu’on oublie les préados, les enfants à partir de neuf ans… C’est une belle tranche d’âge, c’est là où se décident énormément de choses pour la suite ! J’ai donc eu envie de revenir vers eux avec de la fantasy… Mais c’est peut-être la première fois que j’écris de la fantasy pure, en quelque sorte, puisqu’elle n’est pas « polluée » par des rappels, comme dans Le Livre des étoiles, aux ordinateurs, au cinéma, au Nutella… Non, là, on est dans un vrai univers complètement autre et sauvage.
De plus, j’ai eu le sentiment de boucler une boucle : quinze ans, c’est un cycle. J’ai commencé avec de la fantasy pour un jeune public et j’achève ce cycle avec de la fantasy pour un jeune public. Avec beaucoup de clins d’œil d’ailleurs vers Le Livre des étoiles, qu’ont repéré ceux qui l’avaient lu. De quoi sera fait le prochain cycle, je ne sais pas, mais ça y est, j’ai le sentiment d’avoir achevé le premier – quelque chose de circulaire, de rond.
En effet, on voit également le retour de beaucoup de thèmes souvent présents dans vos livres mais déjà particulièrement dans Le Livre des étoiles, par exemple le rapport à la nature et à l’environnement.
Oh, je ne me fais pas d’illusions, l’œuvre d’un auteur n’est ni plus ni moins que la déclinaison de ses obsessions ! Que l’on retrouve mes obsessions dans tous mes livres, c’est… presque rassurant !
Et notamment la relation d’apprentissage, le fait qu’il y ait transmission, l’initiation, la quête… des thèmes très fantasy !
Oui, exactement !
Beaucoup de vos héros – et vous avez écrit que c’est à ce genre de personnage que vous vous identifiez vous-même quand vous aviez leur âge – sont un jeune garçon normal a priori, mais qui se découvre une exception par rapport à d’autres : pour reprendre les exemples de Terre-Dragon et du Le Livre des étoiles, Ægir est un métamorphe et Guillemot avait des aptitudes magiques particulières…
Sachant qu’il y a une autre divergence et un point commun entre Guillemot et Ægir. Tout d’abord, Guillemot est un petit garçon comme les autres ; Ægir, lui, a vécu toute sa vie dans une cage – quand même pas ce qu’il y a de plus normal ! Quand il sort, un peu comme quand Guillemot déclenche des phénomènes magiques involontairement et se lance à la recherche de la vérité, une dynamique se met en place qui dépasse très largement sa propre vie et sa propre quête. C’est comme si l’histoire de tout un groupe se remettait en marche. C’est encore plus fort avec Ægir : à partir du moment où il s’échappe de sa cage, on a l’impression que l’histoire du royaume se remet en marche et toute une série d’événements vont tomber en avalanche et aboutir, à la fin de la trilogie, à ce que le visage du royaume ait changé. C’est exactement ce qu’il s’est passé dans Le Livre des étoiles.
Ægir est un jeune garçon auquel son corps échappe, il a l’impression de devenir un monstre et doit apprendre à vivre avec cette nouvelle personne qui est lui… Est-ce que c’est une parfaite métaphore de l’adolescence pour vos lecteurs ?
Tout à fait, il est à l’aube de l’adolescence, entre douze et treize ans, et c’est en effet le début de la transformation…
Pas très optimiste comme vision de l’adolescence !
Oh, mais l’adolescent est un monstre ! (rires) Heureusement, c’est transitoire !
Pour revenir à l’idée de transmission qui revient dans vos écrits, est-ce parce que cette notion vous est chère que vous écrivez pour la jeunesse ? C’est une notion que l’on voit moins à destination des adultes, du moins pas du tout de la même façon.
Si j’écris pour la jeunesse, ce n’est pas parce que j’aime particulièrement écrire pour de la jeunesse, mais parce que les histoires que j’aime raconter trouvent leur sens auprès de la jeunesse. Ce sont des histoires d’éveil à soi-même et au monde qui nous entoure, des histoires de transmission et d’initiation, bref, tout ce qui touche le monde de l’enfance et de l’adolescence. Quand on est adulte, il existe bien entendu des initiations, mais elles doivent être plus brutales pour que cela change quelque chose. Quand on est adulte, on est monolithique, pour le meilleur et pour le pire.
Les enfants ont plus la possibilité de se tromper, d’apprendre de leurs erreurs…
Et de changer.
En parlant de changement, je pense à la série que vous avez écrite avec le regretté Pierre Bottero, A comme Association. Vous précisez dès la préface qu’elle est très différente de ce que vous et Bottero aviez pu faire auparavant, et en effet, on y trouve par exemple un humour très différent, avec beaucoup de références à d’autres auteurs de fantasy et de SF, ou de nombreux jeux de mots… Est-ce que c’est un style que vous pourriez reprendre ou développer pour un de vos prochains livres ?
Je pense que chaque histoire dans laquelle je me lance s’environne de ses propres codes et de sa propre structure narrative.
Il y a énormément de vertus à l’ennui, à commencer par la possibilité et la nécessité d’imaginer et de se construire des histoires. Je ne sais pas d’ailleurs ce que donneront les générations d’aujourd’hui qui ont les moyens technologiques de remplir chacune de leurs minutes : j’appartiens encore à la génération où il n’y avait pas tant d’écrans ; soit on jouait, soit on lisait, soit on rêvassait, il n’y avait pas de possibilité d’échapper à l’ennui. Mais je déteste m’ennuyer, c’est-à-dire que je ne trompe pas l’ennui, mais je l’utilise. Il est donc hors de question pour moi qu’une série ressemble à l’autre, pas seulement en fonction du genre dans lequel je vais l’inscrire, mais aussi de la manière dont je vais la traiter narrativement. Dans Phænomen, je découpe les chapitres d’une façon très particulière, par exemple.
Oui, ici nous parlons surtout des points communs, mais précisons que chaque série a évidemment sa propre personnalité.
Exactement. Dans Terre-Dragon, c’est un peu particulier, j’ai vraiment fait un clin d’œil au Livre des étoiles, essayé de retrouver ses codes : beaucoup de petits chapitres, une écriture assez efficace et nerveuse, pas d’originalité comme il peut y en avoir dans Phænomen ou A comme Association… un retour aux classiques.
Qu’est-ce que cela fait de revenir comme ça à ce que l’on a écrit quinze ans plus tôt ?
C’est difficile… Je me rends compte justement que le prochain cycle sera nécessairement différent… difficile de revenir volontairement en arrière, en quelque sorte.
Pour le space opera Le Maître des Brisants, par exemple, vous aviez fait cela : c’était à l’origine un diptyque, et vous aviez sorti un troisième tome des années après. Il était extrêmement différent des deux premiers.
Oui, c’était vraiment conçu comme un diptyque – d’ailleurs, la version poche regroupe les deux premiers tomes – mais quelque chose me dérangeait, elle n’était pas complète, et j’ai ressenti le besoin, longtemps après, de lui donner un troisième tome. Et j’en ai profité pour écrire un troisième tome qui remettait totalement en question tout ce que l’on avait cru comprendre dans les deux premiers.
Il donnait une dimension tout à fait différente à la série, avec des aspects un peu mystiques.
Un petit peu comme si dans les deux premiers tomes on était resté au niveau du sol et que dans le dernier on avait un zoom arrière qui permettait de découvrir tout ce qu’on ne voyait pas parce qu’on était trop près des choses.
Puisque vous avez écrit dans des genres très différents, on le voit, est-ce qu’il y a quelque chose que vous aimeriez explorer maintenant ?
Je ne sais pas… je vais répondre avec une paraphrase : rien de ce qui est littéraire ne m’est étranger. J’ai envie d’essayer de toucher à tout ce qui m’intéresse dans la littérature. Il faut se donner les moyens de sa politique et avoir la politique de ses moyens…
Certains auteurs restent toujours dans le même créneau…
Et racontent toute leur vie la même histoire, oui. C’est une difficulté, c’est un exercice aussi, mais très différent de ce que je veux faire.
Vous avez beaucoup voyagé et cela vous a très souvent inspiré pour vos livres. On pense ainsi aux Contes d’un royaume perdu, rapportés de Chitral, et dont on retrouve des traces dans beaucoup de vos histoires. Pensez-vous aujourd’hui à d’autres voyages qui vous inspireraient aussi ?
D’autres voyages « exploration », oui, je ressens le besoin de remonter sur mon cheval et de repartir en quête… Pas pour refaire ce que j’ai fait au début de ma vie d’homme avec tous ces voyages un peu fous à l’autre bout du monde (comme la recherche de l’Homme sauvage au Pakistan, racontée dans Des pas dans la neige, NDLR), mais d’autres voyages ouvrant sur la compréhension du monde et approfondissant celle que l’on a de soi-même. Une petite remise en question au mitan de ma vie… Je ressens ce besoin-là de repartir en quête, tout simplement.
Être toujours en mouvement, y compris intellectuel.
Voilà, pas seulement pour bouger, mais pour avancer vers quelque chose.
À propos du rapport entre le monde tel qu’il est et le monde littéraire tel qu’il est créé, on remarque dans vos livres, et particulièrement dans Terre-Dragon, le rôle du récit, des histoires qui se transmettent et de la littérature dans la formation. Par exemple, dans Terre-Dragon, le récit du scalde est non seulement en exergue de chacune des parties, mais est repris à un moment par les personnages pour les tirer d’un mauvais pas. Est-ce que ce rôle-là de l’écrit est prégnant pour vous ?
Oui, tout à fait. Quand j’ai écrit Le Livre des étoiles, j’ai commencé par travailler plusieurs semaines sur les runes et la magie runique, pour donner de vraies fondations à la magie utilisée dans la trilogie. D’ailleurs, tous mes lecteurs m’en parlent et y ont été sensibles. Eh bien, pour Terre-Dragon, j’ai passé plusieurs semaines à écrire dans son intégralité la Saga de Rosk-le-Borgne, une vingtaine de pages que l’on retrouvera d’ailleurs en bonus à la fin du troisième tome. Ensuite, j’en ai distillé plusieurs extraits dans les différents tomes.
Pour moi, ce royaume est structuré par trois choses : l’image d’un roi-dragon, que personne ne voit mais dont tout le monde ressent la présence et qui unit les différents peuples du royaume entre eux ; le long fleuve métallique qui le traverse, sur lequel ne flottent que les bateaux en pierre et qui constitue la colonne vertébrale du royaume ; et le troisième lien très fort est cette Saga de Rosk-le-Borgne qui sert de littérature commune à tous les peuples du royaume. Pour moi un récit mythique et fondateur poétique a autant d’importance qu’un fleuve métallique, version « commerciale » du lien qui peut unir les gens, et que l’idée d’un roi-dragon qui, pour reprendre la terminologie fonctionnelle qui parle aux médiévistes dont je suis (celle proposée par les travaux de Georges Duby, NDLR), représente la royauté, le premier des trois ordres.
D’ailleurs, d’où vient cette idée du fleuve métallique et des pierres ? C’est une image assez saisissante…
C’est une image qui m’avait marqué quand j’étais enfant – revenons à l’essentiel, tout part de l’enfance ! Je l’ai empruntée à un récit mythologique celte dans lequel un dieu part sur une auge de pierre sur l’océan. J’ai aimé cette idée de pierre qui flotte. Mais comme je ne peux pas m’empêcher d’être bassement matériel, j’ai pensé que la pierre ne flotte pas et qu’il fallait forcément qu’il y ait autre chose que de l’eau : du métal liquide froid, comme du mercure.
Vous parlez d’une société structurée par ces trois grands piliers, mais elle apparaît alors assez figée. C’est d’ailleurs souvent le cas en fantasy, on en revient très souvent au cliché du Moyen Âge éternellement figé dans une société immuable… Est-ce que vous pourriez imaginer une fantasy d’inspiration médiévale avec une société en mouvement, comme c’était en réalité le cas de notre Moyen Âge ?
C’était une société en mouvement, mais une société ordonnée. Il ne faut pas confondre les deux. Ainsi, aujourd’hui, on a l’impression d’être dans une société en mouvement, mais elle n’est qu’agitée ; elle donne l’impression d’être libre et elle n’a jamais été aussi figée : si on n’est pas fils ou fille d’acteur ou d’actrice, on ne fera jamais de cinéma, etc. Et surtout, elle n’est ordonnée autour de rien – il n’y a plus aucun ordonnancement.
Au Moyen Âge, société très ordonnée – et là, le médiéviste que je suis prend sa défense –, il y avait paradoxalement beaucoup plus de libertés, mais conçues différemment. Il y avait énormément de filtres protecteurs de l’individu par rapport à un pouvoir qui avait la capacité d’être total et oppressif. Si je prends des exemples emblématiques, un criminel avait la possibilité de se réfugier dans une église, un artisan avait celle de trouver protection auprès de la guilde de son corps de métier, des villes pouvaient exhiber des lettres qui les exemptaient d’impôt… il y a avait toute une série de strates intermédiaires. Après, bien entendu, le Moyen Âge a duré très longtemps, plus de mille ans, et s’est sclérosé, a pris beaucoup de travers, évidemment, mais sur le principe, il n’y avait pas moins de libertés qu’aujourd’hui, elles étaient simplement pensées différemment. Le Moyen Âge était une période d’autant moins figée que les gens étaient sans arrêt sur la route. Il suffit de regarder les chroniques de l’époque, avec des pèlerinages à droite et à gauche. On imagine une société peureuse et terrée dans de pauvres masures, mais pas du tout !
Pour revenir à la question, la fantasy permet tout, c’est un formidable espace de liberté. Moi ce qui m’intéresse, ce n’est pas de sortir forcément des choses que j’aime : les tableaux, les structures… j’aime jouer avec ça. Mais qu’un autre auteur joue avec autre chose, c’est très bien, la fantasy le permet. J’aime cette idée de déclinaison d’univers qui peuvent nous renvoyer à nous-mêmes et nous interroger. Par exemple, pour rester sur Terre-Dragon, tiens, il y a des tribus et des clans différents qui vivent ensemble dans un même royaume sans se taper sur la gueule. Ah bah mince, comment ils font ?! Eh bien, il y a le principe unificateur du roi-dragon, le principe unificateur du fleuve qui permet les échanges, etc., et il y a le principe fédérateur de cette littérature commune qui ouvre sur une mystique et un imaginaire communs.
Quand je disais tout à l’heure que le monde se remet en mouvement quand Ægir s’échappe de sa cage, c’est parce que c’est un royaume qui est, comme à la fin du Moyen Âge chez nous, figé dans des structures qui étaient censées l’émanciper mais qui en se sclérosant ont perdu leur sens ; les gens commencent à être paumés. Ça va donc être la fin d’un cycle et le début d’un nouveau qui va bouger les choses mais pas bouleverser l’ordonnancement de cette société.
Si je résume et schématise grossièrement, vous avez dit que réfléchir sur l’individu renvoie à une réflexion sur la société dans sa globalité et que la littérature et particulièrement la fantasy permet de réfléchir sur soi-même. Est-ce que toute fantasy est alors un acte politique, au sens premier du terme qui désigne la vie en société ?
La fantasy est, je pense, un acte politique dans le sens noble du terme, c’est-à-dire une interrogation sur la place de l’homme dans le monde qui l’entoure et la place des particularismes dans un contexte général. En fantasy, dans la grande majorité des cas, c’est l’histoire d’un royaume, d’une baronnie, bref d’un petit morceau qui va se dépatouiller dans un ensemble plus vaste.
Pour terminer sur cette idée de Moyen Âge, je me suis également amusé à bâtir pour Terre-Dragon une cosmogonie, un système religieux pour le royaume, qui est ternaire et reprend l’idée des trois ordres médiévaux : un dieu des mystères, le dieu qui sait et a donné la magie aux gens de Terre-Dragon ; le dieu de la foudre, guerrier, le dieu des forces brutales de la nature ; et la Dame, celle qui réconforte, celle qui soigne, celle vers laquelle on se tourne quand on n’est pas bien.
Une menace apparaît dès le premier tome de Terre-Dragon, la religion du Crâne. Ce que j’ai aimé développer, à travers les trois dieux de ma cosmogonie, ces deux religions, ces clans et tribus qui sont différents et ont leurs propres coutumes et usages qui ne valent pas plus les uns que les autres mais qui sont unis par des références littéraires communes, un grand axe métallique commun, etc. ; j’aime présenter la dimension plurielle du monde. Cette dimension plurielle se retrouve menacée par la dimension unique du Crâne dont les fidèles commencent à dire que les autres ont tort et qu’eux seuls ont raison. C’est à partir du moment où l’on se heurte à ce principe qui nie la pluralité du monde que les choses commencent à se fissurer. C’est là qu’il est nécessaire qu’une nouvelle quête se mette en place et que les choses se remettent en mouvement pour accoucher d’un monde différent, d’autre chose. Un monde nouveau et ancien à la fois.
Un monde nouveau créé à partir de l’ancien, en lien avec lui.
Voilà, c’est aussi, je crois, caractéristique de la fantasy, de ne pas rejeter ce qui est passé et d’en jouer. Il me semble que c’est aussi l’une des explications d’un engouement qui ne se dément pas pour la fantasy : on ne vit pas seulement dans un monde désordonné et agité, mais aussi dans un monde qui a fait de la nouveauté et du progrès des valeurs absolues, qui nous dit que ce qui était avant, ce n’était pas bien. Or, dans la fantasy, la nouveauté est souvent porteuse d’espoir mais aussi de danger, d’inquiétude, et il y a le côté rassurant des formes traditionnelles de vie. Je pense que le lecteur, inconsciemment, se sent bien aussi dans un monde qui ne s’amuse pas à brouiller les cartes en permanence. Le progrès vient s’ajouter aux traditions.
Merci pour cet entretien !

Propos recueillis par Izareyael


Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :