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Interview de Laura Gallego Garcia !

Par Aléthia, le lundi 22 septembre 2008 à 14:23:36

L'auteur des Chroniques de la Tour était ce week-end en dédicace sur Paris (comme nous l'avions annoncé dans notre rubrique Agenda), et nous ne pouvions pas laisser passer l'évènement !
Aléthia, nouvellement chargée de notre section Jeunesse, s'est donc chargée, samedi après-midi, d'interviewer Laura Gallego Garcia avec enthousiasme, laquelle s'est elle-même fort aimablement pliée à l'exercice.
Vous pouvez découvrir le compte-rendu de cet entretien ci-dessous. Au passage, notre concours concernant le tome 3 de son cycle est toujours en cours !

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Les questions et réponses !

Tout d’abord comment sont nées les Chroniques de la Tour ?
Lorsque j’ai commencé à écrire les Chroniques de la Tour, il ne devait y avoir qu’un seul tome. Les Chroniques de la Tour sont en cela différentes des Mémoires d’Idhun que j’ai construit dès le départ comme une trilogie. Pour les Chroniques de la Tour, je voulais avant tout écrire l’histoire d’une jeune fille qui a un ami invisible. Mais quand le livre est sorti, je me suis dit que c’était dommage de laisser l’histoire comme ça alors j’ai écrit un deuxième tome qui m’a permis de développer les personnages de Dana et Kai et d’introduire de nouveaux personnages. C’est aussi dans cette optique que j’ai écrit le troisième tome, pour continuer à donner de l’épaisseur à mes personnages.

Les Chroniques de la Tour est votre première série de Fantasy, pourquoi avoir choisi de vous tourner vers ce genre littéraire ?
Depuis que je suis toute petite, je lis de la Fantasy. C’est vraiment le genre qui me plait le plus et c’est pour ça que j’ai voulu en écrire à mon tour.

Votre cycle confronte toutes sortes de créatures bien connues issues du monde de la Fantasy : Elfes, Loup-Garous, Dragons, Sorciers, Mages Noirs, Licornes… Quels sont les ouvrages Fantasy qui vous ont le plus inspiré pour ces Chroniques ?
Il y en a beaucoup. J’ai lu énormément de livres et je considère que tous les ouvrages que j’ai lu ont eu de l’influence sur les Chroniques de la Tour et sur ma manière d’écrire. Certains lecteurs des Chroniques m’ont dit qu’ils avaient remarqué une influence des Dragon Lance sur la trilogie mais ce n’est pas une influence directe pour moi.

Vos romans laissent une part importante aux sentiments des héros, notamment Kai et Dana, ce qui distingue votre récit des autres ouvrages plus tournés vers l’action. Pourquoi avez-vous choisi de mettre ainsi les sentiments de chacun en avant?
En tant que lectrice de Fantasy, j’ai souvent trouvé qu’il n’y avait pas assez de sentiments et que les personnages semblaient avoir un cœur de pierre. L’absence de sentiments m’a manqué en tant que lectrice. Les personnages des Chroniques de la Tour sont en pleine adolescence, une période où les sentiments sont vraiment exacerbés. J’ai donc voulu mettre l’accent la dessus car avant tout j’ai écrit ces Chroniques pour raconter l’histoire de Kai et Dana, d’où la prévalence de leurs sentiments sur l’action. Au début, j’ai même pensé que la Vallée des Loups ne serait pas publiée justement parce que j’avais trop mis en avant les sentiments de mes personnages. On m’avait même dit que cela ne se faisait pas d’écrire de la Fantasy en mettant plus en avant les sentiments que l’action. Mais d’autres personnes, au contraire, m’ont dit que la Fantasy avait besoin de ça. Travailler des personnages qui sont loin des archétypes enrichit la Fantasy.

Dana est confrontée très tôt à la réalité de l’Autre Monde et l’on sent tout au long du récit que vivre est pour elle un sacrifice, comme si elle était en permanence dans l’attente de sa propre mort. Pourtant, Kai ne cesse de la pousser à vivre. Pourquoi avez-vous choisi de placer Dana dans cette dualité permanente ?
C’est la relation de Dana avec Kai qui a définit son caractère. Cette dualité vient de l’histoire elle-même car Kai est un personnage de l’Autre Monde. Etant tombée amoureuse de lui, Dana ne peut que se trouver dans cette dualité permanente. Quand j’ai écrit le premier tome, je me suis dit que Dana pourrait tomber amoureuse d’un personnage appartenant au monde des Vivants. J’avais même pensé à Fenris mais je me suis dit « Non c’est pas possible ! C’est Kai et Dana ! »

Dana et Kai, Fenris et sa compagne sont des couples hors du commun par bien des aspects. Néanmoins, ce qui transparaît de vos écrits est cette volonté d’aimer au-delà des différences. Ce thème de la mixité est donc très présent tout au long de votre trilogie, avez-vous cherché à transmettre sciemment un message de tolérance au-delà du récit à l’attention des lecteurs ?
Je n’écris pas pour transmettre des messages mais parce que j’adore écrire et raconter des histoires. Je ne veux pas enseigner ou donner des leçons aux gens mais s’il y a des choses qui transparaissent, c’est grâce à l’histoire. Ce que j’aime dans la Fantasy, c’est qu’il y a beaucoup de races et d’espèces différentes et que ces espèces peuvent s’entendre. Ce qui, en fin de compte, me parait étrange car dans le monde réel, nous sommes tous humains et pourtant nous n’arrivons pas à nous comprendre et à nous entendre. Au final, je n’écris pas pour transmettre des messages, mais ce sont mes personnages et l’histoire qui peuvent le faire.

Tous les personnages de L’Appel des Morts sont influencés par une prophétie. Certains d’entre eux ne peuvent s’y soustraire, étant nés, comme Dana ou Saevin, pour réaliser la prophétie. Devant être là pour le Moment, ces personnages ne sont ils pas privés de leur libre arbitre ? Pourquoi avoir fait ce choix de leur imposer un destin ?
Pour moi, il y a quand même une liberté de choisir pour les personnages, car même si dans la prophétie certains savent ce qui va arriver, ils ne savent pas toujours l’interpréter, ils peuvent se tromper et donc en cela il y a toujours des possibilités. Le thème de la prophétie et du destin se retrouve dans beaucoup de mes livres mais je ne sais toujours pas si je crois ou non en un futur déjà écrit…


Les trois tomes des Chroniques de la Tour s’ouvrent chacun sur une citation de Paulo Coelho tirée de Brida. Cet ouvrage, toujours inédit en France, narre la quête de connaissance d’une jeune fille attirée par la magie. Pourquoi avoir choisi cet ouvrage comme fil conducteur de votre trilogie ? Existe-t-il un lien entre Brida et Dana ?
Non, pas du tout ! J’ai écrit la Vallée des Loups avant de lire Brida. Et quand j’ai lu Brida, j’ai découvert une phrase très belle qui m’a fait penser à l’histoire de la Vallée des Loups et je l’ai choisie pour ça. C’est pour assurer une continuité que j’ai cherché d’autres citations pour les tomes deux et trois.

Les éditions Baam ! annoncent pour Janvier 2009 la publication d’une préquelle à votre série, intitulée L’Elfe Fenris. Que pouvez vous nous dire sur ce nouveau roman ? Où se situe-t-il par rapport aux Chroniques ? Est-ce que ce nouvel opus nous offrira un nouveau regard sur les évènements qui se sont déroulés à la Tour ?
Pas vraiment, c’est une préquelle. C’est l’histoire de Fenris de sa naissance jusqu'à son arrivée à la Tour. C’est un tome qui permet surtout de mieux comprendre Fenris et ses réactions tout au long des Chroniques de la Tour.

En 2004, vous avez commencé une nouvelle trilogie intitulée Memorias de Idhun encore inédite en France. Est-ce qu’il est dans vos projets de la publier en France ?
Oui, les éditions Bayard vont la publier mais je ne sais pas quand. On m’a dit que ce serait pour l’année prochaine mais je n’ai pas la date exacte.

Après la parution cette année de Dos velas para el diablo, avez-vous de nouveaux projets en tête dans le domaine de la Fantasy ?
Oui , je suis en train d’écrire un livre qui s’appelle Alas Negras qui est en fait la suite de Alas de Fuego qui avait été publié en Espagne il y a quatre ou cinq ans. En fait, les lecteurs m’ont dit que c’était dommage de laisser le roman comme ça et que je devrais écrire une suite. C’est donc ce que je suis en train de faire. Quand à Dos Velas Para El Diablo, il va sortir chez Baam ! en juin prochain.

Aléthia tient à remercier Laura Gallego Garcia pour sa gentillesse et sa disponibilité, ainsi que tous les intervenants de chez Baam!, qui ont rendu possible cet entretien, et tout spécialement Jessica Boyer qui fut notre interprète.


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