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Dracula, l’Immortel, l’interview des auteurs !

Par Nak, le lundi 11 octobre 2010 à 10:05:11

DraculaA l'automne dernier, Elbakin.net rencontrait à Paris les auteurs de Dracula l'Immortel, Ian Holt et Dacre Stoker.
Dans cette interview désormais traduite, qui tombe finalement pour la sortie poche du roman au Livre de Poche, vous découvrirez ce qui a amené les auteurs à collaborer à la rédaction du roman, mais aussi comment ils se sont répartis le travail. Vous découvrirez comment l'héritage de Bram Stoker a bien été sauvegardé, dans cette oeuvre qui a réussi à mélanger à la fois l'histoire d'origine et les différentes modifications qui ont pu être apportées par la suite.
Que vous soyez fan du livre de Stoker ou plutôt fan des films sur Dracula, vous déciderez à la lecture de cette interview que ce nouveau roman est parfait pour vous... ou pas !

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L'interview traduite

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la création du livre, pouvez-vous nous l’expliquer en quelques mots ?
Ian : J’ai travaillé avec le Professeur Radu Florescu qui était le descendant du Prince Dracula et avec Raymond McNally qui a écrit le livre A la recherche de Dracula.
Grâce à mes liens avec eux, j’ai été invité à Dracula 97 à Los Angeles pour la célébration de la centième édition du livre du grand-grand-oncle de Dacre, Dracula. Quand j’étais là-bas, j’ai rencontré Bella Lugosi Jr. Et nous avons commencé à parler de comment le personnage que son père jouait et le personnage dont il était inspiré avait été en quelque sorte perdu, car quand le copyright a été perdu dans les années 1920, Dracula est tombé dans le domaine public et chacun pouvait faire sa propre version de Dracula. Toutes étaient différentes, certaines bonnes d’autres moins, mais aucune n’approchait la version de Bram, ni les thèmes, ni les personnages, pas même la progression de l’histoire, ou comment les choses s’étaient passées. Même la scène la plus effrayante de Dracula, quand un loup attaque une vieille femme, n’a été filmée qu’une seule fois dans toutes les versions qui ont été réalisées.
Donc j’ai regardé un peu autour de moi et j’ai vu tous ces livres, ces suites et aucuns n’était de l’un des Stoker, mais je me suis rappelé que Florence Stoker avait travaillé avec une équipe créative sur le Dracula de Bella Lugosi, donc il y avait un précédent dans la famille Stoker qui protégeait l’héritage de Bram et je me suis demandé : si j’appelle les Stoker aujourd’hui, pourrions-nous faire une suite, une vraie suite, qui rétablirait les droits d’auteurs et rendrait à Bram son héritage ?
Après quelques années, quelques membres de la famille Stoker qui avaient entendu dire que j’étais un scénariste pour Hollywood sont venus me voir et m’ont dit Vous savez ce qu’Hollywood nous a fait ?. J’ai finalement rencontré Dacre grâce à un ami commun. Je lui ai dit : Je sais que les droits d’auteurs n’ont plus cours, mais parfois il est possible de changer l’histoire. Je lui ai fait part de mon idée et la première chose qu’il a dite c’est que je devais être un peu fou mais nous avons continué à parler et, par chance il n’a pas raccroché, parce que faisant partie de la jeune génération il était plus ouvert. A la fin il a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi une idée aussi simple n’avait pas été réalisée avant, que c’était si fou que ça pouvait marcher. Et c’est comme ça que nous avons commencé.
Merci. Quelle histoire, et c’est juste à partir de cette idée toute simple que vous pouviez tirer l’étincelle d’une toute nouvelle histoire et d’une toute nouvelle aventure…
Dacre : La suite d’une aventure, plutôt qu’une nouvelle histoire. Nous préférons dire qu’il s’agit d’une suite avec les mêmes personnages dans un style similaire à celui que Bram aurait utilisé s’il était toujours là. Nous n’avons pas écrit dans le style de 1897, mais dans le style de 2009 pour que le lecteur moderne, surtout les jeunes lecteurs, puissent mieux l’apprécier.
Ian :Oui, parce que malheureusement tout le monde connait les films, mais il y a plus de gens qui ont vu les films que ceux qui ont lu le livre. Nous savions que le jeune lecteur avait probablement été forcé de lire le livre de Bram à l’école et selon les critères d’aujourd’hui c’est probablement une lecture un peu fastidieuse et lente. Selon les standards de 1897, c’était considéré comme un livre Pulp d’une lecture rapide, mais pour les standards d’aujourd’hui, c’est un style de lecture lent, donc nous avons voulu rassurer les jeunes lecteurs et les gens qui n’avaient pas lu ou avaient peur de lire le livre à cause de son style, et nous avons voulu dire c’est bon, venez et lisez notre livre, vous passerez un bon moment !
Dacre : Nous avons eu de bonnes critiques, disant que le livre était bien rythmé, était énergique…
Vous avez décidé d’écrire ensemble. Comment avez-vous travaillé ensemble ? Aviez-vous des rôles spécifiques ?
Dacre : Une partie de mes forces compense une partie de mes faiblesses. Je n’avais jamais écrit de livre avant mais je suis fort en organisation. Étant instituteur et entraineur sportif, on m’a formé à organiser mes cours et mes entraînements sur des sessions d’un an, et quand on parlait de ce que l’on voulait intégrer au livre (les intrigues, les intrigues parallèles ou les personnages) sur une période de quelques mois, je mettais en place une grille d’organisation qui nous mettait dans une bonne position pour dire : Je vais écrire là-dessus, Ian va écrire sur ça et ensuite on le mélangera.
Toutefois pour en arriver là, Ian m’a dit que je devais d’abord aller au musée Rosenbach et trouver les notes de Bram. Dans ces notes, il fallait que je cherche les choses qui n’avaient pas été intégrées au livre de Bram et une de ces choses-clés était la liste des personnages qui apparaît en fait au dos du livre et qui montre l’inspecteur Cotford. Une fois que j’ai vu ça, j’ai réalisé qu’il n’y a pas de policier dans Dracula et que nous devions l’intégrer au nôtre. Deux choses nous ont aidés à comprendre comment développer cette partie de l’intrigue pour créer le mystère qui entoure l’inspecteur Cotford qui enquête sur les meurtres de Jack l’Éventreur, en combinant ces meurtres avec la chasse au vampire. Je vais laisser Ian vous développer un de ces éléments. Celui dont je vais parler est Alexander Galant, qui représente une part très critique de notre histoire. Il a fait des recherches pour nous et nous a aidés à bien placer notre histoire entre ce qui s’est passé dans le livre de Bram et 1920 quand il nous a dit : Hé les gars, c’est l’époque de Jack l’Éventreur et Bram le savait aussi.
Ian :Oui. Tout d’abord, Dacre est toujours très modeste mais la partie marrante de tout ça trouve toute sa place là dedans. Bram a travaillé pour l’acteur très connu Henry Irving qui était un sacré garnement : beuveries, femmes… un homme très grégaire, bon vivant et aussi un peu sombre. Bram prenait toujours soin de lui : sois là, à cette heure, etc.… Il gardait ses journaux avec toutes ses dates, horaires, notes, ses déplacements et tout et tout. Quand nous avons commencé Dacre m’a demandé : Comment puis-je écrire un livre ? Est-ce que je peux le faire ? Et je lui ai dit : Ne t’inquiète pas parce que j’avais déjà constaté sa nature particulière d’être capable de tout prévoir, comme Bram le faisait. Avec cela on se regarde et on dit : Je suis un peu comme Henry Irving et tu as les gènes de Bram et ça va vraiment marcher.
Donc, l’histoire de Jack l’Éventreur. Notre chercheur, Alexander Galant, est incroyable. Ça nous aurait pris au moins trois ans, peut-être plus, pour écrire le livre comme nous l’avons fait sans l’aide d’Alex. Après qu’il ait parlé de Jack l’Éventreur, j’ai pris connaissance de l’édition Icelandic de Dracula de 1907. C’est la seule édition pour laquelle Bram a écrit une préface, un avant-propos. Et dans cette préface il disait que les évènements de son livre étaient vrais, qu’ils ressemblaient aux meurtres de Jack l’Éventreur et qu’ils étaient peut-être liés. Donc à partir de là, avec ce que nous avons trouvé dans ces notes et avec ce qu’Alex nous a dit… c’est devenu la base du livre. Et Dracula est un nom très connu, comme McDonald ou je ne sais quoi. Vous ne pouvez pas vraiment revenir en arrière et dire que personne ne sait qui est Dracula parce que ça vous entraîne hors de la réalité de la situation, donc on s’est dit : Ok, Dracula est réel, les évènements décrits dans le livre de Bram se sont vraiment produits et Jack l’Éventreur est lié à cela. On n’a pas juste sorti Jack l'éventreur de nos têtes…
Dacre : On l’a sorti de la tête de Bram !
Ian :C’est vrai et je voudrais ajouter une chose par rapport à ce que Dacre a dit. C’est notre opinion et il y a des opinions divergentes, mais à partir des histoires que l’on a entendu dans la famille et de la façon dont on connaît et on comprend Bram, il y a des personnages qu’il a voulu garder et d’autres qu’il a volontairement laissés de côté. On peut dire grâce à ses notes ceux qu'il a gardés et qu’il a utilisés par la suite, et ceux qu’il a écartés. Donc les personnages que nous avons choisis sont ceux que, selon nous, Bram voulait voir apparaître dans l’histoire. Mais quand il a terminé il avait écrit environ un millier de pages, même si ce nombre est sujet à débat, quoi qu’il en soit un long manuscrit, et ses éditeurs l’ont raccourci. Donc nous pensons que les personnages sur lesquels nous mettons l’accent sont ceux que Bram aurait voulu conserver mais qui ont été sacrifiés pour le bien de l’histoire. Peut-être qu’un jour nous trouverons ces pages, mais telles étaient les intentions de Bram, Jack l’Éventreur et tout ça.
Dacre : Pour simplifier, ce à quoi nous voulons en venir c’est que : Mon boulot c’était les intrigues parallèles de Cotford et de Jack l’Eventreur et aussi de Bram Stoker. L’une des choses principales que je voulais dans l’histoire c’était la présence de Bram Stoker. Quand je suis allé voir ma famille pour obtenir leur approbation et leur support, je leur ai dit que je voulais intégrer à l’histoire Bram Stoker et que nous voulions être sûrs que Bram était dépeint de la façon la plus réaliste possible, parce que c’était un personnage assez tragique dans la vie réelle. Il est plus connu pour Dracula que pour quoi que ce soit d’autre qu’il ait pu faire, à part son amitié avec Irving. Donc nous avions ces deux scénarios et Ian a dit : Dacre tu t’en occupes tandis que lui allait avec Quincey et les origines des Dracula. Donc ça a été plus facile pour nous deux de travailler indépendamment parce qu’on en est venus à avoir nos propres schémas et la partie la plus difficile a été de les assembler à nouveau. Raconte-leur à propos de Quincey et des Dracula !
Ian : Bon, pour commencer, le vrai Dracula était un Prince de l’horreur, un chevalier ordonné Capitaine des Croisades par le Pape pour protéger le royaume du Christ. 4 000 hommes ont repoussé 300 000 hommes qui faisaient partie d’une force d’invasion. C’était un vrai épéiste, un général. Il a créé des stratégies terrifiantes. La retraite des Russes pendant la Seconde guerre mondiale s’est faite selon la technique de la terre brûlée, mais il a été le premier à faire ça. Pour effrayer les Ottomans, il se glissait dans leurs tentes la nuit. Deux hommes dormaient par tente et il égorgeait l'un tout en laissant l’autre en vie, pour que quand l’autre se réveille il trouve son camarade mort, avec du sang partout. Ils étaient terrifiés. Il a empoisonné les puits, c’était un vrai héros de jeu d’action !
Parce qu’il est mort jeune, ses ennemis en ont profité pour écrire de nombreuses histoires. Son nom a été traduit de fils du Dragon à fils du Diable ce qui lui a donné un relief mythique. Ce qui est drôle c’est que jusqu’à Dracula vous n’étiez empalé qu’à travers le ventre et ça vous prenait des semaines pour mourir. Dracula, se considérant comme un bon Chrétien orthodoxe était plus clément et vous empalait de l’anus jusque dans la gorge pour que vous mouriez en une heure. Donc c’était un empalement clément ! Donc ces choses-là, vous devez les regarder avec le point de vue de l’époque. Maintenant, on a Buffy, Twilight et le Dracula de Coppola, donc on a voulu moderniser un peu Dracula pour qu’il soit plus en phase avec aujourd’hui mais on ne voulait pas changer ce que Bram a écrit. Donc on a trouvé un moyen de fondre le Dracula de Bram avec le Dracula historique. Ne pas changer un mot de ce que Bram a écrit mais le mettre au goût du jour un petit peu. Une petite modernisation. Vous le verrez dans le livre, c’est ça le truc, Dracula va se retrouver au milieu d’un combat à l’épée, et vous le verrez tel qu’il était, général et héros.
Dacre : Il y a aussi un aspect romantique. Il est en quelque sorte une personne plus sympathique et réelle avec une voix qu’il n’avait pas dans le roman de Bram. Il a l’occasion de donner sa version de l’histoire.
Oui parce que dans votre livre vous avez fait de Dracula un personnage bien plus sympathique surtout dans sa façon d’être avec Mina ou en ce qui concerne l’histoire avec Lucy. D’un autre côté, Van Helsing est bien plus sombre. Je voudrais savoir quelles sont les raisons qui vous ont poussés à faire cela ?
Ian : Pour dépoussiérer l’histoire et la rendre à nouveau intéressante. A nouveau sans rien changer à ce que Bram a écrit mais comme l’histoire avait été écrite encore et encore… nous voulions un petit changement, quelque chose pour surprendre le lecteur.
Dacre : Ne pas vous faire réfléchir comme le ferait un livre d’histoire mais vous faire penser que Van Helsing aurait pu être comme ça. Et aussi en ce qui concerne Dracula, on lui a attribué certains rôles, mais on a décidé de lui donner ce côté un peu plus sympathique et humain et de lui laisser expliquer un petit peu ce qu’il pense : Quoi moi ? J’ai été mal compris. Un peu comme Bram, à qui on laisse enfin une chance de raconter sa version de l’histoire.
Ian : Et vous savez, les jeunes lecteurs d’aujourd’hui, les jeunes fans qui viennent vers nous, ils adorent les vampires. Ils voudraient presque être des vampires s’ils le pouvaient, si les vampires existaient. Dormir tout le jour, faire la fête toute la nuit, ne jamais vieillir, ne jamais mourir ! C’est vrai, c’est fun d’être un vampire ! Et nous on s’est dit, est-ce que ça ne serait pas intéressant… on a ce grand chasseur de vampire que tout le monde connaît, Van Helsing. Il est tellement prompt à tuer tous ceux qui deviennent des vampires, à empêcher les gens de devenir des vampires. Dans le premier livre il avait déjà 50 ans, 75 ans dans le second, les gens ne vivaient généralement pas si vieux à cette époque. Qu’est-ce qu’il penserait des vampires et de pouvoir vivre plus vieux maintenant qu’il contemple sa propre mortalité ? Serait-il aussi enclin à porter des jugements ? Donc nous avons essayé d’introduire ce débat parce qu’une des raisons pour lesquelles on aime bien les vampires c’est qu’ils transcendent la mort. Vous savez, c’est une chose de mourir rapidement au cours d’une bataille. Quand ils ont combattu Dracula, ça a été fini pour Quincey très rapidement. Mais souffrir d’une maladie, comme c’est le cas pour beaucoup d’entre nous quand on vieillit, quand la vie devient plus difficile, est-ce que la vie d’un vampire devient plus attractive ? Que se passerait-il ?
J’ai maintenant une question sur Bram Stoker en tant que personnage. On en a déjà parlé auparavant, mais j’ai été très surprise de trouver Bram Stoker en tant que personnage du roman, surtout qu’il n’est pas vraiment mis en valeur. Il crie tout le temps, il traite Irving d’idiot… Mais je me suis rappelé, grâce à mes lectures, qu’ils étaient de grands amis. Dans le livre, ce que nous voyons n’est pas vraiment une relation très amicale, c’est plutôt une relation professionnelle assez difficile à cause des difficultés même qu’avait Bram Stoker à gérer Irving. Donc je voudrais savoir où se trouve la vérité.
Dacre : Je tiens d’abord à dire que c’est bien observé. Bram, dans la vraie vie, n’a jamais vraiment eu l’opportunité de dire à son boss ce qu’il pensait. A nouveau c’est de l’on-dit, des racontars de famille. Ils avaient une très bonne relation, comme les hommes en ont, un peu fluctuante parfois. Ils se comprenaient très bien l’un l’autre, ils pouvaient se dire exactement ce qu’ils pensaient. Mais les gens pensent qu’il y a une sorte de culte du héros alors qu’en fait c’était une relation très égale dans laquelle ils pouvaient vraiment exprimer leur ressenti. Et si Irving avait besoin d’un coup de pied dans le derrière pour venir aux répétitions ou arrêter de voir une femme autre que la sienne, Bram le faisait. Donc je voulais que les gens sachent que Bram n’était pas soumis à Irving tout le temps, il avait aussi du caractère.
Ian : C’était une personne dure et il devait l’être parce qu’Irving était difficile à gérer. J’ai eu une formation d’acteur, donc j’ai appris à parler par le diaphragme, et je suis généralement bruyant sans même essayer et Dacre me dit toujours Chut… Chuuut. Donc c’est un peu le même genre de relation (rires).
Dacre : Peindre une image réaliste, plutôt que celle qui ressort tout le temps, et à nouveau réaliser que sa vie a été une lutte constante, il n’avait de très bonne relations avec sa femme parce qu’il était trop dévoué à son travail et à Irving. Il avait une assez bonne relation avec son fils, il l’amenait au Lyceum (NdT : un théâtre de Londres) de temps en temps, mais en fait c’était le type qui créait les décors qui s’occupait du jeune Noël parce que Bram était toujours trop occupé. Il voulait être un meilleur père mais il était juste trop dévoué à son travail et aux gens qui géraient le théâtre. Donc, encore une fois, d’un homme torturé nous ne voyons que l’apparence extérieure de Bram, de ses écrits et il a bien sûr produit d’étranges écrits ! Pas que Dracula ! Tous ceux qui ont lu sa biographie entière et d’autres personne qui adorent analyser Bram ont de grandes théories sur oh oui il a été maltraité étant enfant, Irving le dominait tellement….
Ian : Ou qu’il y avait une relation homosexuelle entre Bram et Irving. Parce que le mot amour est utilisé de manière complètement différente aujourd’hui. Quand il disait qu’il aimait Irving, il voulait dire qu’il aimait son travail, son art et lui en tant que personne, mais il n’a jamais voulu dire amoureux.
Dacre : Donc je voulais juste dépeindre une image qui montre que Stoker était une personne complexe. Et que de temps en temps il avait la rage. Mais c’est normal pour quelqu’un qui était constamment rabaissé.
Ian : Et il était Irlandais, donc il avait un sacré caractère (rires).
Vous avez les mêmes références pour Cotford qui est souvent décrit comme ce fichu Irlandais. A l’époque, les relations étaient très difficiles entre les Irlandais et les Anglais.
Ian : Seulement à l’époque ? (rires)
Dacre : Politiquement, Bram était un fervent partisan du Home Rule (NdT : projet des années 1870 visant à donner une autonomie interne à l'Irlande, tout en restant sous la tutelle de la couronne britannique). Pour que les Irlandais aient leurs propres lois.
Ian : On peut voir Dracula, l’aristocrate, comme faisant partie de la Monarchie. Il a créé une monarchie de vampires représentant peut-être la façon dont la monarchie britannique suçait le sang du peuple irlandais, qui sait. Ce sont des théories dont les spécialistes débattent encore et encore…
Dacre : Et c’est ce qui est super à propos de ce livre. Ça a créé tellement de débats, de discussions, les gens obtiennent des diplômes sur le sujet, des gens écrivent dessus et ça continuera parce que Bram n’a écrit nulle part c’est la raison pour laquelle j’ai écrit Dracula. Et je suis content qu’il ne l’ait pas fait parce que c’est pour ça que le mystère continue de s’épaissir et qu’il continuera à le faire. Si je devais trouver dans une cachette l’endroit où il a écrit c’est ça que je voulais vraiment passer comme message, ce serait triste.
Ian : Vous savez, il y a toujours eu dans les films la romance entre Mina et Dracula. Ca ne faisait pas partie de l’histoire de Bram. C’était la partie la plus difficile : qu’est ce qu’on en fait ? Comment est-ce qu’on l’introduit ? parce que ça fait vraiment partie de l’histoire maintenant. Ca n’a pas vraiment marché dans le film de Coppola mais ça a aussi permis de l’écarter d’une certaine façon. Parce que nous connaissons l’attachement de nos fans, nous devions trouver une façon plus intelligente de faire.
Oui parce que Dracula est une figure tellement mythique, vous avez certainement dû faire des ajustements suite aux nombreuses adaptations. Quand vous avez réalisé dans le livre de Bram que les vampires pouvaient sortir en journée…
Ian : Oui, c’est dans Nosferatu que ça a changé. Quelques personnes qui avaient lu le livre pour la première fois nous ont appelé et nous ont dit : Bram s’est trompé ! Mais Bram voulait cela. Je le cite à nouveau, mais dans l’édition Icelandic il a dit quelque chose comme : Ces évènements supranaturels (les pouvoirs de Dracula) ne peuvent être expliqués mais il était persuadé que la science trouverait une explication un jour. Il disait qu’à l’époque où il écrivait, les choses ne pouvaient pas être expliquées, même par la police secrète. Nous ne savons pas ce que ça veut dire mais ça semble être une sorte de référence au KGB ou à la CIA si on compare avec nos références d’aujourd’hui.
Il espérait que les choses trouveraient une explication un jour ou l’autre et c’est ce que nous avons fait avec les pouvoirs de Dracula. Une partie de ce que Bram a écrit rendait Dracula un peu vieillot pour certains, mais pour d’autres c’était l’histoire de Dracula et nous ne devions pas y toucher, mais encore une fois nous avons pu changer certaines choses grâce au système que nous avons mis en place pour les intrigues. Nous avons été capables de changer des choses sans changer l’écriture de Bram, ce qui était très important pour nous. Nous avons pu introduire une romance dans l’histoire grâce à une allusion de Mina. C’est un passage très obscur du roman et je ne veux pas le dévoiler, mais c’est dans un des journaux de Mina. C’est une phrase très étrange et ambiguë. On a pu l’utiliser pour dégager une nouvelle intrigue parallèle dans le roman de Bram. C’est comme si Bram nous tenait la porte : Les gars, allez, c’est par là qu’il faut aller !. Il a laissé cette phrase qui attendait que Dacre et moi on s’en souvienne. Au final, les fans du livre et les fans des films peuvent se retrouver sans se taper dessus !
Oui, parce que certains fans du livre sont assez extrêmes. D’un autre côté, ceux qui ont grandi avec les différents films peuvent avoir une idée complètement différente de qui est Dracula. J’ai découvert Dracula avec le film de Coppola et c’est assez difficile pour moi de dissocier Gary Oldman du personnage. Il était le visage du personnage pour moi. Et je me demandais ce que vous pensiez de lui dans le film, parce que c’est presque le seul acteur à avoir représenté Dracula qui ne soit pas mentionné dans le livre.
Dacre : C’est un peu trop proche de nous.
Ian :D’abord, ça aurait été trop évident pour les lecteurs. Mais si vous prenez la description qu’on fait de Dracula et comment il est présenté dans ce livre : c’est notre hommage à Gary Oldman. Quand on considère les films, il y a celui de Frank Langella pendant la révolution sexuelle des années 1970, qui a fait un portrait sexualisé de Dracula. Avec Gary Oldman vous avez un portrait empirique de Dracula. Il s’est dressé contre Dieu parce que quelque chose est arrivé, son amour lui a été enlevé. Il est mauvais, mais à la fin il se rachète d’une certaine manière.
Chaque génération de Dracula se fond dans la génération du moment. On était au moment où le mur de Berlin est tombé. Les notions de bien ou de mal étaient remises en question. Les Russes que nous avions toujours considérés comme mauvais étaient maintenant nos amis, les Allemands de l’Est embrassaient ceux de l’Ouest, le monde entier était comme chamboulé quand ce film est sorti et c’en était le reflet.
Donc si vous considérez notre interprétation de Dracula, vous verrez une grande part de Gary Oldman en lui. Mais quand on en a discuté, on n’a jamais vraiment senti l’intérêt d’avoir un personnage appelé Gary ou Oldman.
Dacre : On a parfois plaisanté sur le fait d’avoir quelqu’un appelé Youngman, de mettre un petit indice mais c’était un peu trop éculé. Personnellement, j’aime bien le film de Coppola, j’étais contrarié qu’il puisse se servir du Dracula de Bram Stoker sans verser de compensation à la famille mais ça c’est une histoire avons laquelle nous devons apprendre à vivre. Donc cette partie-là m’a ennuyé mais j’ai aussi été déçu par le fait que Keanu Reeves a vraiment du mal à jouer le rôle de Jonathan. Je pense que c’était là le point faible du film mais Hopkins et Oldman ont fait un boulot super. J’ai aussi aimé les costumes qui étaient très riches.
Oui et Sadie Frost jouait une Lucy fascinante et terrifiante…
Ian : Oui et Coppola est tellement fan de vieux films que quand elle s’allonge dans son cercueil il a fait la prise en avant et l’a passée à l’envers. J’ai remarqué qu’il a utilisé beaucoup de vieilles techniques plutôt que d’utiliser des images de synthèse. Dès qu’il le pouvait il utilisait des anciennes techniques.
Oui ça se voit parce qu’on voit des mouvements étranges, par exemple quand Dracula marche le long du mur. Étant enfant, j’ai trouvé ça vraiment flippant.
Ian : Dans le film de Frank Langella, il y a une scène comme ça. En fait, le gars qui a dirigé le Dracula de Frank Langella était aussi celui qui a dirigé Saturday Night Fever, donc je suppose qu’il en savait beaucoup sur ces mouvements étranges. Quand il marche le long du mur, il regarde droit dans la caméra et on ne peut pas s’empêcher de frissonner.
Bon essayons de remettre les choses à plat pour que tout le monde comprenne bien. Peu importe le Dracula que vous aimez, que ce soit le livre ou l’un des films… Nous avons écrit une suite directe au livre, mais en même temps nous avons fait des références à tous les films. Donc si vous êtes un fan de film, vous sentirez que ce livre est fait pour vous aussi, vous trouverez des passages dedans où vous vous direz : ah ça pourrait être la suite du film que j’aime. De cette façon nous avons pu contenter tous les fans.
Parce que nous avons perdu les droits d’auteurs nous avons toutes ces différentes visions éparpillées. Ceci a été une façon de rapprocher tout le monde en harmonie. Nous expliquons dans les notes des auteurs pourquoi nous avons changé certaines choses ou ajouté d’autres. Les fans des films et du livre devront abandonner un peu leurs querelles aussi…
Vous avez changé quelques dates et quelques lieux par exemple.
Dacre : Oui, nous avons mélangé les deux abbayes de Carfax et Whitby.
Ian : Changé n’est pas le terme approprié. J’entends tout le temps dire que nous avons changé les dates du Dracula d’origine. Ce que nous disons c’est que les évènements ont bien eu lieu en 1888 et que quand Stoker, en 1893, a entendu l’histoire racontée par quelqu’un, nous ne dirons pas qui, il a établi le cadre pour son roman sur le jour où il l’a entendue. Donc, en fait, nous avons changé la date sans vraiment la changer. C’est un exemple de comment nous avons fait les choses. La plupart des gens diront que nous avons changé les dates mais ce n’est pas vrai.
En fait, c’est comme si Bram Stoker avait entendu l’histoire et avait décidé de l’adapter. Pensant que les évènements rapportés n’avaient jamais vraiment eu lieu, il a décidé d’apporter quelques changements qui intégreraient parfaitement sa propre histoire.
Ian : Oui, c’est ça ! Comme le ferait tout auteur qui entendrait une histoire et déciderait de se l’approprier. De la même façon qu’on fait tous ceux qui ont utilisé le livre depuis les années 1920. Ils ont lu le livre et se sont dit : C’est génial maintenant je peux le prendre et en faire ma propre version.
Donc vous établissez un parallèle entre le livre de Bram et les évènements réels.
Ian : Oui. Le livre de Bram a toujours lieu en 1893 parce que c’est à ce moment-là qu’il en a entendu parler, mais les évènements, comme on le découvre dans ce livre, ont en fait eu lieu en 1888.
Avez-vous le sentiment d’avoir enfin récupéré ce qui vous appartenait ?
Ian : Wouah quelle question. Personne ne t’a jamais demandé ça Dacre !
Dacre : Deux choses sont arrivées. Florence (NdT : la veuve de Bram Stoker) a vendu le film à Universal, donc il est perdu. Ce n’était pas une mauvaise affaire à l’époque mais c’est certain que ça aurait été mieux s’il avait été vendu pour une certaine durée et non pas à perpétuité. Bram a aussi perdu les droits sur le livre aux États-Unis. Donc oui, il y avait un travail de récupération à faire pour la famille et Ian a eu cette excellente idée de mettre le nom d’un Stoker sur la couverture d’un livre sur Dracula, surtout L’Immortel, parce que c’était un des noms que Bram avait choisis comme titre pour son histoire. C’est un pas en avant. Il y a un second pas qui est très important pour moi et mon cousin, l’arrière-arrière petit-fils de Bram, qui est en charge des biens de Bram. C’est d’aller de l’avant et de regagner également les droits d’auteur, pas seulement pour Dracula l’Immortel, parce qu’on ne pourra pas récupérer Dracula, il a déjà été pris par tout le monde, mais regagner aussi Bram Stoker. Donc la mission dont j’ai été chargé par l’administrateur des biens est d’essayer d’obtenir une statue faite pour Bram Stoker comme un vrai mémorial. On est en train de faire des recherches avec notre avocat, on pense à des licences, des façons de lever des fonds pour faire un mémorial pour Bram. Donc quand vous dites que nous voulons le récupérer… oui ! C’est une partie de notre magnifique projet. Nous avons pu mettre le nom à nouveau sur le livre, on regarde si on peut lever des fonds grâce à des licences pour avoir un vrai mémorial pour un type dont la seule statue dans le monde est dans la passe de Borgo. Elle a été faite par le gouvernement de Roumanie il y a des années à un endroit que Bram n’a jamais visité.
Ian : C’était très important pour moi que la famille Stoker soit mise en avant… J’avais une telle admiration pour Bram parce que j’adore les films d’horreur. J’ai travaillé à la conception de films et d’histoires d’horreur. Je travaille sur tous les genres mais c’est celui-là mon préféré. Bram a créé l’histoire d’horreur moderne. Ce méchant aux pouvoirs supranaturels que les héros ne savent pas comment vaincre. Ils doivent apprendre les bonnes compétences, surmonter leurs peurs et trouver une façon de vaincre le méchant, contre toute attente. Vous savez, ce genre de méchant qui peut faire perdre la tête aux femmes mais qui peuvent en même temps être très mauvais et dangereux. Si vous regardez les films d’aujourd’hui : Freddy Krueger dans Les griffes de la nuit, Jason Voorhies dans Vendredi 13, Michael Mayer dans Halloween, ce sont tous des Dracula. Et si vous regardez au-delà de ça, Hans Gruber le méchant dans Die Hard… Dracula… tous les méchants des James Bond… Dracula… Ça peut continuer longtemps comme ça. Sans vouloir manquer de respect aux acteurs britanniques, la moitié de ceux qui travaillent aux États-Unis et qui jouent des méchants étrangers et hypocrites, doivent tous leur paye à Bram Stoker. En tant qu’historien amateur de cinéma et historien de Dracula, je suis certain qu’il y a d’autres influences que vous pourriez retrouver, mais pour moi, c’est Bram qui a apporté tout ça : l’Horreur et l’Action. Et pour toutes ces raisons, il était important pour moi de rendre justice à Bram. Et je sais que si beaucoup de gens lisent notre livre ils rendront enfin à Bram les honneurs qu’il mérite. Il a été si souvent un nom et non pas une personne. Nous espérons donner aux fans ses thèmes et ses personnages originaux.
Peut-être que vous ne voulez pas en parler mais envisagez-vous d’écrire l’histoire de Dracula ?
Ian : Il revient aux fans d’en décider. S’ils achètent le livre, s’ils l’aiment et qu’ils en veulent davantage, alors… vous savez pour nous, nous avons 80 ans de faux-pas pour lesquels nous devons nous rattraper, donc s’ils le veulent nous nous inclinerons car ils ont été merveilleux avec nous.
Si je ne me trompe pas, Bram Stoker a parlé d’amener Dracula aux États-Unis…
Dacre : Il y est allé sur scène et sur l’écran mais ça pourrait être à nous de l’y amener par le livre donc… pour le moment, il se dirige dans la bonne direction !
Oui mais il y a quelque chose d’énorme en face de lui !
Dacre : (Rires) Nous verrons. Ca a été un gros travail pour nous et Ian a du pain sur la planche, il est scénariste et pour le moment nous en sommes juste à nous dire on respire profondément, le livre vient juste de sortir, qu’est-ce qu’on fait avec le scénario
Oui, parce que j’ai entendu dire qu’il y avait un scénario…
Ian : J’aimerais corriger un autre abus de langage. On l’entend tout le temps. Les gens disent que parce que je suis scénariste, j’ai écrit le livre pour pouvoir l’adapter. C’est faux ! Ces gens-là ont totalement tort parce que c’est mon premier roman et que l’une des choses dont j’avais peur était comment je fais pour écrire tous ces mots ? parce qu’un scénario est plein de blancs. Mais Dacre a dit que pour honorer la mémoire de Bram nous devions écrire un livre d’abord et il avait totalement raison. Ensuite j’ai dû prétendre que je n’avais pas peur parce que Dacre était terrifié. Et c’est seulement à la fin que j’ai admis que j’étais terrifié moi aussi et Dacre m’a fait Oh toiiiiii !!!
Ce que je veux dire c’est que nous avons écrit ce livre, mais je suis formé pour être scénariste et bien que j’ai tenté du mieux que je pouvais d’écrire comme un romancier, ça a été vraiment très dur de séparer le premier du deuxième. Donc ça n’était pas prévu de même que ça n’était pas prévu que la sortie du livre coïncide avec toutes les autres sorties sur des vampires. C’était une coïncidence heureuse parce j’ai travaillé sur ce roman pendant 12 ans et Dacre et moi travaillons ensemble depuis 2003, donc cette vague a tourbillonné sous nous et nous a portés jusqu’à la plage ! Je suppose que vous voulez savoir pour le film ? Le film sera bien fait. Nous travaillons en étroite collaboration avec une très grosse compagnie de production qui cherche les studios. La raison pour laquelle nous allons lentement c’est que nous ne voulions pas reproduire les erreurs du passé. On nous a proposé un marché quand on écrivait encore le livre, mais non, ce livre est pour guérir d’anciennes blessures. Nous savons que quand vous donnez un livre à Hollywood, vous l’envoyez dans l’espoir qu’un film en sortira en restant fidèle au livre. Nous négocions pour avoir un peu plus de contrôle sur l’histoire pour que ce qui est arrivé à l’histoire de Bram ne nous arrive pas à nous. Hollywood a été très bon pour ça parce que dans un sens, depuis Batman et Robin, ils ont appris qu’il ne faut pas faire n’importe quoi avec ce que veulent les fans ou avec la façon dont ça a été écrit. Donnez aux fans ce qu’ils veulent ou ils viendront vous trouver avec des fourches et des torches ! On a pu avoir Batman Begins et The Dark Knight donc j’espère qu’on pourra avoir Dracula, l’Immortel.
Et prendre un nouveau départ.
Ian : Oui c’est la bonne façon de voir les choses. Prenons un nouveau départ et soyons amis à nouveau ! (rires)
Ma dernière question. Avez-vous quelque chose à dire à vos fans français ?
Dacre : Je suis très reconnaissant de la façon dont Michel Lafon a publié le livre. La couverture est fantastique, nous avons adoré la promotion qui nous a été faite chez Virgin. C’était génial. Nous espérons que les fans vont adopter le travail que nous et Michel Lafon avons fait. Et dans l’histoire certains évènements ont lieu à Paris et dans le Sud de la France, on a introduit henry Salmet… Donc s’il vous plait, venez et joignez-vous à nous pour cette chevauchée ! Nous avons modernisé l’histoire que mon arrière-arrière grand oncle a commencé, c’est cela mon message.
Ian : Je voudrais dire que ça a été un honneur et un privilège d’amener enfin Dracula à Paris ! Donc maintenant l’Amérique, l’Angleterre et la France sont toutes liées au mythe de Dracula. Et c’était super que les Français viennent et nous adoptent, nous et Dracula. Je dois dire que l’un des plus grands moments de ma vie a été de voir mon nom illuminé sur le Virgin Megastore des Champs Élysées. Ca a été une telle métaphore, après 12 ans et 6 mois avec Dacre, de voir ça dans l’ombre de l’Arc de Triomphe. C’était incroyable. Et je vais vous dire, à New York nous avons l’Arc de Washington Square Park et certains disent Paris a l’Arc de Triomphe mais nous avons le nôtre. Mais laissez-moi vous dire quelque chose : ces gens sont nuls ! Parce que quand j’ai vu l’Arc de Triomphe, l’Arc de Washington est bien triste en comparaison ! Merci Paris ! Merci à tous les fans de Dracula, vous avez fait de ce voyage une merveille. Cet amour que vous nous avez montré… On vous aime aussi !

Interview originelle réalisée par Aléthia, traduction réalisée par Nak


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