Parmi les nouvelles qui se sont révélées après un lent cheminement dans des coulisses obscures, il y a d'abord eu la révélation du projet porté par le studio associé à Amazon.
Le partenariat improbable entre les ayants-droits du Tolkien Estate, l'éditeur américain HarperCollins, le studio de cinéma New Line et donc Amazon Studios laisse entrevoir des liens entre livres et films (rappelons que les droits pour la télévision, ou du moins, pour d'autres écrans que le cinéma, n'avaient pas encore été négociés, ce qui explique l'absence de la Saul Zaentz Company).
En se souvenant des fan films Born of Hope et The Hunt for Gollum, il est facile de se représenter sur quoi pourrait reposer la matière des scripts de cette adaptation.
Un simple regard vers les appendices du Seigneur des anneaux nous indique des informations sur la royauté du Gondor, en remontant par Númenor et au Premier Âge. Mais aussi sur la Maison d'Eorl et les rois du Rohan, sur cinq siècles, et sur le peuple de Durin. Avec les détails des pages suivantes, on peut facilement imaginer que des scenarii peuvent naître pour combler des blancs évoqués dans l'histoire principale : la défense de Helm Poing de Marteau dans la Gorge de Helm, la compagnie de Balin tentant de reprendre la Moria, comment Sauron a-t'il reconstitué son armée...

Cependant, cette nouvelle, si tonitruante qu'elle paraisse, pourrait n'être que l'ombre de celle-ci : cet été, Christopher Tolkien s'est retiré de la direction du Tolkien Estate. Il est possible que ce départ implique une nouvelle façon de gérer l'héritage de J.R.R., Christopher ayant ses raisons de douter des bienfaits d'Hollywood quand au traitement de l'oeuvre (tant sur la forme et le fond des scripts que sur les accords finissant au tribunal).
Peut-être que l'avenir nous en dira plus, et que cet accord a vu le jour grâce aux garanties proposées, que ce soit le soin qu'Amazon Studios a apporté à son adaptation du Maître du Haut Château ou un éventuel rôle de producteur associé pour le Tolkien Estate et HarperCollins. Peut-être que les tribulations juridico-artistiques des vingt dernières années auront permis à chaque partie de réfléchir au meilleur compromis pour imiter d'autres succès de librairie arrivés en fanfare sur les petits écrans, avec le soutien et la surveillance des auteurs.
A ce stade, nous n'en sommes qu'aux spéculations, anticipant déjà que les plus inquiets seront sans doute les fans absolus de Peter Jackson, pour lesquels sa vision est absolue et sacrée, et qu'une adaptation nouvelle risquerait d'entacher.

Je termine avec un voeu, en empruntant les mots de meilleur que moi : Bien sûr, le Seigneur des anneaux ne m'appartient pas. Il a été mis au monde et doit maintenant y suivre le chemin qui lui est échu, même si je prends naturellement un très vif intérêt à sa destinée, comme le ferait un parent de son enfant. Cela me réconforte de savoir qu'il a de bons amis pour le défendre contre la méchanceté de ses ennemis. (lettre 328 de fin 1971)

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