Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Romans Fantasy > Untethered Sky
Untethered Sky
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Fonda Lee (Proposer une Biographie)
La famille d’Ester a été déchirée lorsqu’une manticore a tué sa mère et son petit frère, la laissant face au silence douloureux de son père et à un besoin irrésistible de tuer les monstres qui ont ravi sa famille.
Le chemin d’Ester la mènera aux Écuries Royales, où les rocs géants légendaires sont envoyés à la chasse aux manticores par leurs courageux et dévoués dresseurs.
Associée à une jeune roc nommée Zahra, Ester trouvera un but et une reconnaissance en se consacrant à une vocation qui exige un sacrifice absolu et à une créature qui ne lui rendra jamais son amour. Le terrifiant partenariat entre la femme et la roc entraînera Ester non seulement dans la chasse à la manticore la plus dangereuse de l’empire, mais aussi dans un voyage de persévérance et d’acceptation.
Critique
Par Luigi Brosse, le 24/07/2023
Fonda Lee a été nominée et a gagné plusieurs prix prestigieux pour sa saga The Green Bone. J’ai donc eu envie de découvrir cette auteure mais sans nécessairement en passer par une série en plusieurs tomes. Quoi de mieux qu’un court roman pour remplir cet objectif ?
Untethered Sky se passe dans un univers différent de la série principale de Lee. Il s’agit d’un univers plus high fantasy, légèrement inspiré par le Moyen-Orient, via quelques touches pour faire couleur locale (nourriture, climat et habits). Néanmoins, c’est par sa faune mythologique que le livre nous plonge dans une ambiance levantine. En effet, l’histoire s’articule autour des rocs (ou rokhs), ces gigantesques oiseaux, qui sont ici domptés et utilisés pour chasser les prédateurs locaux, et en particulier, des manticores.
Bien qu’étant des figures familières des contes arabes, ces deux espèces sont finalement assez rares en fantasy et il est toujours agréable de voir un écrivain s’approprier du matériel antique. La version proposée ici est crédible et cohérente, présentée principalement au travers des yeux d’Ester, que l’on suit lors du dressage et des chasses de sa rokh femelle. Si le résumé peut faire penser au cycle de Pern, on en est cependant très loin. Nulle télépathie ou magie, l’entrainement des rokhs est basé sur la fauconnerie de notre monde, le facteur d’échelle en plus. Il repose donc sur le dévouement sur le long terme d’un dompteur qui va, à force de répétitions de signaux et de récompenses, habituer l’animal à “obéir” et à chasser des proies de plus en plus conséquentes, avec en point d’orgue les épouvantables manticores.
C’est évidemment un processus au long terme, et Lee évite l’écueil du claquement de doigts en nous contant une histoire se déroulant sur plusieurs années, ce qui n’est pas si courant pour une novella. Si cela marche plutôt bien pour donner de la consistance au dressage, on se serait aussi attendu à une certaine évolution du personnage d’Ester qui transitionne d’adolescente à jeune adulte. Hélas, il n’en est rien et on peut faire la même réflexion pour les deux personnages secondaires qui gravitent autour d’elle. On assiste à quelques passages clé de leurs vies, mais cela manque un peu de profondeur et ils restent tous assez figés, une fois campés. Cela semble presque un oxymore, mais j’ai eu l’impression d’une certaine monotonie alors que le livre ne fait qu’une centaine de pages. Les personnages ne sont pas désagréables, mais ils manquaient d’un rien pour en faire des héros mémorables.
On se serait dès lors attendu à ce que Zahra, la rokh, soit le ressort choisi pour générer la sympathie du lecteur. Malheureusement bis, l’approche utilitaire choisie par l’auteur de concevoir les oiseaux uniquement comme animaux de chasse se met de travers. L’héroïne doit gérer son énorme “faucon”, avec les risques associés et en découle une certaine forme d’admiration et de respect. Mais cela ne va pas plus loin et l’empathie que l’on peut ressentir pour la rokh reste très limitée. À aucun moment, on n’a l’impression qu’Ester et Zahra partage un lien plus spécial que celui de tous les autres couples dresseur/rokh.
Pour conclure, il ne s’agit pas d’un mauvais livre. L’écriture est correcte, avec quelques beaux passages (en particulier sur la fin). Les différents arcs des personnages, même si superficiels, forment un tout cohérent. Malheureusement ter, on a un peu l’impression de lire un livre sur la fauconnerie, avec une succession de scènes de dressage et de chasse, certes dans un contexte fantasy. Posez-vous la question de savoir si cela peut justifier cette courte lecture.
Dernières critiques
- Roman de Ronce et d'Épine † critique roman
- The Sword of Kaigen † critique roman
- Les Amants du Ragnarök † critique roman
- Le Bouffon de la couronne † critique roman
- Blood of Hercules † critique roman
- Sleeping Worlds Have No Memory † critique v.o.
- Le Chant des noms † critique roman
- La Bedondaine des tanukis † critique roman
Derniers articles
- La Roue du Temps saison 3 : le bilan !
- Sélection 2024 de la rédaction d'Elbakin.net !
- Les Anneaux de Pouvoir, le bilan de la saison 2
- Les lauréats du prix Elbakin.net 2024
- Prix Elbakin.net 2024 du meilleur roman de fantasy : la sélection !
Dernières interviews
- Bilan 2024, l'année fantasy des maisons d'édition
- Fabien Cerutti nous parle du Bâtard de Kosigan
- Une année 2024 en librairie... et fantasy
- Prix Elbakin.net 2024 : Entretien avec Davide Morosinotto
- Prix Elbakin.net 2024 : Entretien avec Siècle Vaëlban