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Talion : Revenant

ISBN : 978-055357656-6
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Michael A. Stackpole (Proposer une Biographie)

Les Justiciers sont l’élite des Talions, possédant des pouvoirs magiques redoutés et des compétences martiales mortelles. Ils sillonnent l’Ancien Empire, écrasant les hors-la-loi et protégeant les opprimés. Leur parole fait office de loi, et leurs jugements s’imposent à tous, quelque soit leur statut social.

Nolan est un Justicier né dans ce qui fût la nation libre de Sinjaria. La guerre de conquête de Sinjaria par le royaume de Hamis l’ayant laissé orphelin, il se rend dans la lointaine Talianna pour devenir Justicier.
Des années plus tard, le Maître des Talions confie à Nolan une dangereuse mission : il doit protéger la vie du roi qui a détruit Sinjaria et massacré sa famille. Seul, Nolan va ainsi se retrouver plongé dans le maelstrom qu’est la cour de Hamis pour arrêter un assassin dont même ses Maîtres pensent qu’il ne peut être détruit…

Critique

Par John Doe, le 27/08/2011

La bibliographie de Mickael A. Stackpole, auteur essentiellement connu pour ses écrits de science-fiction (les franchises BattleTech et Star Wars), compte également quelques livres de fantasy. Premier roman de l’auteur, Talion : Revenant a d’ailleurs connu un parcours éditorial compliqué. Ecrit en 1986, ses 175.000 mots (soit 470 pages environ en format poche) avaient été à l’époque jugés trop longs pour un premier roman par l’éditeur. Il sera finalement édité par Bantam en 1997.
L’originalité du livre réside dans la description des Talions, autrefois une branche de l’administration judiciaire de l’Empire. Ils ont résisté à la chute de celui-ci pour s’ériger en une organisation indépendante dédiée au maintien de la paix.
Elle est divisée en sept branches, dont celle des Justiciers, à laquelle Nolan, le héros du roman, appartient. Leurs fonctions les amènent à traverser les contrées à la recherche de criminels, cumulant à l’occasion  les fonctions de juge, juré et bourreau. Pour les aider dans leur tâche, ils possèdent quelques pouvoirs magiques, le plus redouté étant un tatouage qui leur permet de tuer toute personne en en absorbant l’âme. Il existe quelques garde-fous (dont l’obligation de se soumettre à un rituel magique de purification qui peut tuer le Justicier en cas d’usage injustifié de leurs pouvoirs), mais fondamentalement chaque Justicier n’est lié que par les règles de conduite fixées par la direction des Talion et par son code de conduite personnel.
Beaucoup de pouvoir entre les mains d’un seul homme, trop sans doute ? Si l’auteur ne répond pas directement à cette question (il ne s’agit après tout que d’un livre de fiction, pas d’un traité politique ou philosophique sur la nature de la justice et la séparation des pouvoirs), il nous montre par contre un héros qui n’hésite pas à se remettre en question. « Je ne pense pas être spécial. Je suis un homme conscient du fait qu’il est capable de faire des erreurs, et prêt à a en assumer les conséquences ».
Le récit est narré à la première personne par Nolan lui-même, et il est construit sous la forme d’un va-et-vient entre le présent et le passé qui nous montre Nolan adolescent et le déroulement de sa formation en tant que Justicier. Ce choix de l’alternance (par rapport à un récit linéaire) est une bonne idée, car il permet à Stackpole de mettre en exergue les liens entre le passé et le présent.
Les séquences d’apprentissage, qui permettent d’étoffer le passé de Nolan, sont sans doute un peu trop unidimensionnelles, avec un Nolan qui réussit tout ce qu’il entreprend avec brio, sans connaître l’échec (il faut dire qu’il fait preuve d’une motivation sans failles qui trouve son origine dans un passé douloureux).
Par contre, les séquences au présent sont très réussies, menées à un rythme vif, nous permettant d’avoir un aperçu de la vie quotidienne d’un Justicier. Malgré ses doutes, Nolan reste une figure héroïque au sens premier du terme : celui « dont les hauts faits valent qu’on chante sa geste », élément d’ailleurs intégré dans le corps du récit par Stackpole au travers d’une ballade.
L’univers dans lequel il évolue reprend un certain nombre d’archétypes de la fantasy classique (gobelins, ogres) auxquels Stackpole apporte toutefois une petite touche personnelle, leur permettant ainsi d’éviter de tomber complètement dans la masse des figures imposées de l’époque.
Les personnages secondaires qui naviguent autour de Nolan sont peu nombreux mais assez intéressants, notamment Morai, un brigand qui forme un contrepoint au personnage de Nolan.
Le dernier tiers du récit n’est malheureusement pas à la hauteur de ce qui précède : les événements se déroulent à un rythme beaucoup trop précipité, comme si l’auteur avait brusquement réalisé qu’il arrivait à la fin du livre. Toute la partie consacrée aux intrigues politiques est traitée de manière trop superficielle pour être convaincante, à l’image d’une fin assez cohérente malgré tout, mais qui laisse un goût d’inachevé. Le roman aurait sans doute gagné en qualité avec 50-100 pages supplémentaires.
Malgré ses défauts, Talion : Revenant est un standalone consistant, qui aurait sans doute pu (dû ?) être meilleur, mais qui en l’état reste un bon moment de lecture.

6.0/10

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