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Notre part de nuit
Titre VO: Nuestra parte de noche
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Mariana Enríquez
Traduction : Anne Plantagenet (Proposer une Biographie)
Un père et son fils traversent l’Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ? Le petit garçon s’appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d’un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d’une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.
Critique
Par Nephtys, le 19/01/2022
Un père torturé craignant d’être incapable de protéger son fils, et un fils face à la violence de son père. Entre eux, les esprits, la nuit, l’obscurité.
Non, ceci n’est pas un énième ersatz de Shining. Point d’hôtel hanté ici, de Jack Nicholson fou-furieux et de hache détruisant une porte. Point de baignoire où attend pour notre plus grand malheur une femme, mais un long voyage dans une Argentine marquée par la Guerre, la dictature et l’envie de se reconstruire. Notre part de nuit parle des ombres, celles que l’on porte en nous et celles, plus surnaturelles, que l’on invoque jusqu’à y perdre l’âme.
Parmi le récit simple d’un enfant orphelin de mère et dont le père devient de plus en plus étranger, une horreur bien plus fantastique se tisse, aussi délicate qu’un morceau de dentelles. Parfois, il arrive qu’un roman frappe par la justesse de son propos, par la justesse de ses images. Quelque chose entre le coup de poing et la mélancolie…
Parce que Notre part de Nuit est un roman aussi riche qu’il est dense. Riche par ses thèmes : la maladie, la mort, le deuil, le passage à l’âge adulte… Riche par ses personnages tout en contrastes également, riche par la mélodie de ses phrases et la beauté pure de son récit.
On aurait put craindre le grandiloquant avec l’ombre de cette société secrète, mais en ancrant l’histoire de son roman dans l’Histoire de son pays, Mariana Enriquez donne des ramifications profondes au Mal et parvient à l’authentique plutôt qu’une simple démesure sans âme.
Les scènes horrifiques sont variées, trouvent le ton juste dans leurs descriptions. Il y a du sang, mais le sang ne résume pas tout. Il y a de l’horreur, il y a ce que l’on voit, ce que l’on perçoit, ce que l’on devine et ce qui est au-delà de notre compréhension même. Magie noire, superstitions et rituels y retrouvent une identité fouillée loin d’une horreur en carton-pâte.
Vaste, profond et maîtrisé, Notre part de nuit est le roman dont on peut avoir besoin pour se rappeler pourquoi on aime tant lire. Une histoire qui, si l’on y est sensible, rejoint ces récits que l’on porte au cœur tout au long de notre parcours de lecteur.
9.0/10
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