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Les Chants de la terre

Titre VO: Songs of the Earth

Tome 1 du cycle : La Chasse sauvage
ISBN : 978-235294532-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Elspeth Cooper

Depuis mille ans, les chevaliers de l’Église condamnent au bûcher quiconque pratique la magie.
Ils ne font pas d’exception, même pour l’un des leurs. Pour échapper à la mort par le feu, le chevalier Gair est contraint de fuir. Encore novice, il ne maîtrise pas la force qui grandit en lui. Il doit apprendre à la contrôler avant qu’elle le détruise. Son seul espoir réside dans la mystérieuse société des Protecteurs du Voile.
Bien que des siècles de persécutions aient presque entièrement annihilé leur ordre, quelques Protecteurs subsistent…

Critique

Par Gillossen, le 26/11/2011

Que penser du premier roman d’Elspeth Cooper, présenté comme le coup de cœur de cette fin d’année de Bragelonne (Les mauvaises langues diraient “un de plus”…) ? Que sans tomber dans le don’t believe the hype dégainé tout aussi souvent en réaction par certains, il est bien difficile pour un livre, quel qu’il soit, de se montrer à la hauteur des espoirs suscités quand l’on se retrouve précédé d’une telle réputation.
Non pas que Les Chants de la terre soit un mauvais roman. Ce n’est pas le cas, soyons clairs. Pour tout dire, cette lecture s’avère plaisante, voire sympathique. Il faut dire que le récit est très rythmé et les nombreux rebondissements s’enchaînent avec fluidité. Mais finalement… c’est bien tout. Et on a donc rapidement l’impression d’avoir fait le tour du roman longtemps avant d’atteindre sa conclusion.
Il faut admettre que nous sommes en plein dans le domaine de la quête initiatique, avec un personnage principal contraint de fuir le monde qu’il a toujours connu et se retrouvant ainsi tel un poisson hors de l’eau loin de tous ses repères. Dans le cas présent, Gair, jeune homme condamné pour son usage de la magie, un jeune homme à la bonne volonté évidente et successeur de Manimal en puissance, qui se retrouve affublé d’un vieux mentor (!) et rallie finalement une école afin d’apprendre à maîtriser ses dons (!!) avant bien sûr de trouver l’amour avec la première femme passant par là ou presque (!!!).
Évidemment, avec un tel parti-pris, comment éviter lieux communs et longues explications sur l’univers que découvre alors notre héros au fil de ses aventures à base de dialogues aux relents verbeux… Eh bien, on ne les évite pas et l’auteur nous en administre d’ailleurs plusieurs doses à intervalles réguliers, sans doute pour faire bonne mesure. Le vieux mentor de Gair met ainsi un point d’honneur à lui refuser le plus longtemps possible des clarifications essentielles pour mieux lui régurgiter le background créé par l’auteur.
Et malheureusement, Elspeth Cooper ne m’a pas rendu mon innocence de lecteur, pour reprendre les propos de Stéphane Marsan présentant l’ouvrage, ce “superbe récit initiatique”, comme un véritable “enchantement”. Malheureusement, en effet, car j’aurais sincèrement aimé y voir ce que lui comme d’autres y ont vu ou y verront sans doute. Mais le roman reste désespérément plat, si ce n’est dans ces dernières pages enfin surprenantes (par rapport à tout ce qui a précédé, relativisons la donne) le temps d’une poignée de scènes, à croire que l’auteur nous offre là une histoire répondant avant tout à une formule déjà balisée par des décennies de fantasy épique, une formule suivie beaucoup trop scrupuleusement et au bout du compte assez banale.
Très accessible, déroulant une intrigue qui ne cherche pas à multiplier les fils de son récit, le roman donne en effet vite l’impression de s’adresser principalement aux jeunes lecteurs encore novices - privilégiant un ton globalement naïf, à l’image de son héros bonne pâte et boy-scout et une répartition des rôles tout de même très manichéenne, quand on songe notamment à son méchant au destin risible - si l’on met de côté quelques rares passages un peu plus “corsés”. Bien sûr, il ne s’agit pas de remettre en cause la bonne volonté d’Elspeth Cooper ou son attachement sincère à ses personnages. S’il y a bien une chose que l’on ne peut nier, c’est que l’auteur croit en son histoire et que le voyage que l’on nous propose est suffisamment connu pour accompagner le lecteur par la main sans jamais le lâcher.
Mais au petit jeu des comparaisons, comment hisser Cooper à la hauteur d’une Robin Hobb en puissance ? Il lui manque pour cela cachet et personnalité, sans même parler de niveaux de lecture. Avec ce premier tome, Elspeth Cooper est plutôt à ranger aux côtés des Sara Douglass et autres Fiona McIntosh. Bref, des auteurs qui ont su se construire un public, qui ont quelques atouts en poche, mais dont la “production”, et le terme est choisi volontairement, reste par trop générique.

6.0/10

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