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La fin des dieux
Titre VO: The End of Gods
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Antonia Susan Byatt
Seconde Guerre mondiale, Angleterre.
Une jeune fille est évacuée à la campagne pour échapper aux bombes. Alors qu’elle a du mal à s’acclimater à sa nouvelle vie, son univers est complètement transformé quand un livre sur les anciens mythes scandinaves lui est offert.
Critique
Par Gillossen, le 14/05/2014
Avec La fin des Dieux, nous touchons une fois de plus à ce genre d’ouvrages qui ne sont pas directement du domaine de la fantasy tel qu’on l’entend généralement… encore que ! Mais ne vous attendez pas à voir la jeune fille dont il est question dans la quatrième de couverture basculer dans un monde de légende et de magie… encore que, bis.
Le roman de A.S. Byatt se révèle en tous les cas singulier à plus d’un titre. Il s’agit tout d’abord d’un ouvrage de commande, proposé à l’auteur par son éditeur Cannongate. Mais au-delà de ce qui n’est qu’un simple constat, l’auteur se penche ici sur les mythes nordiques, qui à ses yeux surpassent tous les autres, pour mieux dresser un parallèle avec notre monde.
Si l’on s’arrête aux apparences, Byatt nous livre bien le récit d’une fin du monde, mettant en scène des figures bien connues, comme Odin ou surtout Loki, une fois de plus sur le devant de la scène. Mais aussi Fenrir, Frigg, l’Yggdrasil… Tous ces éléments qui font partie intégrante de la structure même de cette matrice à nulle autre pareille répondent présents et l’auteur les met en scène avec une certaine distance, certes, mais sans jamais les prendre de haut pour autant.
Il faut savoir que même dans le cadre des chapitres relatant justement cette fin des dieux et nous entraînant souvent aux premières loges, A.S. Byatt ne se départ jamais d’une dimension “académique” accompagnant son récit de page en page, sans doute à cause ou grâce à l’examen froid et scrupuleux auquel s’essaie l’auteur, ce qui n’empêche pas le roman d’être rédigé dans une langue à la beauté évidente qui nous captive aisément, et pas seulement parce que cet ouvrage fait moins de 200 pages ! Quand Byatt nous emporte avec le titanesque Jormungand, impossible de ne pas se laisser faire, fasciné.
Mais pas d’allégorie ou de sermon pour l’auteur, pas plus qu’un véritable récit intimiste dans les pas de la “frêle enfant” du texte. Nous sommes loin d’un roman de Graham Joyce. A.S. Byatt l’explique parfaitement dans la passionnante postface qui accompagne le roman. C’est la nature même du mythe, son poids, qui la passionne, et non des dieux humanisés ou des êtres fabuleux. On serait presque tenté de dire que cette postface se révèle bien plus passionnante que la mise en scène de cette fin du monde qui a pu précéder, car on comprend alors pleinement ce que l’auteur a voulu aborder ici, sans risque de se laisser distraire par un ton qui ne cherche jamais à nous prendre par les sentiments.
Et après tout, il est peut-être préférable de rester froidement analytique quand on songe que notre monde est justement en train de s’éteindre…
8.0/10
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