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La Fabrique des rois

Tome 1 du cycle : Excaliber
ISBN : 978-238167370-7
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Gabriel Katz

La Bretagne, envahie par des hordes barbares, sombre dans le chaos des guerres fratricides.
Dans ces âges noirs où aucun seigneur ne parvient à s’imposer, deux hommes vont échafauder la plus grande supercherie de tous les temps : ils vont fabriquer un roi. Leur choix se porte sur Kay, un jeune noble aussi inconnu que prometteur. Il fondera ses pouvoirs sur une épée prétendument divine, qu’il sera seul à pouvoir tirer d’un rocher. Pour lui donner un trône, les deux hommes recruteront les meilleurs chevaliers du pays et ne reculeront devant rien ni personne. Une machination parfaitement huilée, qui se déroule à merveille… jusqu’à l’entrée en scène d’Arthur, le frère adoptif de Kay.
Les deux hommes à l’origine de ce plan machiavélique, on les connaît aujourd’hui sous les noms de Lancelot et Merlin, et leur histoire est devenue un mythe.

Critique

Par erkekjetter, le 30/10/2024

Si le nom de Lancelot évoque chez vous un chevalier presque parfait, l’armure rutilante, le verbe policé, les cheveux bien peignés, préparez-vous à être surpris. Ici, point d’amour courtois ou de chevalerie fantasmée, ça sent plutôt la cotte de mailles rouillée et la vieille sueur. 
Lancelot se pose en grand sarcastique dès sa première apparition, avec un capital sympathie plutôt limité – et je ne vous ai pas encore parlé d’Arthur… Sans doute fallait-il quelque chose de cet ordre pour pouvoir proposer une énième réécriture du mythe arthurien. Une proposition qui tranche avec l’image qu’on s’en fait.
Gabriel Katz revient donc avec ce qui pourrait presque ressembler à un exercice de style : une réinterprétation toute personnelle de la légende arthurienne. Excalibur ? Une arnaque. Un tour de passe-passe pour tenter d’unifier sous une même bannière cette fichue Bretagne qui n’en peut plus de se diviser – et de se faire poutrer par les Pictes. Et après tout, pourquoi pas ? Merlin, qui pratique autant la magie que moi la chaudronnerie, sera complice actif de la supercherie. Arthur, lui, viendra jouer les importuns dans un plan qui se voulait réglé au millimètre. Dans ce premier tome, d’ailleurs, il est bien difficile de nourrir la moindre affection pour ce type aussi sympathique que BHL.
Bien sûr, l’auteur prend des libertés avec le mythe. Ça fait partie des règles du jeu. Il y instille une dose de modernité, dans le ton des dialogues notamment. Il joue avec les personnages et l’image qu’en a forgé Chrétien de Troyes. Il faut voir l’allure de ses chevaliers de la Table ronde… Mais au demeurant, le casting est respecté. 
Le récit s’articule en courts chapitres, qui ne laissent pas tellement de place aux temps morts, et se voit servi par une écriture fluide. Pour peu qu’on adhère à l’idée ou qu’on se laisse convaincre par les premiers chapitres, on est facilement emporté jusqu’à la conclusion de ce premier volume, qui annonce déjà la couleur pour la suite. Le parti pris initial demeure certes particulier, mais ça fonctionne, et ça fonctionne même plutôt bien, pour peu qu’on accepte de voir le mythe égratigné. Si le cycle arthurien ne vous sort pas par les yeux et que vous n’êtes pas allergique aux réécritures, ça vaut donc le coup de laisser une chance à celle-ci !
Une erreur récurrente dans le texte, tout de même, qui n’aurait jamais dû passer entre les mailles du filet : une belle confusion sur le terme « chausses », qui ne désigne pas des godasses, mais des pantalons. Dommage.



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