Au large des vivants

Tome 2 du cycle : Ceux des eaux mortes
ISBN : 978-235408120-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Brice Tarvel (Proposer une Biographie)

Ayant quitté le Royaume de Fagne pour gagner celui d’Obscurie, les traine-vase, nos héros de l’Or et la Toise, cherchent à retrouver le magicien Vorpil. Si le charmant Jodok espère toujours ainsi récupérer sa Candorine en chair et en os, Clincorgne, lui, ne rêve encore que de trésor. Et il n’est pas le seul.
Entre autres parce que Renelle, la magicienne qu’on avait laissée transformée en statue flamboyante, n’a pas dit son dernier mot…

Critique

Par Belgarion, le 02/08/2011

Après un premier tome qui n’avait pas vraiment convaincu, la sortie d’Au large des vivants était l’occasion de rehausser l’intérêt de l’histoire en élevant le récit. Force est de constater que l’essai n’a pas été transformé.
En effet, en dépit d’une certaine maîtrise de l’intrigue et du langage, la sauce ne parvient pas à prendre. Le parler ancien, qui instille, comme le dit le quatrième de couverture, un ton rabelaisien, apporte peu au récit et ne rapproche pas le roman du thème des contes et légendes comme le revendique l’éditeur. Sans aucun lien avec notre monde, dans une ambiance sombre et lourde, le côté féerique du récit est difficilement discernable.
Pis, ce style ampoulé et souvent abscons renvoie à plus de quatre-vingts notes de bas de page sur moins de trois cents pages, ce qui alourdit le récit. Nous sommes loin du style léger et picaresque.
Les personnages sont croqués avec talent mais ne prennent guère d’épaisseur par rapport au tome précédent. Il est néanmoins plaisant de suivre l’esprit tortueux et avide de la sorcière Renelle ou l’approche franche et brutale de Clincorgne pour régler les problèmes. Sans s’écarter des stéréotypes, ils donnent une légère pointe d’humour au récit.
L’histoire est quant à elle bien construite en dépit de quelques baisses de rythme, mais elle reste classique sur le fond et sans réelle complexité.
Il faut malgré tout mettre en avant les idées originales du tome 1, renouvelées et développées dans le tome 2, qui mettent du piment et un goût de folie dans le récit. On peut ainsi citer le sortilège d’agrandissement et de rétrécissement du royaume marécageux de la Fagne (jeu de mot avec fange?), ou encore la mise en scène d’une mâchoire de fer géante surgie du ciel qui avale tout sur son passage. De plus la couverture obscure et oppressante à souhait est encore une fois très réussie.
Mais il faudra plus que ces bonnes idées de Brice Tarvel pour donner un souffle nouveau à la série.

6.0/10