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House of the Dragon : bilan de la saison 2 !
Par Zakath, le jeudi 8 août 2024 à 07:01:43
House of the Dragon, le premier spin-off de Game of Thrones validé par HBO, replongeait au premier abord les spectateurs de la série-mère dans un contexte familier : des luttes de pouvoirs autour du Trône de Fer et des dragons.
Néanmoins, en choisissant d’adapter les chapitres du livre Feu et Sang consacrés à l’épisode appelé « la Danse des Dragons », querelle dynastique entre deux branches de la maison Targaryen, située quelques deux cents ans avant la naissance de Daenerys, le showrunner Ryan Condal ne s’est pas forcément facilité la tâche.
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Le bilan
En effet, les racines du conflit remontent à des années pour ne pas dire des générations avant ses débuts officiels et les dix épisodes de la première saison devaient présenter un nombre élevé de personnages, rendre clairs les liens de parenté dans la famille Targaryen et usaient pour se faire d’ellipses temporelles et de changements réguliers d’interprètes dans certains rôles-clés qui demandait un peu de patience. Patience qui semblait être récompensée en fin de saison quand la mort d’un des fils de la reine Rhaenyra par la faute du frère d’Aegon, son rival pour le trône, rendait la guerre inévitable. La saison 2 serait plus ramassée dans le temps et plus riche en action, d’autant qu’en huit épisodes seulement, il faudrait faire preuve de concision, pouvait-on alors penser.
Ce n’est qu’à moitié vrai. Il n’y a en effet plus de sauts d’années entières et les épisodes s’enchaînent de manière bien plus fluide. Cependant, si l’on espérait une suite de batailles épiques, ce ne sera pas encore pour cette fois-ci. Feu et Sang est une chronique historique censée avoir été rédigée par un mestre des décennies après les faits. Le récit n’est donc pas complètement fiable, les sources ne l’étant pas. Cela permet à Condal et son équipe de livrer leur propre interprétation des événements et des motivations des personnages. Rhaenyra en particulier est ainsi beaucoup plus conciliante que sa version de papier, sa cruauté supposée étant ici le fruit de la propagande de ses adversaires. Cette décision est pertinente mais parfois frustrante tant on voudrait parfois que la « reine noire » tergiverse moins et agisse davantage, quitte à se salir les mains. Quand, en plus, son bouillant oncle et époux Daemon, après avoir organisé une tentative de vengeance qui entraîne la mort sanglante d’un innocent, pâtit d’une sous-intrigue statique et répétitive à Harrenhal, on peut craindre la saison de remplissage.
Ce serait injuste car si, hormis une bataille importante qui marque un tournant à la moitié de la saison et tient toutes les promesses en matière d’affrontement épique à dos de dragons, les scènes d’action sont rares et courtes, la situation des différents personnages évolue énormément en huit épisodes. Un des thèmes récurrents du Trône de Fer est qu’il est plus facile de conquérir le pouvoir que de l’exercer et le conserver. Les Verts d’Aegon commencent la saison en position de force, même quand un meurtre les frappe au cœur, il est exploité pour leur gagner la sympathie du peuple. Une suite de mauvaises décisions et d’ambitions personnelles va pourtant les laisser dans une position précaire. Au contraire, même si l’attentisme de Rhaenyra agace, elle finit par faire des choix, et les bons, pour renforcer sa position. La première saison se concentrait sur des personnages de haute naissance. La deuxième ne les perd pas de vue mais insiste d’avantage sur l’importance du peuple, à travers le mécontentement croissant des habitants de Port-Réal et le rôle des bâtards issus de la lignée Targaryen qui seront des alliés inattendus que Rhaenyra aura l’intelligence d’exploiter même si l’on perçoit déjà les germes de discordes à venir.
Les acteurs qui rempilent après la première saison sont désormais à l’aise dans leur rôle bien que Matt Smith souffre de la nature de son arc, qui offre tout de même de beaux passages comme sa confrontation avec Oscar Tully. Au contraire, Olivia Cooke en Alicent bénéficie d’un personnage finement écrit, loin de la simple ambitieuse manipulatrice qu’on aurait pu en faire et elle devient peu à peu un personnage tragique, sans contrôle sur des événements qu’elle a contribué à provoquer. Les deux scènes qu’elle partage avec Rhaenyra (Emma D’Arcy), inventées pour les besoins de la série, sont parmi les plus réussies et situées en début et en fin de saison, se font échos. De même, Tom Glynn-Carney a l’occasion de camper un Aegon loin d’être caricatural tandis qu’Eve Best, Ewan Mitchell et Rhys Ifans font toujours preuve d’un charisme certain. Les nouveaux venus sont moins marquants bien que Gayle Rankin tire son épingle du jeu dans le rôle de ma mystérieuse Alys Rivers pendant que Tom Bennett apporte un peu de légèreté dans celui d’Ulf.
On remarquera un nouveau générique plus lisible que le précédent qui retrace l’histoire des Targaryens depuis Valyria jusqu’aux événements les plus récents. Visuellement, on sent toujours les moyens alloués qui permettent à House of the Dragon d’être l’une des séries actuelles les plus impressionnantes, des dragons toujours réussis aux décors.
Cette saison 2 n’est pas dépourvue de longueurs et l’on attend sans cesse une explosion qui n’arrive jamais tout à fait malgré quelques scènes mémorables telles que les fins des premier et quatrième épisodes. Ryan Condal a préféré explorer la psychologie de ses personnages mais si certaines sous-intrigues font parfois du surplace, au terme des huit épisodes, l’équilibre des forces en présence s’est considérablement modifié. On est donc loin d’une « saison pour rien » malgré une envie compréhensible de voir davantage d’affrontements au sommet et l’espoir que la prochaine saison satisfera enfin ces attentes particulières.
Par Zakath Nath.
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