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La naissance de Narnia : tous les secrets enfin révélés !

Par Foradan, le jeudi 10 novembre 2005 à 01:21:00

Suivons sans plus attendre cette enquête de Michael White pour le Sunday Times. Attention, immersion au coeur de la création d'une légende imminente !

Narnia : Comment tout a commencé

A l'automne 1939, peu après le déclenchement de la seconde guerre mondiale, la menace de raids de bombardement sur Londres motive l'évacuation des enfants vers la campagne. Un petit groupe arrive aux Kilns, une vaste et plutôt laide maison au milieu de plusieurs acres de bois au bord de la Carrière d'Headington, à environ trois milles au sud-est du centre d'Oxford.

Les nouveaux venus ont découvert que les Kilns était occupé par un une étrange foule : une irascible vieille Irlandaise qui a passé la plus grande partie de sa vie au lit, une femme plus jeune et un homme imposant, dégarni et entre-deux âges.

C'était Clive Staples Lewis, un professeur d'université d'Oxford qui avait en 1939 la réputation d'un écrivain de livres religieux et de science fiction. Il vivait avec Janie Moore, une femme mariée beaucoup plus âgée qui était sa compagne depuis deux décades, et sa fille Maureen.

Les Kilns était aussi la résidence de son frère aîné alcoolique Warnie, un commandant de réserve de l'armée qui avait combattu dans le nord de la France.

A cause de ses engagements à l'université, Lewis a rarement rencontré les réfugiés, mais un jour, il les a vu assis à s'ennuyer et commença à penser à une histoire pour les divertir.

Un des enfants s'intéressait à une vieille armoire dans une chambre et avait demandé à Lewis ce qu'il y avait derrière. Ceci, ainsi qu'il apparût, créa une étincelle créatrice. Lewis commença un conte sur une famille d'enfants qui avaient été évacués vers une vieille et grande maison à la campagne possédée par un mystérieux professeur.

Il semble que l'histoire n'a jamais été écrite et fut finalement oubliée. Mais Lewis repris le thème presque une décennie plus tard quand il commença l'une des séries de livres pour enfants les plus aimées et des plus riches en succès qui fut jamais écrite, les Chroniques de Narnia.

Lewis était un étrange candidat pour un succès populaire. Il n'aimait pas les enfants, et savait peu de choses sur eux. Il était démodé, passéiste, effrayé par le changement et le progrès. Certains de ses écrits pouvaient être moralisateurs, élitistes ou puritains. Il était révulsé par presque tous les aspects de la culture populaire, depuis Disney jusqu'au jazz, et il a délibérément ignoré toute forme d'art moderne, de musique, théâtre, film ou littérature. Il restait isolé dans sa tour d'ivoire jusqu' à son dernier souffle.

Mais c'était un homme de contradictions. Il détestait l'idée d'être un auteur populaire, mais prenait du plaisir dans la renommée que son succès lui a apportée, répondant fidèlement à chaque lettre sincère que ses fans lui écrivaient. Il ne comprenait, ni n'approuvait les homosexuels, mais son plus vieil et plus cher ami depuis l'enfance était gay. Il méprisait les femmes sans éducation, pourtant il était aussi embarrassé avec de nombreuses femmes cultivées qu'il a côtoyé.

C'était un Chrétien dévot et reconnu, pourtant il avait vécu en semi clandestinité avec une femme mariée depuis qu'il avait 19 ans. Il fut ramené à la religion par son ami de l'université JRR Tolkien, un Catholique Romain, pourtant il avait l'harnachement d'un Protestant bigot, renvoyant les Catholiques tels des bouseux.

Comment cet élitiste en vient-il à écrire une série d'histoires qui, au dernier pointage, se sont vendus à quelques 80 millions d'exemplaires et qui arrivent sur les écrans de cinéma avec la même fanfare et le battage publicitaire du Seigneur des Anneaux de Tolkien ? D'où Narnia est-elle arrivée jusqu'au stylo d'un tel homme ? La réponse est que Lewis était marqué par une douleur d'enfance. Il fut tiré vers l'arrière toute sa vie durant, vers l'époque la plus simple et confortable - les quelques années avant que sa mère ne meure.

Aujourd'hui, Little Lea se dresse au milieu de maisons éparses dans le coeur de la classe moyenne feuillue du faubourg de Belfast, Strandtown. Mais il y a 100 ans, quand elle fut construite pour la famille Lewis, elle était environnée de champs. La maison était assez grande pour que les frères Lewis s'y perdent. La "Petite Chambre du Fond" au bout d'un long grenier devient leur cachette, pleine de jouets et de livres.

Le plus jeune des garçons - connu sous le nom de Jack - aimait les histoires de Beatrix Potter.
Ils écrivaient des contes à propos d'un « Pays des animaux », un royaume imaginaire habité par des animaux dotés de caractéristiques humaines, qui sont maintenant dans le Wade Center, les archives de CS Lewis au Wheaton College, Illinois. Les personnages sont peu recherchés mais il y a déjà une échappatoire jusqu'à un monde intérieur qui lui a servi toute sa vie.

La mère du garçon, Florence Lewis, était une femme atypique pour son époque. Elle avait obtenu la première place en classe de logique, et la seconde en mathèmatique au Queen's College de Belfast. A quarante ans, elle portait des lunettes, était ronde et férue de tricot. Mais lorsque Warnie est parti au pensionnat en Angleterre, elle s'est mise à jouer avec Jack dans le jardin et à l'amener se promener en ville. Ils s'en allaient souvent pour de longues marches dans la campagne.

Son père, Arthur Lewis, avoué, était "généralement grognon". Mais Jack s'entendait bien avec son grand-père, ancien écrivain amateur de science-fiction qui vivait avec sa famille dans une pièce remplie de vieux livres et d'albums photos.

En 1908, cette vie de famille sécurisante s'est désintégrée horriblement vite. Tout d'abord, Florence Lewis est tombée malade et le grand-père de Jack a été obligé de déménager parce qu'elle ne pouvait plus s'occuper de lui. Il est mort d'une attaque juste après.

Les docteurs ont alors diagnostiqués un cancer à Florence. Jack, alors âgé de 9 ans, restait dans la chambre de sa mère tous les jours. Warnie est revenue de l'école pour les vacances d'été. Quelques jours avant la rentrée suivante, Florence est tombée dans le coma. Elle est morte dans la matinée du 23 août 1908, à l'âge de 46 ans.

Arthur Lewis avait perdu à la fois son père et sa femme, et alors, son frère est mort de façon inattendue. Il a commencé à boire beaucoup et semblait incapable de contrôler ses émotions. Il s'est mis à crier sur Jack pour les raisons les plus banales. Le mépris grandissait chez le garçon de neuf ans.

Il y a de remarquables similarités entre la tragédie de Lewis et l'enfance de son futur ami Ronald Tolkien, dont la mère est morte à 34 ans. Tolkien associait les royaumes fantasy qu'il a créé dans Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux avec l'époque d'avant la mort de sa mère. En construisant le monde imaginaire incroyablement complexe de la Terre du Milieu, il a réussi à se perdre lui-même dans la mémoire et la nostalgie.
D'une manière presque identique, Lewis a créé sa propre Terre du Milieu, Narnia, et les histoires qu'il y a placé viennent de l'enfant qui demeurait tout au fond de son esprit.

Il a fait le premier pas sur cette route lorsqu'il a été envoyé à l'école préparatoire de Cherbourg, à Malvern, dans le Worcestershire. Warnie, interne au collège voisin de Malvern, initia le garçon de 12 ans aux plaisirs de la cigarette, du jeu et de la bière. Mais peut-être la plus grande attraction était-elle la jeune infirmière de l'école de Cherbourg, Miss Cowie.

Très affectueuse et attentive, elle est apparue dans la vie de Lewis à un moment crucial de son développement intellectuel et de son éveil sexuel. Lewis a ressenti immédiatement un désir écrasant. Mais l'infirmière était plus qu'une figure sexuelle. Elle lui a aussi fait découvrir des idées religieuses et spirituelles non orthodoxes.

Malheureusement pour Lewis, le directeur a apparemment trouvé l'infirmière en train de câliner un autre garçon et elle a été renvoyé. Son départ soudain a laissé un vide. Mais Lewis est tombé par hasard sur un substitut, un monde imaginaire peuplé par des anciens.

Il a été captivé par les nouvelles de son pair Irlandais, Lord Dunsany - qui a créé la phrase au-delà des champs que nous connaissons là où les lois de notre royaume terrestre ne s'appliquent pas - et par le Préraphaélite William Morris, dont la fiction est baigné d'imagerie médiévale mélangée à un monde alternatif de sa propre création.

Les graines du livre le plus durable de Lewis sont venues en rêves et en images mentales lorsqu'il avait 16 ans. La plus frappante était un faune portant des colis et un parapluie dans un bois enneigé - qui est devenu Mr Tumnus dans L'Armoire Magique.

Son éducation classique d'adolescent a été mise entre les mains de l'ancien proviseur de son père, William Kirkpatrick, qui s'était retiré dans le Surrey. Il a pris Lewis en tant qu'élève et à développé son intelligence versatile et puissante.

Lewis a commencé à écrire régulièrement à Arthur Greeves, un garçon qui vivait de l'autre côté de la rue à Little Lea. Bien qu'ils aient partagés leur pensées les plus intimes et furent amis pour la vie, ils étaient très différents. Greeves était homosexuel, Lewis hétérosexuel.

Nombre des lettres de Lewis on survécu dans les archives. Nous apprenons qu'il était terrassé par la culpabilité au sujet de la masturbation. Et quand il est allé à Oxford en 1917, après avoir gagné une bourse d'études à l'université, il parle de son goût pour ce qui est de nager nu au Parson's Pleasure, la partie de la rivière où les gentlemen pouvaient se baigner sans s'encombrer de vêtements.

Des attractions plus sombres commençaient à le préoccuper, dont un intérêt prononcé pour le sadisme, qu'il aimait décrire. L'une des lettres est un discours sur la flagellation et la fessée. Bientôt, il signait ses lettres sous le nom de « Philomastrix » (amateur du fouet) et détaillait des fantasmes terrifiants impliquant la jeune soeur de Greeves qu'il fouettait pour le bien de son âme. Il décrivait une jolie fille qui avait vu à Oxford et parlait de la souffrance qu'elle aurait ressentie si elle avait reçu la moitié des tourments qu'il lui avait infligé dans son imagination.

Il est difficile de savoir quoi faire de tout cela. Peut-être était-ce dû à la peur de la Première Guerre Mondiale. Warnie était dans l'armée qui se battait en France. Le jour du 19ème anniversaire de Lewis, le 29 novembre 1917, il débarquait lui aussi sur le front. Sa guerre n'a pas duré longtemps. En Avril 1918, à a bataille d'Arras, il a été gravement blessé par un tir ami. Il s'en est remis, mais la guerre a eu un effet persistant sur sa vie.

Peu avant d'aller en France, il avait forgé un lien fort avec Janie Moore, la mère d'un de ses amis soldat, âgée de 45 ans. Son fils était porté disparu, on le croyait mort, elle était émotionnellement fragile et avait besoin d'amour.

Janie était blonde et assez jolie. Elle était aussi plutôt autoritaire. C'est ce que Lewis cherchait le plus chez une femme. Il avait plus que tout besoin d'être materné, et elle était heureuse de jouer les remplaçantes. Il l'a appelé « Mère » pratiquement depuis le début, et elle parlait souvent de lui comme « Fiston ». Leur relation non-orthodoxe a façonné sa vie.

Le père de Lewis, lorsqu'il a entendu parler d'elle, a pensé qu'elle était veuve. En fait, elle était séparée de son mari. Quand Lewis est revenu à Oxford après la guerre, il devait garder cette sérieuse relation romantique avec une femme mariée totalement secrète. Au début, ils ont vécu une double vie assez bizarre. Lewis appréciait le confort du collège pendant que sa maîtresse d'âge mûr et sa fille de 12 ans, Maureen, louait une maison dans un quartier miteux de l'est d'Oxford.

Il recevait une maigre pension de son père pour les nourrir et les loger, on attendait de lui qu'il fasse les courses, le bricolage, le ménage et qu'il cuisine, qu'il entretienne le jardin et accompagne Maureen à son école privé, dont il payait l'inscription.

Finalement, la vie est installée dans un moule vaguement bohémien. Les week-end, la maison de l'est d'Oxford était remplie de musique et des conversation de la « famille » et les amis qu'ils avaient sélectionné mangeaient une nourriture simple agrémentée des légumes poussés dans le petit jardin. Après quelques verres, il pouvait y avoir de folles danses au son du gramophone.

Même après qu'il ait été élu membre de Magdalen en 1925, Lewis ne permettait à personne de faire clairement référence à sa vie privée excentrique. Certains associaient toujours la foi avec un voeu de célibat auto-imposé.

Ni son père ni son frère ne voulaient avoir quoi que ce soit à voir avec Janie. C'est seulement après la mort de son père en 1929 que Lewis est arrivé à sortir de cette impasse en persuadant Warnie d'acheter The Kilns avec Janie et lui.

Le plus gros souci de Warnie était de savoir quoi faire de leurs vieux jouets de Little Lea quand ils l'ont vendu. Même en tant que militaire de 35 ans, il détestait penser à d'autres enfants jouant avec. En désespoir de cause, il a suggéré de construire une pièce Little End à The Kilns pour préserver la mémoire de leur enfance. Il avait reconnu l'influence de l'alcool dans le comportement sentimental de son frère. Depuis leurs 20 ans, les deux frères avaient été de gros buveurs, mais Lewis buvait en société. Warren allait à la dérive dans sa vie, et il n'a jamais possédé l'intelligence de son frère, il se reposait sur l'alcool pour combler le vide.

A la différence de Warnie, Lewis pouvait atténuer la douleur avec de la créativité. Bientôt, il eu aussi la Chrétienté. Il l'avait rejeté lorsqu'il était plus jeune mais a retrouvé sa foi dans le Christ alors qu'il réfléchissait dans le side-car de la moto de Warnie pendant un trajet jusqu'au zoo de Whipsnade en 1931. Cela l'a mené à une série de livres avec des thèmes religieux et à des fictions fantasy pour exprimer ses préoccupations morales et religieuses.

Les années 1930 ont été une époque satisfaisante pour Lewis. Il a rencontré Tolkien et ensemble, ils ont formé un groupe littéraire d'écrivains, les Inklings, qui se rencontrait dans un pub d'Oxford, le Eagle and Child, pour discuter de leur travail autour de quelques pintes de bières. Les années de guerre furent seulement marqué par l'absence de Warnie, en service actif, jusqu'à ce qu'il soit diagnostiqué cas désespéré d'alcoolisme.

A la fin de la guerre, toutefois, The Kilns est une vieille maison sur le déclin remplie d'excentriques vieillissants. Maureen s'est échappé en se mariant. L'état mental de Janie se détériore. A plus de 70 ans, elle est irascible, imprévisible et elle demande plus d'attention que jamais.

Il était de son habitude d'appeler depuis son lit en poussant un tonitruant Les gars ! Ou êtes-vous ? Elle était obsessionnelle au sujet de son chien, Bruce, et insistait pour que Warnie l'emmène souvent en promenade.

Mais si Warnie était absent - il s'évadait souvent pour des beuveries en Irlande - ou trop saoul pour se lever, le travail retombait sur Lewis, qui devait abandonner ce qu'il écrivait et faire le tour de la maison pendant une demi-heure. Et cela venait s'ajouter aux tâches domestiques qui lui incombaient toujours.

En 1947, quand Warnie était absent à une beuverie en Irlande, Lewis s'est fait doubler pour le poste de professeur de littérature anglaise au merton College. La puissance d'Oxford se moquaient comme d'une guigne qu'il venait d'apparaitre en couverture de Time Magazine en l'honneur de ses oeuvres. Ses livres populaires avaient terni son image académique.

Cette terrible humiliation fut combinée à une autre. Lewis livrait régulièrement bataille avec des orateurs invités au Socratic Club, une société de débat d'Oxford spécialisée dans la rhétorique religieuse. ses figures de haine étaient des athées et des scientifiques, et il s'enorgeuillissait de toujours les mettre en déroute. A son plus durable dégoût, une femme fut la seule oratrice à l'embarrasser.

Elizabeth Anscombe, 29 ans, était une "pilosophe moderne"" de Cambridge, une disciple de Wittgenstein. En février 1948, usant d'analyse linguistique, elle démontra devant 200 adorateurs de Lewis à quel point ses arguments plutôt désuets étaient fragiles.

Lewis fut écrasé. Il n'écrivit plus jamais un autre commentaire religieux. Mais la peine accrut ses énergies créatrices. Il retourna au monde du rêve sans interrogation de son enfance et mis enfin son énergie dans Les Chroniques de Narnia.

Vers Noël 1948, L'Armoire Magique fut achevé.Des rédacteurs de son éditeur craignaient que sa carrière en tant qu'auteur "sérieux" puisse être endommagée par ce conte de fées. Mais il était trop important pour être ignoré. A l'époque où Janie mourut, démente, dans une maison de soins en 1951, quatre autres chroniques de Narnia furent écrites. Les deux derniers livres furent terminés vers la fin 1953.

Les livres de Narnia furent édités environ un par an entre 1950 et 1956. Bien que qu'ils ne furent pas bien reçus par de nombreux critiques, ils prirent rapidement une place dans le coeur des jeunes lecteurs et le bouche-à-oreille fonctionna. Ils devinrent l'une des séries littéraires pour enfants ayant le plus de succès jamais éditées.

Le fait que Lewis fut capable de les écrire en connaissant si peu les enfants donne corps à l'idée que la mythologie de Narnia est modelée presque entièrement sur ses propres fantaisies enfantines.

Tirées directement de ses souvenirs personnels et son imaginaire, les histoires sont presque l'accomplissement d'un voeu, le rapport d'une enfance rêvée. Il fut capable de créer un monde de fantasy qui lui procurait un mécanisme à travers lequel il pouvait révéler ses propres conduites, rêves et sentiments cachés. Les enfants qui voyagent vers Narnia -Edmund, Peter, Susan et Lucy - sont en bien des points des clones de Jack et Warnie Lewis. Ils parlent et agissent comme des enfants d'un âge plus ancien positionné dans l'attente d'une guerre.

Ce qui est frappant, c'est que la plupart des enfants lisent Narnia comme une simple histoire de fantasy et ne reconnaissent pas la nature allégorique Chrétienne de l'intrigue. Aujourd'hui, cela pourrait s'expliquer par le fait que nombre d'entre eux ont peu conscience de la Bible et des croyances de la Chrétienté. Mais même pendant les années 50, quand le Christianisme avait une plus forte présence sociale, la plupart des enfants ne devenait conscients des signifiants internes que quand on les leurs montrait.

C'est probablement l'un des aspects les plus intelligents de la création de Lewis. Il a réussi à écrire de formidables histoires adorées par des générations d'enfants, mais aussi à placer ses messages à intention dans les livres de Narnia de façon subtile et sans perdre en clarté de signification ou de drame.

Les commentateurs ont noté les nombreuses inconsistances, contradictions et passages obscurs.Tolkien -dont l'amitié avec Lewis était plus fraîche quand ils étaient édités -lui a dit que les histoires étaient un fatras absurde.

Ces critiques sont certainement justifiées. La collection montrent de surprenant défauts, confusion et pauvre composition, particulièrement quand on se rappelle que Lewis était professeur d'Anglais à Oxford.

Quoiqu'il en soit, sa préoccupation avec sa propre enfance ajoute un si énorme pouvoir, embuant les histoires avec une aura de sincérité et de conviction personnelle, que des millions de lecteurs aiment encore l'histoire malgré tous ses défauts. De nombreux livres de Lewis montraient une finesse, un charme et une sagesse supérieurs; mais aucun n'a le pouvoir de débloquer l'imagination tel que Narnia continue de le faire.

Il y a douze ans, dans le film Shadowlands, les salles de cinéma ont sangloté sur le drame final de la vie de Lewis, son improbable histoire d'amour avec une Américaine, Joy Gresham, dans les années 50 et son immense peine quand elle mourrut du cancer après leur mariage. Maintenant ils peuvent voir l'autre face de cet homme extraordinaire : le monde magique qu'il a crée à partir du naufrage de sa propre enfance.

© Michael White 2005

Article originel


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