Alors que les audiences frémissent (un peu)...
Retour sur le cinquième épisode de la série adaptée de l'oeuvre de Terry Brooks, ce qui nous conduit déjà à mi-saison d'ailleurs. Du coup, en prime, MTV a dégainé une bande annonce spéciale. Mais pour ce qui est de l'analyse globale de cet épisode 5, nous nous en remettons comme toujours à notre camarade Zakath Nath !
Bonne lecture.

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Épisode 5 : Reaper

Après un quatrième épisode qui repoussait le départ de la quête des héros et sentait un peu trop le remplissage pour être satisfaisant, on se met finalement en route. Enfin, pas tout de suite, puisque Reaper commence en fait par un flash-back se déroulant dix ans auparavant et qui éclaire le spectateur sur les circonstances de la mort du père d’Amberle, Aine. Cette introduction permet de comprendre un peu mieux la source des tensions dans la maison Elessedil, puisque Arion, l’oncle sympathique de l’héroïne, est indirectement responsable de cette situation, et on nous présente un gnome, Slanter, qui devrait prendre une certaine importance par la suite. Le personnage apparait à l’origine dans L’enchantement de Shannara et non dans Les Pierres des Elfes qui sert de base à la série mais celle-ci a pris suffisamment de liberté déjà pour que sa présence ne détonne pas, et développer les relations entre les différents peuples peut toujours être intéressant. Moins satisfaisant, on apprend également que Tilton, la commandante de la garde, entretenait à l’époque une liaison avec Arion mais est désormais avec Ander (l’oncle antipathique). Apparemment, un triangle amoureux ne suffisait pas, il en fallait absolument un deuxième.

On entre sinon dans le vif du sujet avec le petit groupe conduit pas Amberle (en principe, puisque c’est un certain Crispin qui dirige les soldats de sa suite et outrepasse un peu trop ses fonctions) qui ne tarde pas à être encore fait prisonnier par le bandit Cephelo. Cette péripétie a l’avantage de donner à Eretria l’occasion de choisir enfin son camp et bien qu’elle prétende aider Amberle et Wil contre récompense, on peut déjà parier que d’ici la fin elle aura des motivations beaucoup plus altruistes. Ce passage aurait pu être l’occasion de se débarrasser de Cephelo une bonne fois pour toutes afin d’introduire des antagonistes plus puissants mais les personnages principaux sont positifs et évitent de tuer, il sera donc simplement fait prisonnier. Il se montre malgré tout utile mais cela donne l’impression que maintenant qu’Eretria a l’air d’être rentrée dans le rang, il faut absolument garder dans la troupe quelqu’un capable de trahir à tout moment pour instiller un peu de suspense.

Sans atteindre des sommets de violence car le public visé reste relativement jeune on notera tout de même que ce cinquième épisode nous offre une tentative de viol et une mort plutôt graphique. À propos de celle-ci, on a droit à ce qui est sans doute la plus grosse facilité de Reaper : comment croire que quelques barils de déchets toxiques datant de quelques millénaires puissent encore faire effet ? Et même en admettant que ce soit possible, comment quelques scènes plus tard Wil et Cephelo peuvent-ils passer sans problème en se contentant de ne pas respirer ? Les émanations ont l’air bien trop virulentes pour que ce soit si simple. Il est également un peu dommage de détruire aussi vite le Reaper du titre (dont l’allure évoque un petit Balrog croisé au Death Dealer de Frazetta). Alors qu’il a l’air capable de détruire une ville à lui tout seul, une petite ruse et un briquet suffiraient donc à en venir à bout ? En fin de compte, loin de provoquer de gros frissons, la créature semble avoir eu pour simple fonction de tuer Rin Katsin avant que les héros aient pu lui demander où se trouvait Safehold, les laissant saufs mais dans une impasse à l’issue de l’épisode.

Pendant ce temps à Arborlon, la situation n’est pas plus reluisante. Allanon n’a droit qu’à peu de scènes et comme annoncé précédemment, décide d’aider Bandon à maîtriser ses pouvoirs, avec une première séance qui se déroule assez mal. Le personnage est plutôt attachant à défaut d’être débordant de charisme et son apprentissage est susceptible d’amener des rebondissements bien qu’on n’ait pas pu s’empêcher de le mêler lui aussi à une romance naissante avec Catania, la suivante d’Amberle (au moins n’a-t-on pas l’air parti dans la direction d’un triangle amoureux).

Surtout, le Changelin qui avait fait perdre du temps aux héros comme aux spectateurs dans l’épisode précédent se rattrape de belle manière en prenant la place d’Eventine. On se doutait bien qu’on allait le voir passer à l’action et adopter la forme d’un personnage important, mais le scénario joue assez habilement de plusieurs possibilités également prévisibles : pour les lecteurs du livre, ceux-ci savent que le Changelin revêt à un moment la forme du chien d’Eventine pour lui porter un coup fatal. On montre donc le roi s’inquiéter de l’absence de Manx, qui se révèle à la fois un clin d’œil et une fausse piste. Depuis le début, on n’a cessé de montrer les tensions entre Arion et son père, aussi une tentative de parricide était plus ou moins attendue mais au moment où on y assiste, c’est pour mieux s’apercevoir qu’encore une fois il ne faut pas se fier aux apparences. Il ne s’agit évidemment pas du twist du siècle mais les scénaristes se débrouillent quand même pour balader un peu le spectateur à partir de bases téléphonées.

Dans ce cinquième épisode, on retrouve donc le bon rythme des débuts avec des intrigues qui avancent sur plusieurs fronts. Si c’est au prix de quelques facilités scénaristiques, cela promet de nouvelles difficultés à venir pour la seconde moitié de la saison.

Pages de l'article

1. Épisode 5 : Reaper
2. Le trailer de mi-saison