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Le Conte de la Princesse Kaguya en salles

Par Gillossen, le mercredi 25 juin 2014 à 12:45:00

Un homme de poids : Seiichiro Ujiie

Par Toshio Suzuki (chargé de la planification)

Sans Seiichiro Ujiie, ce film n’aurait pas existé.Tout commença par ces paroles : « J’aime les films d’Isao Takahata et particulièrement Mes Voisins Les Yamada. J’aimerais voir un nouveau film de lui et peu m’importe qu’il soit déficitaire. Je financerai tout. Cela sera un cadeau pour mon départ vers l’au-delà. » Ainsi, le projet de la Princesse Kaguya fut validé et la production commença. Toutefois, toutes les personnes concernées ne parvinrent pas à partager la joie de Seiichiro Ujiie. Au contraire, une écrasante majorité s’inquiétait de ce projet et de l’énorme coût de production qu’il allait engendrer. Sur le plan uniquement rationnel et économique, on pouvait penser que c’était une tentative stupide. Cependant, à l’époque, personne n’avait le courage de contredire en face Seiichiro Ujiie. Personne n’osait même le critiquer secrètement de peur que cela ne lui revienne aux oreilles d’une façon ou d’une autre. Les gens le craignaient à ce point. C’était en 2005. Ensuite, la production du film prit énormément de retard pour diverses raisons. Le temps passa et Seiichiro Ujiie décéda en 2011. Juste avant sa mort, il put lire le scénario et voir une partie du story-board. « La princesse Kaguya est une fille capricieuse mais j’aime les femmes capricieuses. »
Ses paroles me marquèrent fortement et je les transmis fidèlement à Isao Takahata qui les accueillit en souriant. Cela correspondait exactement à ce qu’il pensait. Après le décès de Seiichiro Ujiie, bien que cela ne fût jamais évoqué, tout le monde se souciait de l’avenir de ce projet. Yoshio Okubo, producteur suppléant, actuel P.D.G. de Nippon Television, dissipa ces fortes inquiétudes. Il nous affirma : « Je respecterai les dernières volonté de M. Ujiie. » Comme vous le savez, la date de sortie du film fut repoussée. Lorsque je le vis pour l’en informer, il nous accorda une rallonge budgétaire, d’un montant équivalent au budget d’un long métrage de fiction d’une grosse production. Il est facile d’imaginer qu’il dut rencontrer beaucoup de difficultés que nous ignorons mais Yoshio Okubo n’en laissa jamais rien paraître.
Plus tard, lorsqu’il vint en visite au studio, il nous donna franchement son impression. Après avoir regardé tous les dessins accrochés au mur, il constata : « Le film va prendre du retard. » Je pense qu’une des conditions nécessaires à la production d’un très grand film est la présence d’un grand patron. « Faites un film » est une phrase très importante. Sans patron qui accepte un projet ambitieux, la réalisation en est impossible. Seiichiro Ujiie, même après sa disparition, continua de nous donner un appui de poids pour ce film, ce qui nous motiva, Isao Takahata et moi, et apaisa les inquiétudes des personnes concernées.Voilà pourquoi il est crédité en première position au générique.

  1. Synopsis
  2. Le Conte du coupeur de bambous
  3. Notes de production
  4. Un homme de poids : Seiichiro Ujiie
  5. Huit ans avec le réalisateur Isao Takahata

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