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La Route de la Soie de la Fantasy

Par Alice, le dimanche 24 août 2014 à 13:00:20

La Route de la Soie

La route de la soie de la Fantasy n’est pas une idée nouvelle, et elle peut être retrouvée dans des œuvres de Harold Lamb du début du XXe siècle, et plus spécifiquement dans Khlit the Wolf, le cosaque, qui erre de la Chine à la Russie au cours de ses aventures dans les années 1600. Une histoire comme Tal Taluai Khan situe Khlit sur la route de l’aventure, et l’amène à voyager avec des compagnons et des alliés temporaires allant de l’Afghanistan à la Chine. Le plus remarquable de tous, Abdul Dost, un musulman qui contraste avec la chrétienté orthodoxe orientale de Khlit, devient lui-même le narrateur de plusieurs histoires. Ceux qui soutiennent la fiction de Lamb, comme Harold Andrew Jones, ont fait un excellent travail en introduisant une nouvelle génération de lecteurs aux romans classiques formateurs. Cependant, selon moi, la véritable genèse de la route de la soie de la Fantasy, ainsi que l’expression en elle-même, vient des œuvres de Susan Shwartz et de Judith Tarr.
À la fin des années 80 et au début des années 90, Shwartz a écrit plusieurs séries de romans explorant la route de la soie. Dans la trilogie Heirs of Byzantium, une Byzance magique alternative est le décor de base pour l’intrigue et l’aventure. Empire of the Eagle suit les aventures imaginées des survivants de la défaite des légions romaines à la bataille de Carrhes, envoyés de plus en plus loin vers l’est, très loin du monde qu’ils connaissaient. Imperial Lady, co-écrit avec Andre Norton, explore l’autre extrêmité de la route de la soie, présentant une ancienne princesse de la court de Han, exilée dans les steppes, comme protagoniste. Tout comme, de façon remarquable, Silk Roads and Shadow, qui a donné son nom à l’expression, montre une princesse de Byzance qui se dirige vers l’est à la recherche du secret de la soie.
Le rôle de Judith Tarr est légèrement plus historique que celui de Shwartz, et avec des intérêts et des lieux légèrement différents. Elle se concentre sur la diversité de la route de la soie de la Fantasy en termes de géographie et d’ethnographie et focalise son attention sur les croisades. A Wind in Cairo présente un protagoniste transformé en étalon pendant les guerres entre Saladin et les croisés chrétiens. De même, Alamut et sa suite The Dagger and the Cross tournent autour d’un prince de Elfland qui se retrouve au milieu d’événements comme la bataille de Hattin et tombe amoureux d’un esprit du feu immortel. Les cultures, les sociétés et les perspectives de la série L’aube d’Avaryan vont également de la Méditerranée au Tibet dans leur inspiration et leur source.
Cependant, aussi fantastiques que soient leurs œuvres (toujours intéressantes à retracer des décennies plus tard), Tarr et Shwartz étaient seulement quelques voix perdues dans un domaine pas encore prêt pour l’exploration. Les années 80 et 90 étaient fascinées par les mondes faussement médiévaux – les Quatre Terres, Midkemia, Osten Ard et les trilogies de fantasy celtique sans fin – ce qui signifiait que les voix dessinées sur la route de la soie étaient peu nombreuses et très loin les unes des autres, noyées, presque oubliées.
Ces dernières années, avec l’essor de certaines diversités dans la fantasy, la route de la soie est revenue de façon importante. Parmi les explorateurs principaux de ce sous-genre longuement endormi se trouve Elizabeth Bear, mentionnée précédemment, et la trilogie Eternal Sky. Dans sa critique du premier volume, Aidan Moher, éditeur de A Dribble of Ink, a déclaré : Range of Ghosts est formidable et fascinant, un véritable grand roman qui fait avancer le genre en défiant et en embrassant son histoire. Bear apporte un nombre incroyable de cultures, de lieux et de personnages inoubliables sur la route de la soie de la Fantasy, illustrant la capacité du genre à se libérer des influences strictement terrestres et historiques, et utilise pleinement le potentiel d’un monde secondaire de la fantasy.
Elizabeth Bear est sûrement le guide sur la route de la soie de la Fantasy, mais beaucoup d’autres sont à ses côtés tandis qu’elle explore une histoire ethnique et géographique qui reste élusive et inconnue de beaucoup de lecteurs occidentaux. La trilogie de Mazarkis Williams, Tower and Knife, emprunte au centre est de l’Asie et à l’Asie centrale pour les sensibilités de l’Empire Cerani. K.V Johansen explore l’histoire profonde et la mythologie d’un monde inspiré par les paysages et les peuples d’Asie centrale et de Sibérie, complétée par une route commerciale qui les connecte tous. Le second roman Gaunt and Bone de Chris Willrich, The Silk Map, amène ses héros au-delà de l’ouest d’un royaume qui ressemble à la Chine, vers des déserts et une steppe semblables à l’Asie Centrale, dans une histoire de famille intimiste, le tout de façon poétique au milieu de conflits imminents et d’événements qui forment le futur du monde, avec des gardiens magiques, des villes commerciales, et des nomades de la steppe en dirigeable.

  1. Introduction
  2. La Route de la Soie
  3. Conclusion

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