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La Roue du Temps : le bilan de la saison 1 !

Par Zakath, le lundi 27 décembre 2021 à 06:20:36

MoiraineDébuté en 1990 avec The Eye of the World (soit L'Œil du monde), La Roue du Temps de Robert Jordan est un des cycles majeurs de la fantasy épique : quatorze tomes, les trois derniers écrits par Brandon Sanderson après le décès de Jordan en 2007, au long desquels se déploie un vaste univers autour de ses principaux protagonistes, Rand, Mat, Perrin, Egwene et Nynaeve, dont l’un d’entre eux est le Dragon Réincarné, destiné à sauver le monde ou le détruire. Ce type de saga nécessitant de larges moyens et du temps pour qu’on lui rende justice, il aura fallu attendre 2021 pour qu’une adaptation sérieuse (on jettera un voile pudique sur Winter Dragon qui fait encore pouffer dans les chaumières) soit enfin présentée, sur la plateforme de streaming Amazon Prime Video, sous la houlette du producteur et scénariste Rafe Judkins qui a travaillé auparavant sur Marvel: Les agents du S.H.I.E.L.D ou Hemlock Grove.
Au terme d’une première saison de huit épisodes, c’est l’heure d’un premier bilan.

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Le bilan de la saison 1

Avant d’aller plus loin, je précise qu’il sera écrit par quelqu’un qui n’a lu que les trois premiers tomes il y a plus de dix ans, ne les a pas particulièrement aimé et n’en garde que très peu de souvenirs.
Autant dire que ce sera le point de vue d’une quasi-néophyte et qu’il n’y aura guère de comparaisons entre les livres et la série. Il y a déjà pas mal d’informations à poser dans le premier épisode, qui du coup se révèle plutôt lourd au niveau de l’exposition et de la présentation des principaux personnages avant de les laisser partir à l’aventure. Par la suite, les révélations sur l’univers et les différentes forces en présence se feront plus harmonieusement mais l’on sent qu’il reste encore énormément en réserve. L’intrigue principale s’avère donc aisée à suivre et très traditionnelle, avec de jeunes villageois partant à l’aventure guidés par une figure sage et puissante, ici l’Aes Sedai Moiraine, et qui vont se découvrir en chemin des pouvoirs tout en affrontant des menaces diverses et terrifiantes.

Il y a un charme certain à renouer avec une high-fantasy classique pour ne pas dire old-school dans un univers médiéval où l’on met davantage l’accent sur les voyages, les étapes à l’auberge entre deux cités maudites et la découverte progressive par les héros de leurs capacités que sur la violence et les intrigues de cour (qui ne sont pas absentes, ceci dit) : bref, on ne cherche pas à offrir un succédané de Game of Thrones ou à dissimuler sans arrêt la fantasy derrière le post-apocalyptique comme l’avait fait récemment Shannara. Les décors des villes, même quand ils sont recyclés (Shadar Logoth et Tar Valon) sont très travaillés et cossus, les effets spéciaux honorables, l’on a droit à quelques séquences spectaculaires comme à l’issue du quatrième épisode et les dynamiques de pouvoir entre les différentes factions des Aes Sedai sont prometteuses pour la suite.

Cependant, il faut compter avec de gros défauts également : la distribution n’est pas mauvaise dans l’ensemble mais les acteurs et les actrices manquent de charisme, que ce soit les plus jeunes ou les vétérans : Josha Stradowski, Madeleine Madden, Zoë Robins et Barney Harris (qui ne rempilera pas pour la suite) s’en tirent bien mais Marcus Rutherford dans le rôle de Perrin semble davantage à la peine alors que la Moiraine de Rosamund Pike est assez figée. De plus, les scènes chocs ont tendance à se trouver placées en ouverture et en conclusion d’épisodes et le rythme entre celles-ci se traine trop souvent tandis que les dialogues sont plutôt plats. Si les décors sont réussis, au niveau des costumes c’est plus inégal, certains comme les tenues des Manteaux Blancs avec leur pièce d’armure sur le bras sont assez ridicules par exemple. La réalisation n’a rien d’exceptionnelle, abusant même par moment de ralentis dans les scènes d’action (en début de saison en tout cas) et les moyens semblent manquer lors de l’assaut final de Fal Dara dans le dernier épisode.
De plus, pour quelqu’un qui ne maîtrise pas du tout la géographie de cet univers, les allées et venues des personnages sont parfois confuses. Toutes les séries ne peuvent intégrer une carte dans leur générique mais la localisation des différentes contrées, leurs relations, restent pour l’instant obscures ; aussi les dernières images, quoique fort spectaculaires, ne provoquent pas l’effet espéré faute de savoir si les protagonistes courent un danger imminent ou s’ils ont encore un peu de répit.

Cette première saison pose donc les bases de l’univers et les enjeux, laisse deviner qu’il y a bien plus à découvrir, mais sur la forme comme sur le fond, il y avait de quoi largement mieux faire. La série ayant été renouvelée pour une deuxième saison avant même la diffusion de celle-ci, on aura l’occasion de voir si maintenant que les marques sont prises, on saura injecter davantage de souffle dans les prochains épisodes.

Par Zakath Nath.


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