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Good Omens saison 2 : le bilan !
Par Zakath, le vendredi 11 août 2023 à 07:59:45
Il aura fallu presque trente ans pour qu’une adaptation du roman de Neil Gaiman et Terry Pratchett, longtemps annoncée, longtemps repoussée, arrive sur les écrans, sous forme d’une mini-série coproduite par Amazon Prime Video et la BBC. Le résultat était fidèle au texte dont on retrouvait bien l’humour mais sa force reposait surtout sur la parfaite alchimie du duo formé par Michael Sheen dans le rôle de l’ange Aziraphale et David Tennant dans celui du démon Rampa/Crowley.
De quoi tempérer quelques bémols comme une réalisation correcte mais peu inventive malgré un récit déjanté, un recours trop fréquent à la voix de Dieu (assurée par Frances McDormand, certes) pour amener des informations par l’intermédiaire d’une narration parfois redondante et des choix esthétiques très discutables comme l’apparence du Paradis et de l’Enfer et les couvre-chefs des démons.
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Le bilan
Le contrat était cependant rempli et l’on n’attendait pas un renouvellement pourtant annoncé deux ans plus tard. Aziraphale et Crowley avaient empêché l’Apocalypse et pouvaient continuer de profiter de la vie sur Terre, que pouvait-il se passer de plus ? Neil Gaiman et le scénariste John Finnemore laissent cette fois planer un mystère, tournant autour de l’amnésie de l’archange Gabriel déboulant un beau matin devant la librairie d’Aziraphale dans le plus simple appareil.
Cette intrigue se révèle finalement des plus minces et sert surtout de prétexte à remettre sur le devant de la scène le couple formé par Aziraphale et Crowley, point fort de l’adaptation et raison principale de son succès. Était-ce une si bonne idée que cela ? Le courant entre les deux acteurs (qui se sont entretemps retrouvés durant le confinent par visioconférence pour la série Staged) passe toujours aussi bien mais ils ne s’en sortent pourtant pas de la même manière. Là où Michael Sheen campe toujours un Aziraphale plein de bonne volonté mais un peu craintif, David Tennant joue moins Crowley que son Docteur de Doctor Who, auquel il empruntait déjà certaines mimiques en saison 1, mais à un degré moindre. Or quand bien même on a apprécié sa prestation dans la série de science-fiction, cette approche est vite distrayante pour ne pas dire carrément agaçante quand elle laisse libre cours au cabotinage.
C’est pourtant ce duo qui porte l’essentiel de la saison sur ses épaules car il n’y a guère de place pour le reste. Hormis Jon Hamm qui tire son épingle du jeu en archange Gabriel à côté de ses pompes, les autres acteurs n’ont pas vraiment l’occasion de donner leur pleine mesure. Certains rescapés de la saison 1 endossent de nouveaux rôles comme Miranda Richardson qui de médium bien humaine devient Shax, une démone succédant à Crowley, ou encore Nina Sosanya et Maggie Service, bonnes sœurs très particulières en saison 1 et désormais commerçantes voisines d’Aziraphale aux rapports contrariés. D’autres personnages, au contraire, adoptent une nouvelle tête comme Belzébuth qui revient sous les traits de Shelley Conn au lieu de ceux d’Anna Maxwell Martin. Tout ce beau monde joue sa partition mais sans surprise.
Quant à la construction des épisodes, elle est toujours aussi particulière, reposant sur de longs flashbacks illustrant des épisodes passés de la relation entre l’ange et le démon comme leur gestion du cas de Job, une confrontation avec des résurrectionnistes à Édimbourg ou la suite de leurs aventures pendant le Blitz. Cela permet certes d’approfondir leurs liens et l’intrigue principale n’aurait pas suffi à remplir six épisodes mais l’on peut se demander si du coup Gaiman et Finnemore n’auraient pas pu être plus directs et simplement écrire de courts épisodes montrant les deux compères dans des situations et des époques variées plutôt que d’essayer d’intégrer ces scènes dans une histoire plus vaste mais très superficielle. Histoire qui d’ailleurs, rapidement conclue dans le dernier épisode, laisse la place à une amorce pour une troisième saison qui use de grosses ficelles de mélodrame pour maintenir les personnages principaux éloignés.
Cette deuxième saison se révèle donc en demi-teinte, plus dynamique que la précédente mais ne se justifiant que par l’envie d’offrir davantage d’Aziraphale et de Crowley aux fans. Sheen et Tennant ont suffisamment d’abattage et d’enthousiasme pour retenir l’attention mais tout cela reste très léger, encore plus avec une ouverture sur une saison supplémentaire.
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