Vous le savez probablement si vous visitez Elbakin.net, mais une "petite" série de fantasy démarre demain soir aux Etats-Unis... Vous ne voyez pas ? Cela ne vous dit rien ? Eh bien, il s'agit bien sûr de l'adaptation du Trône de Fer de George R.R. Martin sur la chaîne câblée HBO !
Depuis quelques jours, les critiques de la presse américaine s'accumulent donc, puisque certains journalistes ont eu l'occasion de visionner les 6 premiers épisodes de la saison (sur 10), pas moins. Majoritairement positives, voire très positives, ces critiques n'empêchent pas quelques voix d'être plus mitigées. Et, depuis quelques heures, outre-Atlantique, la review du New York Times a déclenché un véritable tollé. Pour quelle raison ? Simplement pour être globalement négative à l'égard de la série ?
Pas seulement...

En discuter sur le forum

Les lectrices/téléspectatrices et la fantasy

S'il était simplement question d'une mauvaise chronique à l'égard de l'adaptation du Trône de Fer, avouons qu'il n'y aurait pas forcément de quoi s'en offusquer. Sur Elbakin.net, nous apprécions la saga, comme d'autres, tout en privilégiant un certain recul. Tout comme à l'égard de la fantasy dans sa globalité, il n'est pas question de ne pas tolérer la moindre critique, ou le débat.
Mais si cette review a déclenché tant de réactions - on pourrait déjà lister des dizaines de retours un peu partout sur la toile -, c'est car la journaliste, Giana Bellafante, va bien plus loin que ça. Considérer que Game of Thrones est une série médiocre est son droit. Visiblement, la fantasy n'est pas sa tasse de thé. On pourrait par contre déjà tiquer sur le fait d'associer la menace de l'hiver à une parabole sur le réchauffement climatique (!), mais la journaliste a déjà associé la série SuperNatural... à l'industrie automobile de Detroit (!!)...
Mais Gina Bellafante a surtout fait grincer des dents en affirmant que les femmes ne pouvaient apprécier la fantasy en général, à moins de... généreuses et sulfureuses scènes de sexe. Eh oui, mesdames, George R.R. Martin dans ses romans et les producteurs de la série pour HBO ont mis en avant de nombreuses scènes de ce type uniquement pour capter et retenir le public féminin, qui visiblement n'est pas intéressé par les rebondissements de l'intrigue ou la psychologie des personnages.
Et la journaliste va donc plus loin dans son article en élargissant son propos à la fantasy en général, citant par exemple Bilbo le Hobbit. Si elle concède concevoir qu'il y ait des femmes pour apprécier sincèrement des romans comme ceux de Martin, c'est apparemment une extrême minorité qui ne doit guère, à la lire, être adepte du bon goût littéraire. Au final, cette adaptation sur petit écran est réservée selon Gina Bellafante aux amateurs (trices?) de l'esthétique Donjons & Dragons, tous les autres attendant que HBO retrouve ses esprits et propose de nouvelles séries ne reposant pas en partie sur des langages inventés...
Faut-il s'intéresser au milieu de la publicité dans l'Amérique du début des années 60 pour apprécier Mad Men ? Faut-il s'intéresser à la Rome antique pour apprécier Rome ? Les histoires de dragons et de chevaliers (jugement par ailleurs déjà ô combien réducteur et cliché en songeant à tout l'éventail de ce que la fantasy dans son ensemble a à nous proposer... - seraient-elles donc réservées aux hommes, et encore, aux hommes s'imaginant encore en petit garçon rêveur ?
Et le Prince Charmant alors ? Il doit se sentir bien seul...