A l'occasion d'une nouvelle adaptation théâtrale d'A la croisée des mondes, l'auteur se retrouve à nouveau sous les feux de la rampe, à l'image de ses personnages. C'est ainsi par exemple que Mr. Pullman a répondu aux questions du Scotman on Sunday.
Ce qui lui redonne, entre autres choses, l'occasion de rappeler à quel point Le Seigneur des Anneaux ne fait pas partie de ses livres de chevet. Je n'aime pas le Seigneur des Anneaux. C'est une œuvre profondément conservatrice, une nostalgie de la Little England d'une façon qui ne m'a jamais plue. Se réfugier dans la Comté, c'est épouser le point de vue des Hobbits qui ont peur de l'étranger qui vient sur leur terre. L'auteur n'a pas le même mordant envers Harry Potter : Quand les gens lisent Harry Potter, ils aiment sans doute s'échapper dans la fantasy d'un pensionnat où la magie règne. Je ne veux pas dénigrer Harry Potter.
En fait, Philip Pullman a voulu bousculer certaines traditions avec sa trilogie, loin de certains clichés littéraires, que ce soit vis-à-vis du monde "merveilleux" que découvre son héroïne, ou bien concernant le traitement de personnages enfants. Les enfants ne veulent pas reculer, ils veulent avancer, ils veulent devenir adultes. Et l'auteur se montre curieux quant à cette nouvelle adaptation. Faisant référence à La Boussole d'Or, il explique : Si vous écrivez une histoire suffisamment forte, elle résistera à une adaptation. La seule chose pour laquelle je me montre ardemment protecteur, c'est l'intégrité de l'histoire. A un moment, au début des discussions avec le studio pour le film, quelqu'un de haut placé a dit "Faisons de Lyra un garçon". Vous vous battez pour éviter ce genre de choses.

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