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La religion dans La Boussole d’Or, la polémique s’accentue

Par Altan, le mardi 30 octobre 2007 à 21:59:36

Philip PullmanLe débat ne date pas d’aujourd’hui, mais il enfle inévitablement quelques jours avant la sortie de La Boussole d’Or.
Fox News fait le point, profitons-en pour en faire de même.
Il pourrait se résumer à cela : ces livres dénigrent le Christianisme et l'Église catholique, ils louent les vertus de l’athéisme s'écrie Bill Donohue, le président de la Ligue Catholique américaine.
Jusque là, rien de nouveau, Philip Pullman a toujours revendiqué son athéisme, et en premier lieu au travers de son œuvre.
Parce que nous ne sommes pas dans le cas d’une pochette d’album provocante (…), mais bien d’un ouvrage aux réflexions plus poussées, qu’accompagne indubitablement un certain danger pour les religions en général. La Ligue Catholique a monté une campagne contre la série avec un pamphlet en vente sur son site web, des groupes évangéliques comme The Christian Film attendent de voir le film pour pouvoir dire quoi que ce soit, tout en en déclarant que les enfants qui les achètent (les livres) sont pris au piège dans un monde triste, désespéré.
Mais, on le sait déjà, l’adaptation ne va pas offenser quelconque Eglise, simplement parce qu’elle délaisse cet aspect pourtant ô combien important.
Ils diluent intentionnellement dans l’eau la plupart des éléments contestataires juge Donohue, le film ne me préoccupe pas vraiment, il semble assez inoffensif. Mais le film est fait pour les livres… C’est une fourberie, une campagne cachée. Pullman espère que ses livres s’envoleront des rayons pendant les fêtes de noël.
Ils ne sont pas les seuls à se plaindre. Certains fans sont mécontents que New Line ait succombé à la pression et ait aseptisé l’histoire pour le grand écran.
Si dans le premier tome la religion n’est pas un sujet central, on est en droit de se demander comment la structure des deux tomes suivants va pouvoir tenir avec une telle omission. Les idées anti-religieuses augmentent à mesure que l’on avance dans la trilogie, jusqu’à (spoiler !) la mort du Régent et de l’Autorité.
Quant à Pullman, il ne s’est pas trop exprimé sur la controverse (il est pourtant passé maître en la matière !), mais défend toujours les positions prises par l’adaptation, lui qui en est l’un des scénaristes. Ce doit être le seul film à avoir été attaqué au cours d’une même semaine pour être trop religieux et, à l’inverse, anti-religieux – tout ça par des gens qui ne l’ont pas vu a déclaré l’auteur.
Dès 2004, Weitz annonçait la couleur en disant que Pullman lui avait suggéré que l’Eglise et l’Autorité puissent devenir n’importe quelle institution arbitraire qui raccourcit la liberté de l’individu. La réelle motivation était assurément financière, préserver l'anti-religiosité aurait rebuté les spectateurs croyants.
Cela n'empêche pas la plupart des fans et des athées à demeurer enthousiastes puisque le film sera un coup de pub pour le livre. Selon eux, le marché littéraire américain manque clairement de substance pour ceux qui ne croient pas en Dieu.
Philip Pullman et moi dirions que c’est la religion qui empoisonne tout s’est exclamée en retour Annie Laurie Gaylor, présidente du groupe athée Freedom From Religion Foundation. Où est le problème que ce livre rejette l’autorité de l’Eglise ? Je pense que c’est très, très positif. Il devrait y avoir une place pour les enfants libres penseurs. C’est une très bonne histoire a-t-elle ajouté.
Les plus mesurés penseront que tout ce tumulte fait beaucoup de bruit pour rien, parce que, de toute façon, enfants comme parents formeront leurs propres interprétations. Le livre recèle de bien d'autres choses que cela de toute manière. Le style d’écriture de l’auteur par exemple, que même l’opposant Donohue reconnaît à contre cœur comme excellent.
Mais là encore certains y voient autre chose. D’après Craig Dextweiler, co-directeur de Reel Spirituality, l’écriture d’A la croisée des mondes est si magistrale qu’elle doit fatalement susciter l’imagination spirituelle de celui qui le lit. Dans cette ère où politique et religion s’entremêlent, nous avons désespérément besoin des expressions plus imaginatives de foi et de doute. Il pense aussi que les détracteurs ne se manifestent que pour leurs propres intérêts, et que les écrits de Pullman pourraient avoir l’effet inverse de celui escompté sur les lecteurs.
Match nul !

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