Si le rouleau-compresseur du phénomène Harry Potter agacent parfois sérieusement les esprits, il en est de même de certains raccourcis journalistiques.
C'est justement ce que Terry Pratchett, le célèbre auteur du cycle des Annales du Disque-Monde pense, et il a tenu à le faire savoir, en réagissant publiquement à un article paru dans le Sunday Times. Un article qui semblait avoir oublié que la fantasy existait avant JK Rowling, et qu'elle se portait déjà plutôt bien, merci pour elle...
Voici la retranscription de la réponse de Pratchett :

Comment se sent-on quand l'ascension continuelle de J.K. Rowling ne peut se faire qu'aux dépends des autres écrivains ? A présent nous apprenons qu'avant Harry Potter, le monde de la fantasy se réduisait à « des chevaliers et des dames qui dansent la farandole ».
En réalité, les meilleurs du genre ont toujours été inventifs et profonds, montrant le « côté sombre du monde réel » traitant précisément, si on regarde plus loin qu'en surface, de ce qu'il est réellement. Depuis que Le Seigneur des Anneaux a donné un nouveau souffle au genre, les autres auteurs ont joué avec lui, l'ont réinventé et ont cherché à l'adapter à leur époque. On compte parmi eux les meilleurs et les plus accessibles des ouvrages pour enfants, qui pourtant reçoivent à peine la reconnaissance qui leur est due.
Rowling dit qu'elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle avait écrit de la fantasy avant que son premier tome ne soit publié. Je ne suis pas un des plus grands experts au monde, mais j'aurais pensé que les sorciers, sorcières, trolls, licornes, les mondes cachés, les grenouilles en chocolat qui sautent, le courrier par hibou, la nourriture magique, les fantômes les balais et les sortilèges auraient pu la mettre sur la voie ?

Il est toutefois à noter que ce n'est pas la première fois que Pratchett s'en prend à des journalistes, mais qu'il a eu également l'occasion de dire à plusieurs reprises qu'il n'avait rien à proprement parler contre les romans Harry Potter, souhaitant simplement qu'ils n'éclipsent pas certains ouvrages de qualité ne bénéficiant pas de la même médiatisation.

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