Une fois n'est pas coutume, il ne s'agit pas là d'un article mais bien de ce que l'on trouve dans un passage du roman Forge of Darkness de Steven Erikson qui est assez dur envers les critiques et leurs auteurs.
Dans celui-ci, le personnage d'Urusander tente de donner son avis sur le portrait que l'artiste Kadaspala est en train de réaliser. C'est l'occasion pour ce dernier de médire sur les critiques d'art. Pour lui, ils ne font qu'imposer des règles sur la façon d'apprécier une œuvre. Ce faisant, ils dénigreraient totalement l'opinion de ceux qui ont apprécié le travail effectué sans pouvoir (ou vouloir) exprimer pourquoi. Les critiques n'auraient d'ailleurs d'autre but que d'assurer à leurs auteurs le contrôle des goûts de tout un chacun.

When stripped down to its bones, criticism is a form of oppression. Its intent is to manipulate both artist and audience, by imposing rules on aesthetic appreciation. Curiously, its first task is to belittle the views of those who appreciate a certain work but are unable or unwilling to articulate their reasons for doing so. On occasion, of course, one of those viewers rises to the bait, taking umbrage at being dismissed as being ignorant, at which point critics en masse descend to annihilate the fool. No more than defending one's own precious nest, one presumes. But on another level, it is the act of those in power protecting their interests, those interests being nothing less than absolute oppression through the control of personal taste.

Que cet extrait exprime ou non le fond de la pensée de l'auteur, celui-ci semble omettre que les critiques peuvent aussi être positives. Elles peuvent alors être l'occasion de mettre des mots sur les fameux sentiments que certains n'ont pas été capables d'exprimer. Même négatives, elles permettent d'ouvrir certaines perspectives. Combien de fois sommes-nous face à un avis que l'on ne partage pas mais qui nous pousse à analyser une nouvelle fois un texte sous un angle que l'on n'avait pas encore envisagé ? Ce qui importe dans une critique n'est-ce pas d'abord de vérifier si elle est constructive avant même d'affirmer quelle est positive ou négative ? Avant de savoir si on est d'accord avec elle ou non ?
En tout cas, il y a sûrement ici matière à rouvrir le débat, que nous avons eu plusieurs fois sur Elbakin.net, sur la fin des chroniques de roman et leur objectivité.

En discuter sur le forum